Encre Nocturne
Bonjour !

Il est conseillé de s'inscrire ou se connecter afin d'avoir accès à l'intégralité des messages du forum.
Encre Nocturne
Bonjour !

Il est conseillé de s'inscrire ou se connecter afin d'avoir accès à l'intégralité des messages du forum.
Encre Nocturne
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Entrez dans une dimension littéraire dont le territoire est infini et partagez vos écrits avec les autres internautes !
 
AccueilAccueil  ÉvènementsÉvènements  PublicationsPublications  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
Voir le deal
600 €

 

 Invictus & Tu seras un homme mon fils

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Ragne




Gémeaux Messages : 667
Date d'inscription : 02/04/2017

Invictus & Tu seras un homme mon fils Empty
MessageSujet: Invictus & Tu seras un homme mon fils   Invictus & Tu seras un homme mon fils EmptyMar 24 Avr 2018 - 15:29

La poésie néo-stoïque




Invictus
&
Tu seras un homme mon fils

[justify]

Qui n'es jamais tombé ? Qui ne s'est jamais pensé au fond du gouffre, incapable de remonter?

J'ai comme philosophie de vie le soïcisme, autrement vivre comme si on ne devait pas regretter notre vie, en étant juste, en étant bon, en étant soi. C'est une philosophie de vie morte, oublié et qui demande en soi un relativisme de chaque instant. L'important n'étant pas la chute, ni même ces causes. Mais de savoir remonter.

Ceux qui me connaissent et ceux qui me lisent savent que je suis fils de la violence, j'ai été enfanté et bercé par des traumatismes tant de mon fait que de ceux des autres et j'ai longuement pensé à arrêter, à simplement cesser de vivre.

AU XIXème siècle en Angleterre, une forme de néo-stoïcisme émergea, avec comme ligne de conduite la retenu des émotions et comme valeur la résistance à la douleur, l'absence de peur de la mort, la maîtrise de soi et de ses actes. C'est ce qui fonde en soit le mythe du gentleman impassible et courtois en toute circonstance. Le flegme britannique est issue de cette résilience. Nous sommes debout bien que brisé.

Si cette pensée nous est parvenu c'est au travers de deux poèmes, probablement parmi les plus fort jamais narré. Invictus de Henley et If ou en français Tu seras un homme mon fils de Kipling (l'auteur du livre de la jungle).

Il y a beaucoup à dire sur ces textes, Invictus a été écrit alors que l'auteur venait d'être amputé et a permis à Mandela de tenir en Prison, c'est aussi le titre du film de Clint Eastwood sur la vie de Mandela. Quant à tu seras un homme mon fils, sa légende le poursuis et sa traduction française est très libre, mais garde l'esprit du poème.

Vous les avez forcément lu ou entendu à un moment, et je vais m'abstenir de vous donner un cours plus avancer sur leur histoire, je vais simplement partager en dessous les versions originales et traduites de ces deux œuvres. Ces poésies m'ont servi de mantra dans les moments les plus durs et malgré mon amour pour Neruda, Aragon, Hugo et Prévert, si je ne devais que sauver deux poèmes dans ma vie ce seraient ceux-là. Parce qu'ils ont la force qui nous permet de vivre toujours. Résilient et résistant, immense parce que blessé.



Invictus



Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.

In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbowed.

Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.

It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate :
I am the captain of my soul.
Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière,

Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,

En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.


Tu seras un homme mon fils


If you can keep your head when all about you
Are losing theirs and blaming it on you,
If you can trust yourself when all men doubt you.
But make allowance for their doubting too;
If you can wait and not be tired by waiting.
Or being lied about, don’t deal in lies,
Or being hated, don’t give way to hating,
And yet don’t look too good, nor talk too wise:

If you can dream —and not make dreams your master
If you can think —and not make thoughts your aim
If you can meet Triumph and Disaster
And treat those two impostors just the same;
If you can bear to hear the truth you’ve spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools.
Or watch the things you gave your life to broken,
And stoop and build’em up with worn-out tools:

If you can make one heap of all your winnings
And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
And never breathe a word about your loss;
If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
Except the Will which says to them: “Hold on!”

