Un rôle à jouer
Je ne sais pas quoi faire. Je culpabilise, et j’ai peur que tout dégénère. J’ai peur que personne ne croit à mon histoire, que l’on me traite de menteur, comme quand j’étais petit. C’est pour cela que j’écris tout ça. Peut être qu’à l’écrit mon histoire paraitra plus vrai, car elle l’est, je vous le promet. Je ne vous demande pas de pleurer ou de crier à l’injustice. Je souhaite seulement, que pour une fois on m’écoute, que pour une fois vous vous m’étiez à ma place.
Timide
C’est tout d’abord ce qui me caractérisait, je parlais peu, voir pas du tout et j’avais beaucoup de mal à aller voir les autres.
J’avais peur ou bien je ne me sentais pas à ma place avec eux. Je les voyais ces enfants qui riaient et discutaient sur des sujets qui ne m’intéressaient pas. C’était drôle de dire à Gaël que Laura était amoureuse de lui, alors que Gaël était amoureux de Jade la meilleure amie de Laura.
C’était « drôle », pour les autres, mais moi je trouvais ça puéril et sans intérêt. Je trouvais cela débile de jouer avec les sentiments des autres. Malgré tout je me forçais à rire, à faire comme tout le monde, car je voyais bien ce que l’on faisait aux enfants bizarres qui ne rentraient pas dans les « normes » ; On les pointait du doigt et on se moquait d’eux, on les isolait.
J’étais déjà assez seul à l’intérieur de moi alors je ne voulais pas aussi l’être à l’extérieur.
Je voulais être comme eux, il fallait que je sois accepté.
La famille
Avant toutes choses, il me semble important de faire un point sur ma situation familiale. Des parents je n’en ai jamais eu, ou du moins ils ne se sont jamais comportés comme tels. Ils ne m’ont jamais aidé ou soutenu comme ils auraient dus. Ils étaient sans cesse entrain de se disputer sur des choses trop compliquées pour un enfant de huit ans. Ils se disputaient à propos d’argent, du travail, de moi…
C’est bien plus tard, à l’âge de 17 ans, durant une dispute que j’ai appris que je n’étais qu’un accident, « une erreur » selon mon père.
Déjà pendant mon enfance, je n’allais pas très bien ; je souffrais d’anxiété, et de dépression. Moi, j’étais au milieu de ces disputes, au milieu de ces bagarres, de ces portes qui claquaient, de ces verres qui volaient.
Je subissais sans cesse toute la frustration de mon père. A chaque fois qu’il rentrait à la maison, tard le soir, je savais ce qu’il allait m’arriver, ce que j’allais encore subir. Des coups de ceinture, des coups de poings, je me souviens même de ce jour où il fut un peu trop « violent » .Un coup plus fort que les autres, je me suis retrouvé à l’hôpital.
Les médecins ont voulu savoir comment je m’étais blessé aussi gravement et ma mère leur a répondu :
« Vous savez comment sont les enfants, quand ils chahutent trop, ils finissent par se blesser ! ».
Elle ne cessait de défendre cet homme, mon père, pourquoi ?
Même aujourd’hui, je n’en ai aucune idée. Mais une chose était sure, je ne pouvais compter que sur moi-même.
Un ami à qui parler
C’est à ce moment là qu’il est apparu, l’homme dans ma tête. Je le voyais à chaque fois que je fermais les yeux. Il parlait et riait souvent avec moi, il avait toujours les yeux grands ouverts et un large sourire. Son prénom ? Antoine.
Il est arrivé quand je suis rentré au primaire si mes souvenirs sont bons. Antoine passait le plus clair de son temps à me parler, ce qui faisait que je n’étais pas très attentif en classe. J’avais pris également cette mauvaise habitude de lui parler sans cesse créant une sorte de barrière qui empêchait les autres élèves de créer cette relation d’amitié que bon nombre d’entre eux cherchent à avoir à cette âge. Peut être est ce cela qui me joua des tours durant mes années à venir.
Il était de nature joueur, inventant sans cesse de nouveaux jeux auquel il m’invitait à jouer, son préféré étant d’attraper les chats des voisins et de regarder combien de temps ils pouvaient rester sous l’eau. Au début je ne savais pas vraiment quoi penser de ce « jeu », mais Antoine me certifiait que beaucoup de jeune de mon âge y jouait et que de toute façon. Que ces chats étaient semblables aux ennemis de mes petits soldats. Il fallait les abattre.
