| | jeu d'écriture | |
| | Auteur | Message |
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Ippa Reine des Ateliers à thèmes
Messages : 621 Date d'inscription : 01/02/2015 Humeur : Cours plus vite que le Lapin Blanc
| Sujet: jeu d'écriture Sam 26 Mar 2016 - 18:46 | |
| Bonne nuit les nocturniens
Un nouveau petit jeu pour ceux qui comme moi aiment écrire avec quelques défis. Le principe est simple. Ecrire un texte avec 5 ou 10 mots imposés par le dernier qui a posté son texte.
Première série : Gitan, Etudiants, sac, sciage, coussin. Bonus : texte de 100mot tout pile Bonus2 : utilisation des mots dans l’ordre donné. pour aider à choisir les mots http://www.motsavec.com/mots-aleatoires.php | |
| | | Papagena
Messages : 112 Date d'inscription : 17/04/2016
| Sujet: Re: jeu d'écriture Dim 24 Avr 2016 - 13:50 | |
| Défi relevé avec les bonus!!!
Manolo le gitan rêvait d'être étudiant mais ses méchants parents le gardait pour ses chants.
En effet Manolo chantait comme un oiseau, sa belle voix sifflait de l'Automne à l'été.
Ainsi les gens venaient du pays tout entier et payant son concert enrichissaient ses pères.
un jour il en eut marre, attendit la nuit noire, prit un sac pour manger et quitta son foyer.
Il marcha jusqu'au jour arrivant au faubourg d'un grand et beau village appelé « beau sciage » .
il demanda un lit avec un gros coussin et puis il s'étendit pour rêver à demain
Bonne nuit...
voilà, j'espère que ça vous a plu!! bon alors apparemment je dois donner les prochains mots: MAISON;VACHE; VER DE TERRE ; DENTS; CHAPEAU. BONUS 1 : LES MOTS DANS L'ORDRE BONUS 2 : FAITES NOUS RIRE !!! | |
| | | Namyon
Messages : 85 Date d'inscription : 26/04/2013
| Sujet: Re: jeu d'écriture Dim 26 Juin 2016 - 18:23 | |
| Je garantis pas que ça soit drôle, mais les mots y sont tous, et dans l'ordre! - Spoiler:
Pour la famille Martin, le principe d'une maison, c'est qu'elle soit accueillante. Rien de plus agréable que d'entrer dans leur foyer, de sentir les bonnes odeurs de gâteaux qui cuisent, de s'asseoir devant un bon feu en hiver ou de profiter de la ventilation en été. C'est pourquoi leurs portes ne sont jamais fermées. De toute façon, ils connaissent tous les voisins jusqu'à quinze kilomètre d'ici, ce sont tous de braves bougres, aucune raison qu'ils ne viennent juste pour saccager ou voler quelque chose.
La famille Martin vit à la campagne, ce qui signifie que parfois, leurs invités prennent la forme de mouches et autres petites bêtes. Ils n'en font pas toute une salade, ils savent bien qu'en laissant leurs portes ouvertes, ils s'exposent à ce risque - quand je dis ouverte, c'est ouverte, pas seulement débarrées! Puis de toute façon, ce ne sont jamais les gros animaux des fermes avoisinantes qui viennent dire bonjour. Ils sont bien enfermés dans leurs enclos, il n'y a pas de soucis, n'est-ce pas?
C'est ce qu'ils se disaient jusqu'au jour où une vache est entrée chez eux. Ils n'étaient même pas là pour la voir - ils laissent les gens entrer même quand ils sont ailleurs -, mais s'ils l'avaient été, ils auraient trouvé ça drôle, je peux vous le garantir. Leur belle entrée, avec les boiseries antiques, les tableaux de grand-mère et grand-père, les vases remplis de fleurs odorantes et colorées, les beaux tapis et les trois patère pour accrocher les manteaux et une vache. Une belle vache brune avec sa cloche au cou, ruminant quelques morceaux de gazon.
