Un esprit vengeur drapé de soie

Silky Revenge.

Des lettres, des consonnes, voyelles, derrière lesquelles se cache un visage, un être. Une intelligence ? Peut-être. De la bêtise ? L'Homme est bête. Tournez, triturez la phrase comme bon vous semble, tous les sens s'accordent.
Toujours est-il que me voilà, moi, mouà, mwa, et mes pulsions kikoo que vous connaissez peut-être, que vous connaitrez un jour, ou jamais. L'écriture dans la papatte, ça ne m'a jamais quitté, comme un troisième poumon...
Il n'y a rien à savoir sur moi, sauf que j'aime écrire. Ma vie n'a pas à être étalée, ou... peut-être que je pourrai mais où en est l'intérêt dans la mesure où je peux inventer toutes les choses possibles et imaginables par l'être humain et vous les sortir là maintenant.

Oh tiens. Aujourd'hui, je dirais... je me suis pris un camion, la tour Eiffel s'est écroulée sur moi et j'ai réussi à survivre grâce à mes superpouvoirs.

Invraisemblable n'est-ce pas ? Mais qui est garant de la véracité de ce qui traîne sur le Web ? Personne. Tout le monde. Le mensonge n'est qu'une nuance azurée, de la grande palette de couleurs du prisme de la vérité.

Ce n'est qu'une vision subjective.

Je ne suis qu'un être de mots sur un forum d'écriture. Rien ne témoigne de mon corps, de ma chair, du sang qui afflue dans mes joues lorsque je dois parler autrement qu'à travers une feuille ou un écran.

Voyez, je déblatère tout un paragraphe sans queue ni tête pour combler cet espace vide qui me frustre. Le blanc. Le vide. Argh. De quoi affoler une personne aussi frustrée que moi. Donc je parle, j'écris, je comble le vide, le silence — et cette peur du silence accrochée depuis toujours à mes tripes — là où les mots, ces sensations et ses visions seront mes seuls repères.

Il paraît que vous avez affaire avec une illuminée. Exact. La démence ronge mon sang : hérédité, choix ? Un peu des deux peut-être ?

J'abhorre ce que je suis, ce que j'étais et ce que je serai. Je m'insupporte moi même. Nombres de miroirs cassés : une éternité de malheurs ?
Je me venge contre ceux qui m'ont tout pris : le passé qui m'a pris mon temps, le futur qui me condamnera, le présent qui m'aliène dans d'hâtives conclusions.

Je ne cherche pas à être comprise que l'on soit clair. Mon but premier est de me décharger : je suis une égoïste, nombriliste de la racine des cheveux à la bordure de l'ongle de mes orteils. Je cherche une main qui me soit tendue dans l'obscurité, une lumière ravivant l'espoir qu'on ne peut enterrer : celui d'exister. Parfois, je me sens vivante alors j'aime à le partager.
C'est de là que je puise tous mes mots.

J'ai vu que dans les présentations, beaucoup se décrivaient. Je crois que tout ce blabla en dit plus long sur moi que n'importes quels adjectifs futiles et superficiels. Ceux qui oseront venir à bout de ce long et exhaustif paragraphe sur ma personne dans sa grandeur exécrable auront mon admiration.

Tant de voyelles pour une personne. Un quelqu'un ?

Oui, je me sens lacérée entre mon dégoût du vide, du blanc et mon dégoût de moi .

Vous voyez, se décrire comme ça, avec des mots, c'est un peu comme se foutre à poil devant son miroir et nommer tout ce qu'on voit. C'est gênant, embarassant, et atrocement ridicule. Mise à nu littéralement.
Ça laisse un espèce d'arrière goût amer dans la bouche et perso, j'ai des hauts-le-coeur voire dans le pire des cas, je gerbe. J'ai l'estomac mal accroché il faut dire.

Voilà, donc c'est tout pour ce soir. Moi, Silky Revenge, gantée de soie noire jusqu'aux coudes, à votre service, pour vous lire et vous écrire.