Nous nous entendions à merveille, malgré sa bizarrerie nous avions pas mal de points communs comme le fait d’haïr nos parents, Antoine m’avait dit que ses parents ressemblaient beaucoup au miens et qu’il comprenait ma souffrance.
Problème de vidange
Je pense que je me souviendrai à jamais de ce souvenir… Le soleil avait cédé sa place à son ami la lune, et mon père s’était rendu au garage pour s’occuper de la seule chose inestimable à ses yeux. Sa voiture. Il s’était rendu au garage avant même que ma mère et moi n’ayons fini notre repas. J’ai suivis mon père des yeux jusqu’à l’encadrement de la porte où je vis Antoine le fixer également, puis le suivre.
Antoine, était bizarre… Je pense que c’était la première fois qu’il avait ce regard noir. Paniqué je me suis dépêché de finir mon assiette et ai demandé à ma mère si je pouvais sortir de table. Trop occupé à débarrasser la table, elle ne m’entendit ni ne vu mon départ précipiter en direction du garage.
En descendant les grosses marches en pierre, j’ai commencé à entendre la musique de la stéréo de mon père qui était à fond. Cette musique ne faisait que m’angoisser d’avantage, « only you ». Arrivé au pas de la porte mon cœur c’est arrêté. Mon père était glissé sous la voiture juste à coter du cric qu’il avait installé pour surélever sa voiture. Et c’est à coter de celui-ci qu’Antoine se tenait, accroupit. Il souriait à mesure que mon père s’enfonçait sous la grosse machine mécanique. Ses doigts jouant avec la poignée du cric.
C’est pétrifié, qu’il tourna sa tête dans ma direction portant son index à sa bouche, m’ordonnant de me taire tandis que la musique s’apprêtait à chanter son refrain. Et c’est à l’unisson que le cric céda et que le groupe ce mit à chanter son affreux refrain.
Après ça, je me souviens très clairement de ce que j’ai fais, ou plutôt de ce qu’Antoine a fait. Il m’a prit la main et m’a ramené dans ma chambre où il m’a calmement mit dans mon lit, remonté ma couverture jusqu’à mes oreilles et à commencé à fredonner l’air de la musique du garage. Et c’est sous ses douces caresses sur mes cheveux que je me suis endormi, sous les cris horrifiés de ma mère.
Etrange
Au collège, c’est devenu plus difficile. Suite à la mort « accidentel » de mon père, ma mère est elle aussi tombée dans l’alcoolisme, alors je devais me débrouiller par moi-même, en soit un peu comme avant. Durant cette période de l’adolescence, j’avais beau m’efforcer de faire comme tout le monde, ça ne marchait pas. J’admirais ces personnes qui se démarquaient par leurs originalités, ainsi ils récoltaient l’admiration de tous. Mais pour cela il fallait avoir du courage ou un certain talent pour que de « bizarre » on passe à « artiste ». Moi, je voulais être comme eux, ou du moins être comme tout le monde, quelqu’un de normal, quelqu’un que l’on ne pointe pas du doigt ou que l’on ne dévisage pas à son passage. Je voulais éviter que l’on se moque de cette différence grandissante qui m’isolait des autres.
Du talent je n’en trouvais nulle part, ou tout du moins pas un talent que l’on pouvait admirer. J’écrivais très bien, j’étais passionné de littérature. Je lisais de tout, du fantastique, des nouvelles, des contes pour enfants, et bien d’autres…
Seulement je les entendais ces murmures dans mon dos, ces critiques incessantes, ces moqueries à chaque fois que je levais la main en cours de français, ou lorsque le professeur annonçait que j’avais eu la meilleure note en rédaction.
C’est étrange, car je ne faisais pourtant pas parti des « intellos » et je crois bien que mes camarades ne savaient pas non plus où me mettre.
Alors je préférais rester à l’écart, ne pas me mettre en avant, rester dans mon coin à attendre que le temps passe. En cours je ne levais plus la main et je gâchais mes écrits volontairement.