Pour tout vous dire, la vache ne savait probablement pas ce qu'elle faisait là. Elle avait simplement profité d'un trou mal raccommodé dans sa clôture pour aller voir du pays, mais ce décor-ci était bien différent de celui auquel elle était habituée. Elle ne bougeait pas. Elle était confuse. Puis elle remarqua la porte patio grande ouverte devant elle, au fond de la salle à manger, et elle reconnut les verts pâturages qu'elle fréquentait d'habitude. Contente d'avoir retrouvé son chemin, c'est par là qu'elle se dirigea, faisant tomber quelques bibelots et cadres au passage - c'est gros, une vache.
Lorsqu'elle passa dans la salle à manger, cependant, elle remarqua sur le comptoir le pot de vers de terres grouillant que père Martin et sa fille gardaient pour quand ils allaient pêcher. Ça fourmillait, ça bougeait dans tous les sens, c'était fascinant! La vache ne résista pas à sa curiosité et elle effleura le pot du bout du nez. Rien ne se passa. Elle décida alors de buter dedans, doucement, toujours avec son nez, et le pot se renversa sur le comptoir et déversa son contenu. Les vers rampaient dans tous les sens, très contents d'avoir retrouvé leur liberté après avoir passé des mois les uns sur les autres à tenter de s'échapper de leur inconfortable quinze centimètre cube.
La vache était contente. C'était un beau spectacle que de voir ces vers un peu luisants et tous roses se démener sur le linoléum. Elle posa le nez sur le comptoir, pour les observer de plus près, et c'est alors qu'un des vers lui grimpa dans la narine. Elle expira violemment, soufflant une dizaine de vers au passage, tellement fort qu'elle fit valser un autre pot qui se trouvait lui aussi sur la surface, avec les vers. Celui-ci contenait une multitude de petites dents, sans doute les dents de lait perdues par les enfants de la famille.
D'abord amusée, la vache réalisa soudain qu'elle avait fait un beau dégât. Il y avait des vers et des dents partout, sans compter les décorations qu'elle avait accrochées sans faire exprès et qui gisaient maintenant sur le sol, traçant le chemin qu'elle avait prit de la porte jusqu'à la salle à manger. Elle se dit que si les propriétaires de la maisons revenaient, elle allait passer un mauvais quart d'heure, aussi elle quitta (bien à contrecœur) les vers de terre et se glissa tant bien que mal dans l'ouverture du patio.
Au passage, elle fit tomber un chapeau de paille qui était accroché au dessus de la porte, chapeau qui tomba sur sa tête sans qu'elle le remarque. Quand elle revint au pré, les autres vaches trouvèrent bien drôle sa nouvelle apparence. Elle était coquette, maintenant, cette vache? On aurait tout vu!
Quand les Martins revinrent chez eux, ils trouvèrent d'abord le magnifique désordre laissé par la vache, puis ils se rendirent compte, avec les taches de terre facilement reconnaissables au sol, qu'ils avaient reçu une visite un peu particulière. Quel dommage qu'ils n'eurent pas été là pour l'accueillir! Prochain mots: lunettes, concombre, gibet, ventilateur, orange Bonus 1: tous dans l'ordre! Bonus 2: écrivez une histoire à propos d'une femme qui se présente aux élections (n'importe lesquelles, soyez créatifs) | |
| | | Ali
Messages : 15 Date d'inscription : 02/01/2015
| Sujet: Re: jeu d'écriture Lun 5 Sep 2016 - 15:07 | |
| Voilà la suite ^^ - future mairesse ?:
Ok, prochain discours dans 15 minutes. La salle est un peu pleine. Je remet mes lunettes sur mon nez et je respire un grand coup. Ça va aller. _ Bon, niveau présence c'est pas folichon. Gérard, mon coordinateur, toujours aussi positif. _ T'es sûre de vouloir causer devant 10 pécores ? Tenir bon. Ma carrière et mon honneur sont en jeu. _ Absolument. Ils ne sont pas dix ils sont... quinze. _ Ca change tout... _ Ca change tout ! Écoute, c'est une petite ville et ces gars là, si j'arrive à les convaincre, après c'est dans la poche. Regarde, tu vois ce gars là-bas au deuxième rang ? Il me réponds en grommelant. _ Et bien, ce type est l'un des des leaders du marché local de concombre. S'il nous rejoint, il pourra nous ouvrir les portes de tous les producteurs locaux. Et, j'ajoute avec un petite sourire ravi, tu sais à quel point l'agriculture compte dans notre région... _ Génial. Et t'as vu qui te ramènes aussi ? L'autre gars tout au fond de la salle habillé en noir ? Et ben il était là les dernières fois aussi. Je me suis renseigné sur lui ! Il se penche vers moi, l'air de savoir un lourd secret. Qu'est-ce qu'il va encore... _ C'est le dernier de la famille qui est depuis des génération les bourreaux du coin. _Pardon ? _ Ce sont ses très lointains grand-parents qui étaient chargé de... Tu vois... Il fait le signe de se couper la tête. _ Avec la hache, le gibet, et tout... _ Bon dieu. Et maintenant, elle fait quoi cette famille ? _ Croque-mort. Je rie jaune et mon cœur bat plus fort. Ils auraient pas pu faire un métier plus gai quand même ? J'ai chaud, tout d'un coup. Bon, ce n'est absolument pas une raison pour paniquer. J'attrape Girard par une manche et je m'assois pour reprendre mes esprits. L'air frais du ventilateur m'aide garder mon calme. Je vais pour reprendre la parole lorsqu'une alarme me fait sursauter. Plus que 5 minutes. Nous échangeons un regard entendu et je me place prête à entrer sur scène. J'avale d'une traite le jus d'orange que j'avais préparé pour me mettre en forme et je fais un pas en avant. A moi de jouer.
Pour les prochains mots : Velocipède, Harry Potter, soupe, javel, balais à chiotte. bonus 1 : dans l'ordre alphabétiquebonus 2 : écrire un testament. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: jeu d'écriture Mar 27 Sep 2016 - 23:03 | |
| Sympa Ali, j'aime beaucoup ! Et voici la suite, avec les bonus 1 et 2 en prime ! - Spoiler:
"Par ce testament, je stipule que...
Non mais vous croyez vraiment que je vais me plier aux règles pré-définies de l'écriture d'un testament ? C'est mal me connaitre, espèce de balai à chiotte ! Au diable les conventions ! De toute façon, à l'heure où vous lirez ceci, je serai six pieds sous terre. Et oui, la vie est cruelle mes chers enfants.
Vous voyez les sept exemplaires collectors de Harry Potter qui sont précieusement rangés dans ma bibliothèque ? Je vous interdis de les revendre, même s'ils valent une bonne petite fortune. Et j'interdis également la javel à moins de 50 mètres de ces livres. Oui, je n'ai pas oublié la fois où vous avez saccagé les 300 pages de mon manuscrit, même si ce n'était qu'un accident. Je les lègue donc à celui qui lit le plus dans la famille et qui saura en faire bon usage : Norbert.
Rassurez-vous pour ceux qui en doutent : j'ai beau mesurer un mètre soixante (d'ailleurs au passage, c'est un mensonge : la soupe ne fait pas grandir !), mon cerveau n'a pas la taille d'un petit pois atrophié par la vieillesse. Et quoi que vous en pensiez, ce n'est pas parce que j'ai passé plus de la moitié de ma vie sur mon vélocipède et l'autre à tomber par terre, que ça a altéré la qualité de mes neurones. D'ailleurs concernant celui-ci, j'aimerai vous demander une faveur : mettez le en décoration à côté de ma pierre tombale. Et veillez à ce qu'on ne me le vole pas ! Je reviendrai vous hanter si ma volonté n'est pas respectée.
Pour le reste, les choses futiles en somme, débrouillez-vous, vous êtes bien assez grands pour vous partager tout ça comme des grands ! Et sans vous disputer.
Avec amour,
Mickaël.