If you can talk with crowds and keep your virtue,
Or walk with Kings —nor lose the common touch,
If neither foes nor loving friends can hurt you,
If all men count with you, but none too much;
If you can fill the unforgiving minute,
With sixty seconds’ worth of distance run.
Yours is the Earth and everything that’s in it,
And —which is more— you’ll be a Man, my son!
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaitre,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maitre,
Penser sans n’être qu’un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.



Revenir en haut Aller en bas
Cornedor
Divine cerfette et ses lapins multicolores
Cornedor


Balance Messages : 5120
Date d'inscription : 17/05/2014
Localisation : Endormie dans un terrier de lapins.
Humeur : Lapinesque. (ça veut dire paisible et joyeuse)

Invictus & Tu seras un homme mon fils Empty
MessageSujet: Re: Invictus & Tu seras un homme mon fils   Invictus & Tu seras un homme mon fils EmptyMar 24 Avr 2018 - 18:35

Wow, la traduction (surtout pour celui de Kipling) est hyper bien foutue même si elle s'écarte du texte original. C'est qui l'orfèvre français qui a réussi à adapter ça ? :waaat

Effectivement, ce sont deux magnifiques poèmes, j'ai une préférence pour le Tu seras un homme, mon fils :-p
Revenir en haut Aller en bas
Ragne




Gémeaux Messages : 667
Date d'inscription : 02/04/2017

Invictus & Tu seras un homme mon fils Empty
MessageSujet: Re: Invictus & Tu seras un homme mon fils   Invictus & Tu seras un homme mon fils EmptyMar 24 Avr 2018 - 20:25

La Lapine Cornue a écrit:
Wow, la traduction (surtout pour celui de Kipling) est hyper bien foutue même si elle s'écarte du texte original. C'est qui l'orfèvre français qui a réussi à adapter ça ? :waaat

Effectivement, ce sont deux magnifiques poèmes, j'ai une préférence pour le Tu seras un homme, mon fils :-p

Honte sur moi, j'ai oublié de nommé les traducteurs, autant, je n'ai pas trouvé celui de la traduction de Henley, autant celui de Kipling a été traduis par André Maurois. Je ne connais pas beaucoup son oeuvre mais il a apparemment été vraiment trèèèèès prolifique en écriture en plus d'avoir une tête ressemblant à Dracula. Je suis d'accord avec toi, sa version prend vraiment aux tripes et j'ai essayé pour ma part de l'adopter en mode de vie comme une explication moderne du Stoïcisme.

Il existe au fait d'autres trduction de ces textes, mais je les trouve moins forte, je met tout de même ci-après les deux autres versions avec leur traducteur dans la citation :)

Jules Castier a écrit:
Si tu peux rester calme alors que, sur ta route,
Un chacun perd la tête, et met le blâme en toi ;
Si tu gardes confiance alors que chacun doute,
Mais sans leur en vouloir de leur manque de foi ;
Si l’attente, pour toi, ne cause trop grand-peine :
Si, entendant mentir, toi-même tu ne mens,
Ou si, étant haï, tu ignores la haine,
Sans avoir l’air trop bon, ni parler trop sagement ;

Si tu rêves, — sans faire des rêves ton pilastre ;
Si tu penses, — sans faire de penser toute leçon ;
Si tu sais rencontrer Triomphe ou bien Désastre,
Et traiter ces trompeurs de la même façon ;
Si tu peux supporter tes vérités bien nettes
Tordues par les coquins pour mieux duper les sots,
Ou voir tout ce qui fut ton but brisé en miettes,
Et te baisser, pour prendre et trier les morceaux ;

Si tu peux faire un tas de tous tes gains suprêmes
Et le risquer à pile ou face, — en un seul coup —
Et perdre — et repartir comme à tes débuts mêmes,
Sans murmurer un mot de ta perte au va-tout ;
Si tu forces ton coeur, tes nerfs, et ton jarret
À servir à tes fins malgré leur abandon,
Et que tu tiennes bon quand tout vient à l’arrêt,
Hormis la Volonté qui ordonne : “Tiens bon !”

Si tu vas dans la foule sans orgueil à tout rompre,
Ou frayes avec les rois sans te croire un héros ;
Si l’ami ni l’ennemi ne peuvent te corrompre ;
Si tout homme, pour toi, compte, mais nul par trop ;
Si tu sais bien remplir chaque minute implacable
De soixante secondes de chemins accomplis,
À toi sera la Terre et son bien délectable,
Et, — bien mieux — tu seras un Homme, mon fils.