Et, petit à petit, j’ai commencé à haïr ce monde et paradoxalement j’adorais cette idée. Je mettais ça sur le compte de la crise d’adolescence, enfin un point commun avec les autres auquel je pouvais me référer. J’étais presque comme tout le monde.
Antoine, lui, était toujours là, il m’observait. Il se trouvait le plus souvent derrière moi ou dans un coin de la classe. Il m’épiait, il regardait ma descente aux enfers.
Mon masque
Au lycée, ce fût pire. Les styles s’affirment et les gens ne sont que plus durs avec autrui. Ma mère voyait que je n’allais pas bien. Alors elle décida de m’inscrire à des cours de théâtre afin que je puisse m’ouvrir aux autres. Mais comme il n’était pas question de dépenser un centime pour son fils, je me suis retrouvé dans ce misérable club théâtre du lycée où nous étions sept en tout, en comptant la documentaliste et la prof de français. Malgré tout, je voulais relever le défi et montrer ne serait ce qu’à cette ridicule troupe de théâtre, qui j’étais vraiment. Jusqu’à me rendre compte que je n’étais pas celui que je prétendais être.
J’avais tellement pris l’habitude de jouer la comédie, de mimer les émotions de tous, que je persistais dans la vie de tous les jours à jouer un rôle. Je ne me trouvais pas, à vrai dire, j’empruntais ici et là des traits de caractère que j’appréciais chez les autres. L’originalité, l’érudition, la gentillesse, l’humour. Ils représentaient des remparts, qui me protégeaient des autres. De cette manière, je pensais plaire aux gens, les forçant à ne pas s’attarder sur le vrai. Quelqu’un d’extrêmement instable et asocial, qui avait peur d’évoluer dans un monde inconnu à ses yeux, un monde violent.
La conclusion était toujours la même.
« Il est étrange ce type »
Mais une fois que les masques tombent et que les rideaux se ferment, on se rend bien compte, seul face au miroir, qu’on ne se connait pas réellement. Moi-même je ne me connaissais pas.
Solitaire
C’est comme ça que l’on a commencé à me définir petit à petit. La plupart du temps, mon blocage social me faisait passer pour quelqu’un de froid et distant. A force de ne pas parler pour éviter de dire des choses incongrues ou déplacées, j’en venais à déranger par mon mutisme.
Puis il y eu ce jour de non retour, je voulais m’ouvrir aux autres.
J’ai essayé de parler avec les gens de ma classe et faire « ami-ami », mais il semblerait qu’eux n’ont pas eu envi de discuter avec moi, ils préféraient me taper ou bien encore m’insulter, on en venait même à me cracher dessus quand je passais. Parler avec eux fut un échec cuisant. Je les dérangeais, que ce soit parce que je venais les voir ou bien simplement parce qu’ils me disaient que je n’étais pas intégré. On dit souvent que les enfants sont méchants entre eux, mais les adolescents sont bien pires encore …
Je pensais tout d’abord à une forme d’empathie mais il s’agissait plutôt d’une maladie. Ne pouvant être ami avec ceux là j’ai voulu faire la connaissance des personnes comme moi, qui étaient « différentes », qui avaient autant de mal que moi à s’intégrer. Alors oui… je l’ai vécu, j’ai été rejeté, persécuté, j’ai énormément souffert de cette solitude… Alors oui, nous sommes semblables.
Mais en y réfléchissant bien pas tout à fait, car lorsque j’essayais de me rapprocher de ces personnes là, je me rendais compte que c’était comme mettre pleins d’éléments effrayants ensemble. Ils n’étaient qu’un amas de détraqués inefficaces. Alors eux nous les mettons où ? Ah voilà, on les met à l’asile !
Antoine riait de ma situation, il trouvait cela très amusant et divertissant. Et un soir alors que j’étais rentré tard du lycée, il a voulu prendre le dessus sur moi et pendant environ trente secondes je n’étais plus maitre de mes actes. Je n’arrivais pas à l’en empêcher, il était trop fort, je frappais encore et encore le mur de ma chambre jusqu’à ce que mes poings en saigne, il me disait que je le méritais car l’ignorais continuellement.
Persécution
Après maintes réflexions j’ai décidé de quitter le lycée, pour différentes raisons. Tout d’abord car mes notes était trop insuffisantes et que le harcèlement scolaire avait atteint un tel stade, que l’un des élèves en était venu à m’agresser à l’arme blanche. Il fut sévèrement sanctionné et expulsé du lycée.