Les prochains mots à caser : fouet, haut-parleur, canaille, bactérie, encre. Bonus 1 : écrire 666 mots tout pile Bonus 2 : contexte d'un voyage spatial |
| | | Titi
Messages : 1109 Date d'inscription : 29/06/2016 Localisation : Dans la région de la cancoillotte Humeur : Miaou
| Sujet: Re: jeu d'écriture Jeu 24 Aoû 2017 - 2:42 | |
| - Spoiler:
Un bruit effrayant résonna dans toute la pièce. Un coup. Deux coups. Trois coups. Trois coups de fouet se firent à nouveau entendre. Des jets sombres jaillirent. De l'encre colorée dégoulina sur la toile posée presque à la verticale sur son support en bois.
- Qu'est-ce que tu attends pour faire ma peinture ?! Vociféra une voix qui semblait appartenir à une femme.
Martine fixa d'un oeil mauvais la caméra, ainsi que la baffle qui servait de haut-parleur.
- Vieille chouette ! Je te paye pour que tu fasses de l'art, pas pour que tu me regardes avec cet air-là.
- Tu as changé, canaille. Maintenant que ta mère n'est plus là, tu te montres agressive envers tes employés.
- Comment oses-tu me répondre ainsi ? Mon art est révolutionnaire ! Si tu m'obéis, nous serons, que dis-je, je serai riche ! Obéis pour la beauté de l'art, et au nom de la richesse de mon entreprise ! Où espères-tu aller comme ça ?! Reviens-ici !
- Je vous laisse avec vos consœurs. Répondit-elle, avec un incroyable calme, continuant de se diriger vers la porte. Bactérie infecte, empoisonnant l'atmosphère de paix qui régnait ici. Qu'avez-vous donc fait de votre héritage ? Elle marque un temps, tout en ouvrant la porte. Quel gâchis... Elle passa la porte. Adieu.
La porte se referma. Laissant la directrice tyrannique livrée à elle-même.
Prochains mots à caser : Cochon, Catapulte, Conifère, Crier, Cirage Bonus 1 : Dans l'ordre. Bonus 2 : Texte versifié (vers libres autorisés). | |
| | | Jugement
Messages : 285 Date d'inscription : 07/07/2016
| Sujet: Re: jeu d'écriture Jeu 24 Aoû 2017 - 15:22 | |
| On m'dit souvent que je suis un cochon Parce que au fond je suis toujours grognon Des fois, j'aimerais utiliser une catapultepour me barrer de la vie, cette pute Je suis un ermite qui s'éloigne du monde Un ermite qui aime bien la pénombre La forêt rempli de conifère La vertu que j'adhère Parfois il m'arrive de vouloir crierMais coûte bien trop chère de parler Alors je commence le cirage de mes bottes, de mes mirages
Je sais que c'est de la merde mais bon c'est pour le lol en plus fait dans l'ordre avec vers libre Mots à caser: Abysse, Désert, Périple, Liberté, Voeux, Bonus 1: Caser aussi: Sincérité, Semence, Futur Bonus 2: L'écrire sous forme de nouvelle. | |
| | | Kobial
Messages : 69 Date d'inscription : 11/11/2017 Localisation : Saint Dizier (52)
| Sujet: Re: jeu d'écriture Dim 26 Nov 2017 - 23:58 | |
| Les mots y sont une première fois dans l'ordre, et une deuxième fois dans l'ordre inversé (si je me suis pas trompée) Jugement, j'ai bien aimé ton poème! Avec des mots qui vont pas du tout ensemble, tu arrive à rester dans ton thème, c'est énorme! Bon du coup, voici un texte avec tes consignes (j'espère ne pas m'être trop plantée...) - Noblesse:
Le froid serrait la nuit dans sa chape de plomb. Mes yeux sondaient l'abysse infini du ciel noir. On n'y voyait ni lune ni étoile ce soir. Cela me fit penser que peut-être, là-haut, Dieu veillait sur moi. Et peut-être que cela pouvait me redonner un peu d'espoir. J'enfonçais mes mains dans les poches de mon pantalon, et prit un instant pour respirer un peu l'air gelé, pour me donner du courage. Tout mon corps tremblait, et je ne savais pas vraiment si c'était le vent qui sifflait dans le village désert, ou la peur qui me tétanisait le plus. A présent il fallait marcher. Je craignais qu'on ne me rattrape, qu'on ne vienne me prendre. Rester, c'était signer mon arrêt de mort. Partir... Au moins, j'avais la conscience tranquille. Et bon nombre de mes camarades enviaient le périple que j'entamais. Est-ce que j'étais plus courageux ou plus fou que les autres?
