Sujet: Invictus & Tu seras un homme mon fils Mar 24 Avr 2018 - 15:29
Cornedor Divine cerfette et ses lapins multicolores
Messages : 5120 Date d'inscription : 17/05/2014 Localisation : Endormie dans un terrier de lapins. Humeur : Lapinesque. (ça veut dire paisible et joyeuse)
Sujet: Re: Invictus & Tu seras un homme mon fils Mar 24 Avr 2018 - 18:35
Wow, la traduction (surtout pour celui de Kipling) est hyper bien foutue même si elle s'écarte du texte original. C'est qui l'orfèvre français qui a réussi à adapter ça ?
Effectivement, ce sont deux magnifiques poèmes, j'ai une préférence pour le Tu seras un homme, mon fils
Ragne
Messages : 667 Date d'inscription : 02/04/2017
Sujet: Re: Invictus & Tu seras un homme mon fils Mar 24 Avr 2018 - 20:25
La Lapine Cornue a écrit:
Wow, la traduction (surtout pour celui de Kipling) est hyper bien foutue même si elle s'écarte du texte original. C'est qui l'orfèvre français qui a réussi à adapter ça ?
Effectivement, ce sont deux magnifiques poèmes, j'ai une préférence pour le Tu seras un homme, mon fils
Honte sur moi, j'ai oublié de nommé les traducteurs, autant, je n'ai pas trouvé celui de la traduction de Henley, autant celui de Kipling a été traduis par André Maurois. Je ne connais pas beaucoup son oeuvre mais il a apparemment été vraiment trèèèèès prolifique en écriture en plus d'avoir une tête ressemblant à Dracula. Je suis d'accord avec toi, sa version prend vraiment aux tripes et j'ai essayé pour ma part de l'adopter en mode de vie comme une explication moderne du Stoïcisme.
Il existe au fait d'autres trduction de ces textes, mais je les trouve moins forte, je met tout de même ci-après les deux autres versions avec leur traducteur dans la citation
Jules Castier a écrit:
Si tu peux rester calme alors que, sur ta route, Un chacun perd la tête, et met le blâme en toi ; Si tu gardes confiance alors que chacun doute, Mais sans leur en vouloir de leur manque de foi ; Si l’attente, pour toi, ne cause trop grand-peine : Si, entendant mentir, toi-même tu ne mens, Ou si, étant haï, tu ignores la haine, Sans avoir l’air trop bon, ni parler trop sagement ;
Si tu rêves, — sans faire des rêves ton pilastre ; Si tu penses, — sans faire de penser toute leçon ; Si tu sais rencontrer Triomphe ou bien Désastre, Et traiter ces trompeurs de la même façon ; Si tu peux supporter tes vérités bien nettes Tordues par les coquins pour mieux duper les sots, Ou voir tout ce qui fut ton but brisé en miettes, Et te baisser, pour prendre et trier les morceaux ;
Si tu peux faire un tas de tous tes gains suprêmes Et le risquer à pile ou face, — en un seul coup — Et perdre — et repartir comme à tes débuts mêmes, Sans murmurer un mot de ta perte au va-tout ; Si tu forces ton coeur, tes nerfs, et ton jarret À servir à tes fins malgré leur abandon, Et que tu tiennes bon quand tout vient à l’arrêt, Hormis la Volonté qui ordonne : “Tiens bon !”
Si tu vas dans la foule sans orgueil à tout rompre, Ou frayes avec les rois sans te croire un héros ; Si l’ami ni l’ennemi ne peuvent te corrompre ; Si tout homme, pour toi, compte, mais nul par trop ; Si tu sais bien remplir chaque minute implacable De soixante secondes de chemins accomplis, À toi sera la Terre et son bien délectable, Et, — bien mieux — tu seras un Homme, mon fils.