Tout aurait dû s’arranger ? Eh bien non, au contraire les autres élèves me tenaient pour responsable de l’expulsion de leur ami.
L’autre raison majeure de cette décision est bien évidement Antoine… Certains soirs il venait me parler, enfin il me rabaissait, il me disait des choses douloureuses à entendre, il criait, il me faisait pleurer… Il me disait des choses qui me faisaient trembler au point où je devenais incapable d’écrire ne serait ce qu’un mot sur le papier… Un soir, il a même réussit à me faire ressentir des choses physiquement, des choses horribles, des millions de petites bêtes, des minuscules insectes me piquaient le corps, me grignotaient de l’intérieur, j’essayais désespérément de les chasser, mais en vain. Je me suis gratté au sang pour les faire partir, je l’ai supplié de m’aider, sa seule action fut de me dire :
« Ça te plait de souffrir ? »
J’ai littéralement fondu en larmes, en essayant vainement de chasser ces insectes qui petit à petit colonisaient chaque parcelle de mon corps.
Avant je pouvais lui parler par la pensée mais cette fois je lui ai crié de cesser, et après quelques minutes de réflexion il ordonna aux insectes d’arrêter, et ils ont disparus.
Pour revenir dix minutes après.
J’étais à bout, Antoine, lui me regardait d’un air méprisant et me répétait en boucle cette même phrase :
« Tu me fais pitié »
Cinq minutes après tout à cesser, plus de voix, plus d’insecte et moi j’étais en larme sur le sol froid. Il avait raison, j’étais pitoyable.
Prise de conscience
Ma mère n’était pas dupe, elle a assisté à pas mal de mes « crises » de démence comme diraient les médecins. A bout, elle pensa que tout pourrai sans doute se résoudre avec une bonne raclée, elle a voulu me mettre les idées en place en m’infligeant une bonne correction. Étonnamment cela n’a absolument pas marché, Antoine ne réagissait que plus violement, alors après de nombreuse remise en question, enfin dispute serai le terme le plus approprié, elles m’emmenèrent voir un médecin de l’âme. Un psychiatre. Ils voulaient se débarrasser de moi, m’enfermer dans un asile car selon eux j’étais fou. C’est ainsi que mes entretiens avec ce médecin ont commencé.
Nous avions un rendez vous toutes les semaines pendant une période d’un mois. Chaque lundi, je me rendais dans son ridicule cabinet qui sentait le renfermé et les vieilles personnes. Un peu comme dans les maisons de retraite. J’attendais patiemment à l’accueil à lire des journaux vieux d’un an. Aves une secrétaire des plus agaçante. Tapant sans cesse sur son clavier, répondant toutes les dix minutes aux demandes des clients. Cette même phrase, dite en boucle « Cabinet médical du docteur Rastigna bonjour ». Si je n’étais pas réellement fou, cela allait surement me le faire devenir.
Je m’étais fixé un but bien précis en tête. Ne pas lui en parler. Faire comme toujours et garder toute ma souffrance en moi. Si Antoine devait disparaitre, ce n’était pas grâce à l’aide d’un prétendu psychiatre, si il devait disparaitre, se serai grâce à moi. Il m’est arrivé d’envisager le suicide.
Face à ma carapace et mes nombreux mensonges, notre bon ami le docteur à déclaré qu’il était impossible pour lui d’établir un diagnostique précis du mal dont je souffrais. Il s’exprima en ces mots.
« Je ne peux interner votre enfant pour deux raisons, son refus d’obtempérer m’empêche de diagnostiquer de manière sûr le mal dont il souffre, et votre fils n’est plus mineur donc sans son accord, nous ne pouvons l’interner. La seule manière de l’enfermer est qu’il ai un comportement hétéro-agressif sur une personne extérieur. »
En y réfléchissant bien, je me dis que j’aurai peut être dus me confier à lui avant que tout ne dégénère, mon entêtement à peut être causé ma perte. A force d’être rejeté par les autres, j’ai finis par tous les mettre dans le même sac. Je pensais qu’il voulait me faire du mal, mais non, pas tous, certains voulaient seulement m’aider, m’aider à vaincre cette maladie qui allait finir par faire du mal. Alors oui le pire était à venir…
Menteur ?