Je n'étais certain que d'une chose: je faisais le bon choix. Il me fallait l'assumer. Alors, prenant mon courage à deux mains, je mis un pied devant l'autre pour gagner ma liberté. Au début de l'année, quand nous avions tenu puis reculé sur nos positions, j'avais cru aux discours des chefs. Mais aujourd'hui, c'était la désillusion. Nous étions battus. Et l'ennemi viendrait prendre sa victoire. Je ne voulais pas voir cela. Mon sang ne me le permettait pas.
Mon nom est Achille Pierre Hoste des Clercs. Et un Hoste des Clercs ne subit jamais de défaite. C'est pourquoi, le 2 Mars 1940, quand j'ai reçu la lettre de mon père qui me demandait de revenir sur nos terres par tous les moyens possibles, j'ai obéi. Nous sommes le 4 Mars 1940, je viens de quitter mon régiment. Et je rejoins mes parents, sur nos terres à Creil. C'est là-bas que tous les Hoste des Clercs prêtent serment depuis des dizaines d'années. Ma famille est riche, et fait vivre plusieurs villages autour du domaine. Nous possédons la plupart des usines et des parcelles de terrain alentour. Et lorsque je formulais mes voeux de piété, à mes 21 ans, je jurais de toujours protéger ceux que mon père appelait "nos gens".
Par mon statut et mes diplômes j'avais obtenu d'être promu Lieutenant lors de la mobilisation générale. Et comme beaucoup de jeunes gens j'étais parti la fleur au fusil. C'est le coeur brisé que j'abandonne mes troupes. Mais je ne pouvais trahir un serment plus ancien encore que la Révolution, des mots que les Hoste des Clercs prononcent depuis les premières croisades, lorsque notre famille fut fondée. Cela, je l'ai dit en toute sincérité aux soldats dont j'avais la charge.
Ils pourront me dénoncer, me faire poursuivre. Ou pas. En attendant, je marche dans la nuit, sur le bord de la route pour éviter que mes semelles cloutées ne claquent sur le bitume. L'herbe humide trempe mes chaussettes, et je ne sens plus mes orteils. Nous sommes loin de ma destination, et il peut se passer tellement de choses entre mon départ et mon arrivée. Les allemands se feraient un plaisir de prendre un officier français isolé. Et je serai exécuté comme déserteur si nos troupes me prenaient. Père répète sans arrêt que je suis un homme, un Hoste des Clercs, qui ne craint que Dieu, et autrefois son roi. Pourtant, là, seul sur le bord de la route, j'ai peur.
Pour penser à autre chose, je sonde le paysage qui m'apparait sous la forme d'ombres indistinctes. Et je pense, j'imagine ces champs à perte de vue. C'est le début du printemps, il fait très froid encore, mais les semences doivent déjà être en terre. Il y a, tout autour de moi, ce sol français que j'aime plus que tout. Il y a cette campagne paisible comme pendant la paix.
Il y a là-bas des silhouettes, qui marchent sur le bord de la route. Et sur la route, il y a cet engin qui gronde et tremble et grince. Un tank. Je m'arrête, indécis. Il est encore loin, mais le bruit de ses puissants moteurs résonne dans mes oreilles. Je pourrais me jeter dans les buissons, me cacher. Je pourrais me mettre à genoux, armer mon fusil, me tenir prêt. Mon corps refuse d'obéir. De toute façon je ne sais pas me servir d'un fusil.