Et la plus littérale, mais la plus ennuyeuse je trouve
GERMAINE BERNARD-CHERCHEVSKY a écrit:
Si tu restes ton maitre alors qu’autour de toi Nul n’est resté le sien, et que chacun t’accuse ; Si tu peux te fier à toi quand tous en doutent, En faisant cependant sa part juste à leur doute ; Si tu sais patienter sans lasser ta patience, Si, sachant qu’on te ment, tu sais ne pas mentir ; Ou, sachant qu’on te hait, tu sais ne pas haïr, Sans avoir l’air trop bon ou paraitre trop sage ;
Si tu aimes rêver sans t’asservir au rêve ; Si, aimant la pensée, tu n’en fais pas ton but, Si tu peux affronter, et triomphe, et désastre, Et traiter en égaux ces deux traîtres égaux ; Si tu peux endurer de voir la vérité Que tu as proclamée, masquée et déformée Par les plus bas valets en pièges pour les sots, Si voyant s’écrouler l’œuvre qui fut ta vie, Tu peux la rebâtir de tes outils usés ;
Si tu peux rassembler tout ce que tu conquis Mettre ce tout en jeu sur un seul coup de dés, Perdre et recommencer du point d’où tu partis Sans jamais dire un mot de ce qui fut perdu ; Si tu peux obliger ton cœur, tes nerfs, ta moelle À te servir encore quand ils ont cessé d’être, Si tu restes debout quand tout s’écroule en toi Sauf une volonté qui sait survivre à tout ;
Si t’adressant aux foules tu gardes ta vertu ; Si, fréquentant les Rois, tu sais rester toi-même, Si ton plus cher ami, si ton pire ennemi Sont tous deux impuissants à te blesser au cœur, Si tout homme avec toi compte sans trop compter ; Si tu sais mettre en la minute inexorable Exactement pesées les soixante secondes Alors la Terre est tienne et tout ce qu’elle porte Et mieux encore tu seras un homme mon fils !
Cornedor Divine cerfette et ses lapins multicolores
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Sujet: Re: Invictus & Tu seras un homme mon fils Mar 24 Avr 2018 - 21:19
Ah merciiii
Ben curieusement, sur ces deux-là, je préfère la dernière version, celle que tu trouves la plus ennuyeuse Je sais pas, la première me semble partir un peu dans tous les sens, et certains vers sont un peu tordus
Ragne
Messages : 667 Date d'inscription : 02/04/2017
Sujet: Re: Invictus & Tu seras un homme mon fils Jeu 26 Avr 2018 - 19:48
J'ajoute juste un poème néosoïtque qui m'est revenu de Shelley
OZYMANDIAS of EGYPT
I met a traveller from an antique land Who said: "Two vast and trunkless legs of stone Stand in the desert. Near them, on the sand, Half sunk, a shattered visage lies, whose frown,
And wrinkled lip, and sneer of cold command, Tell that its sculptor well those passions read, Which yet survive, stamped on these lifeless things, The hand that mocked them and the heart that fed,
And on the pedestal these words appear: 'My name is Ozymandias, king of kings: Look on my works, Ye Mighty, and despair!'
Nothing beside remains. Round the decay Of that colossal wreck, boundless and bare, The lone and level sands stretch far away."
J’ai rencontré un voyageur venu d’une terre antique Qui m'a dit : « Deux immenses jambes de pierre dépourvues de buste Se dressent dans le désert. Près d’elles, sur le sable, À moitié enfoui, gît un visage brisé dont le sourcil froncé,
La lèvre plissée et le sourire de froide autorité Disent que son sculpteur sut lire les passions Qui, gravées sur ces objets sans vie, survivent encore À la main qui les imita et au cœur qui les nourrit.
Et sur le piédestal il y a ces mots : "Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois. Voyez mon œuvre, vous puissants, et désespérez !"
À côté, rien ne demeure. Autour des ruines De cette colossale épave, infinis et nus, Les sables monotones et solitaires s’étendent au loin. »
Cornedor Divine cerfette et ses lapins multicolores
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Sujet: Re: Invictus & Tu seras un homme mon fils Jeu 26 Avr 2018 - 20:32
Mmh étrange ce poème. En quoi est-il néo-stoïque, en fait ?
Ragne
Messages : 667 Date d'inscription : 02/04/2017
Sujet: Re: Invictus & Tu seras un homme mon fils Jeu 26 Avr 2018 - 20:32
Parce qu'il m'est en garde contre l'arrogance qui conduit nécessairement à la perte
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Sujet: Re: Invictus & Tu seras un homme mon fils
Invictus & Tu seras un homme mon fils
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