C’était un soir plutôt banal. Ma mère et ma grand mère étaient sortis manger en ville pour se changer les idées, donc j’avais la garde de la maison à moi tout seul. Je colmatais sur le divan en regardant quelques dessins animés pour enfants, quand des bruits se firent entendre à l’extérieur de la maison. Difficilement, je me suis redressé et me suis dirigé vers la fenêtre la plus proche. A l’extérieur, il faisait nuit noire, seuls les lampadaires me permettaient de voir ce qui se passait. C’est là que je les ai vus. Deux hommes portant des masques d’animaux se tenaient près du saule, dans le jardin. Un lapin et un porc fixait intensément la maison, me fixaient moi. Mon cœur à commencé à s’emballer, et un frisson parcourut tout mon corps. Par instinct de survie j’ai fermé les deux portes de la maison à clé et ai fermé les rideaux. Après ça, je me suis précipiter chercher un couteau dans la cuisine, attrapant au passage le téléphone fixe de la maison. J’ai couru jusqu’à la penderie de ma chambre et ai appelé les urgences leur demandant de l’aide à tout prix. J’ai attendu, durant plusieurs minutes, plusieurs heures même mais il ne se passait rien. Le couteau fermement agrippé dans ma main gauche et le téléphone dans celle de droite, j ai descendu une à une les marches de l’escalier qui grinçait sous mon poids. Le silence régnait dans toute la maison, seul le tic tac de l’horloge était audible. C’est en m’approchant de la fenêtre de la cuisine que j’ai entendu un bruit provenant du garage. Celle de la porte qui s’ouvre. Jai eu la sensation que le temps autour de moi s’était arrêté. Des bruits de pas se firent entendre, alors doucement je me suis glissé derrière la porte qui mène au garage et j’ai attendu qu’ils montent quand ils sont enfin arrivé en haut et qu’ils passèrent la porte, j’ai porté un coup violent au premier, qui s’est affalé sur le sol. Le deuxième commença à pousser des cris, alors pour faire bonne mesure je lui ai porté le même coup. Je ne sais pas du tout ce qui m’a prit, mais je les ai frappés encore et encore, jusqu’a ce que mon propre sang ce mélange aux leurs
Les deux cambrioleurs étaient terrassés, j’étais tout tremblant et assez mal en point, j’ai vomis mon repas du soir un peu plus loin de leurs corps. J’étais dans un état des plus étranges, j’avais la tête en feu et un bip continu dans les oreilles.
Antoine se tenait près des cadavres inspectant ce que j’avais fais. Il s’amusait beaucoup, donnant des coups de pieds aux corps inanimés. Il riait. Ma migraine s’estompa peu à peu et j’ai retrouvé mes esprits. Etrangement, autour de moi, tout était silencieux… Il n’y avait jamais eu de cambrioleurs, il n’y avait jamais eu d’effraction. Seulement le retour de ma mère et de ma grand-mère à la maison … Sans m’en rendre compte j’étais rentré en pleine crise, j’avais fini par faire ce dont je redoutais le plus… Faire du mal à mon entourage.
La suite s’enchaina très vite, je fus arrêté puis jugé irresponsable de mes actes. Les jurés décidèrent à l’unanimité de m’envoyer en UMD (unité pour malade difficile). En UMD j’ai raconté toute mon histoire au psychiatre de l’unité, il m’a dit qu’il comprenait et que mon vécu était des plus tragiques.
La seule personne qui contredisait ma version fut ma tante, une femme odieuse et aussi pourrie que mes parents, elle disait que je n’étais qu’un menteur, un malade qui avait délibérément tué ses parents et sa mère. Étant une personne très proche de la famille comme elle prétendait, disait qu’elle m’avait vu grandir et que depuis le début elle voyait que quelque chose clochait chez moi, que j’avais eu depuis mon très jeune âge des tendances morbides. Mais, elle a affirmée que ce n’était pas de la schizophrénie. Elle disait que j’étais un psychopathe. Mais c’est faux n’est ce pas ? Je ne raconterai pas tout ça seulement pour échapper à la peine capital ? Non, bien sure que non, vous me croyez, n’est ce pas ?
enfin terminé