Ils m'ont vu. Nous sommes assez proches pour être à portée de voix, et je ne comprends toujours pas pourquoi je ne bouge pas. Un calme intense m'envahit. Ils parlent. Ils parlent en allemand et je comprends que pour moi, l'aventure s'arrête ici, sur ce chemin qui sort d'un village dont je ne sais pas le nom. Mon corps reposera quelques jours sur ce talus herbeux, entre deux buissons. Puis un paysan passera, le ramassera, et enverra une lettre à mon père. Etait-ce le futur qui m'était destiné?
Je ne sais pas pourquoi je me mets au garde à vous. Ma main droite rencontre le manche de ma baïonnette, froid et dur. Tout à coup, ma destinée s'éclaire. Dieu ne pouvait accepter que le sang des Hoste des Clercs soit répandu dans une boucherie sanglante. Dieu sait encore quels sont nos codes et nos lois.
Lentement je fais glisser la lame hors de son fourreau. La tension en face est presque palpable. Alors, d'un geste je montre mes galons à l'ennemi. Les nuages se sont dispersés, et la lune se reflète sur le tissu brodé d'or. De l'autre main, je tiens ma baïonnette, et je fais signe d'approcher. Y a-t-il en face quelqu'un qui soit de mon rang?
Je fais un pas en avant, et immédiatement le cliquetis des chiens de fusil se fait entendre. Un homme vient vers moi. Port altier, démarche droite. Nous nous rencontrons cordialement à quelques mètres de ses propres troupes. Il m'explique s'appeler Willem Hostenberg. Mon nom lui dit quelque chose. Hasard, coïncidence? Il parle français, ce qui n'est pas rare pour un aristocrate allemand. Nous sommes de lointains cousins. Il a mon âge, mon sang. Seule la couleur de son uniforme nous sépare, et pourtant... Nous savons tous les deux l'issue de notre entretien. Il n'y a pas d'autre futur possible.
Il m'explique que Hitler cultive la semence de la folie dans son pays. Et qu'il ne pouvait trouver meilleur adversaire que moi. C'est l'affrontement de deux nations, l'une presque vainqueur et l'autre presque vaincue. Mais c'est aussi l'affrontement de deux noblesses si proches, qui ne diffèrent que dans leur allégeance. Et ce soir, nous mourrons en gentilshommes. Willem Hostemberg m'annonce que s'il avait l'honneur de mourir par ma main, ses hommes seraient contraints de m'abattre. Sa sincérité me touche. Je lui répond que de tout mes voeux les plus chers, je ne pouvais souhaiter meilleure mort que lors d'un véritable duel.
Il me salue gravement et je fais de même. Je recule de trois pas, et me mets en garde, baïonnette en avant. Ses yeux crient le signal de départ et l'instant d'après nos lames se cognent dans un fracas métallique. C'est là que j'admire la discipline allemande: aucun soldat derrière Willem ne bronche tandis que nous échangeons nos coups. Toute la gamme d'escrime moderne y passe. Tout à coup, mon adversaire recule d'un bond souple en arrière, et me tend la main droite en rangeant son arme à sa ceinture. Je l'imite, perturbé, et m'avance pour saisir sa main tendue.
Le sol se dérobe sous mes pieds, et la terre tangue. Je comprends qu'il m'offre la liberté de mourir dignement. Le sang, mon sang, brûlant et humide trempe ma chemise et ma veste d'uniforme. Je pars pour le plus grand des périples.
Sombrant peu à peu, à genoux, je regarde Willem se mettre au garde-à-vous. Un ordre fuse et j'entends le claquement des bottes des soldats. Nous sommes vaincus, mais l'hommage est beau. Je glisse par terre, les yeux grands ouverts sur le désert noir des champs de campagnes autour de nous. La terre est étonnamment accueillante. Je ferme les yeux avec un soupir. L'abysse paisible de la mort s'ouvre sous mes pieds.
Consignes:Mots à caser: Course, immense, écume, couloir Bonus 1: Sans le verbe être Bonus 2: Sous la forme d'une lettre | |
| | | Titi
Messages : 1109 Date d'inscription : 29/06/2016 Localisation : Dans la région de la cancoillotte Humeur : Miaou
| Sujet: Re: jeu d'écriture Lun 27 Nov 2017 - 14:44 | |
| Je n'ai joué qu'avec que le bonus 1.
Sous l’océan, un petit groupe de raies, Que nullement les profondeurs n’effraient, Se préparent au départ d’un périlleux circuit, Où elles feront la course dès la tombée de la nuit.
Chaque entraînement avait demeuré intense. Les plus téméraires visaient une place sur le podium. Les plus angoissés avait consommé trois grains d’opium. Le spectacle ne comportait pourtant aucun enjeu immense.
Par de fins sillons d’écume, les sirènes lancèrent le départ, Sous l’oeil émerveillé des spectateurs, impatients De voir quelle raie récolterait les honneurs, brillant Par sa rapidité, son agilité, et d’autres qualités rares.
Chacune, avec fair-play, resta dans son couloir, Sans perturber la moindre concurrente à ses côtés. Leur peau, couverte d’huile, luisait à la lueur du soir, Par l’astre lunaire, entouré d’un léger halo argenté.
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Mots à caser : Boeuf ; pioche ; gris.e ; branche ; clairière
Bonus 1 : Dans l'ordre Bonus 2 : User de jeux de mots | |
| | | Kobial
Messages : 69 Date d'inscription : 11/11/2017 Localisation : Saint Dizier (52)
| Sujet: Re: jeu d'écriture Jeu 15 Fév 2018 - 8:31 | |
| Hello! J'ai joué avec tous les boni, faut dire que c'était quand même coton, et mes jeux de mots sont un peu pourris, désolée... @Titi : j'ai adoré ton texte, l'idée, la forme... C'est super onirique, et pourtant c'est raconté de manière réaliste. J'ai beaucoup aimé l'ambiance que tu décris, on se croirait sur un véritable champ de courses. C'est exactement le genre de choses qu'on voudrait voir en vrai. Bref, c'était super! - Le nain clairière:
C'est l'histoire d'un nain qui revient de la mine. Sa bobonne y l'y dit, comme ça: "Apport'moi donc des oeufs c'soir, j'vais faire une omelette". Et donc, l'nain y prend ses boeufs, y prend sa charrue et y part au village. Comme tous les nains, y s'arrête au bar, pour un nain c'est normal. Et comme tous les nains il a la tête dure. Y'en a qui, dans la vie, sont des vrais têtes de pioche. C'te nain-là, l'est plutôt du genre à piocher avec la tête. Bon, donc not' nain, y revient du boulot, hého! Et il est au bar du village. Un tonneau de bière ambrée, il est gai. Un tonneau de bière levrette, il est pompette. Un tonneau de Kastel rouge, il est saoûl sous la table. Un tonneau de bière aux fruits, il est gris. Un tonneau de bière après, il est complètement torché. Y titube dehors du bar, parce qu'y faudrait pas oublier... bobonne. Not' vieille branche va donc chercher des oeufs. Y revient, rate l'embranchement, fait demi-tour. V'la qu'il a retrouvé sa cariole, c'est déjà pas mal. Y met les oeufs avant la charrue, met tous ses boeufs dans le même panier et traverse la forêt pour rentrer chez lui. Sauf que là, y'a sa bobonne qui l'attend, avec genre... Les poings sur les hanches, vraiment colère. Privé de sortie jusqu'à la semaine prochaine! Et donc, voilà la fin de l'histoire de not' nain clairière, sombre aujourd'hui...
Consignes suivantes:Mots à caser: Bonbon, téléphone/portable, enceinte, Le Caire, spatial Bonus 1: Sous la forme d'un article de journal Bonus 2: Donner un titre accrocheur | |
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| Sujet: Re: jeu d'écriture | |
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| | | | jeu d'écriture | |
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