Et la plus littérale, mais la plus ennuyeuse je trouve

GERMAINE BERNARD-CHERCHEVSKY a écrit:
Si tu restes ton maitre alors qu’autour de toi
Nul n’est resté le sien, et que chacun t’accuse ;
Si tu peux te fier à toi quand tous en doutent,
En faisant cependant sa part juste à leur doute ;
Si tu sais patienter sans lasser ta patience,
Si, sachant qu’on te ment, tu sais ne pas mentir ;
Ou, sachant qu’on te hait, tu sais ne pas haïr,
Sans avoir l’air trop bon ou paraitre trop sage ;

Si tu aimes rêver sans t’asservir au rêve ;
Si, aimant la pensée, tu n’en fais pas ton but,
Si tu peux affronter, et triomphe, et désastre,
Et traiter en égaux ces deux traîtres égaux ;
Si tu peux endurer de voir la vérité
Que tu as proclamée, masquée et déformée
Par les plus bas valets en pièges pour les sots,
Si voyant s’écrouler l’œuvre qui fut ta vie,
Tu peux la rebâtir de tes outils usés ;

Si tu peux rassembler tout ce que tu conquis
Mettre ce tout en jeu sur un seul coup de dés,
Perdre et recommencer du point d’où tu partis
Sans jamais dire un mot de ce qui fut perdu ;
Si tu peux obliger ton cœur, tes nerfs, ta moelle
À te servir encore quand ils ont cessé d’être,
Si tu restes debout quand tout s’écroule en toi
Sauf une volonté qui sait survivre à tout ;

Si t’adressant aux foules tu gardes ta vertu ;
Si, fréquentant les Rois, tu sais rester toi-même,
Si ton plus cher ami, si ton pire ennemi
Sont tous deux impuissants à te blesser au cœur,
Si tout homme avec toi compte sans trop compter ;
Si tu sais mettre en la minute inexorable
Exactement pesées les soixante secondes
Alors la Terre est tienne et tout ce qu’elle porte
Et mieux encore tu seras un homme mon fils !
Revenir en haut Aller en bas
Cornedor
Divine cerfette et ses lapins multicolores
Cornedor


Balance Messages : 5120
Date d'inscription : 17/05/2014
Localisation : Endormie dans un terrier de lapins.
Humeur : Lapinesque. (ça veut dire paisible et joyeuse)

Invictus & Tu seras un homme mon fils Empty
MessageSujet: Re: Invictus & Tu seras un homme mon fils   Invictus & Tu seras un homme mon fils EmptyMar 24 Avr 2018 - 21:19

Ah merciiii coeur

Ben curieusement, sur ces deux-là, je préfère la dernière version, celle que tu trouves la plus ennuyeuse :-p Je sais pas, la première me semble partir un peu dans tous les sens, et certains vers sont un peu tordus AHDE
Revenir en haut Aller en bas
Ragne




Gémeaux Messages : 667
Date d'inscription : 02/04/2017

Invictus & Tu seras un homme mon fils Empty
MessageSujet: Re: Invictus & Tu seras un homme mon fils   Invictus & Tu seras un homme mon fils EmptyJeu 26 Avr 2018 - 19:48

J'ajoute juste un poème néosoïtque qui m'est revenu de Shelley

OZYMANDIAS of EGYPT


I met a traveller from an antique land
Who said: "Two vast and trunkless legs of stone
Stand in the desert. Near them, on the sand,
Half sunk, a shattered visage lies, whose frown,

And wrinkled lip, and sneer of cold command,
Tell that its sculptor well those passions read,
Which yet survive, stamped on these lifeless things,
The hand that mocked them and the heart that fed,

And on the pedestal these words appear:
'My name is Ozymandias, king of kings:
Look on my works, Ye Mighty, and despair!'

Nothing beside remains. Round the decay
Of that colossal wreck, boundless and bare,
The lone and level sands stretch far away."
J’ai rencontré un voyageur venu d’une terre antique
Qui m'a dit : « Deux immenses jambes de pierre dépourvues de buste
Se dressent dans le désert. Près d’elles, sur le sable,
À moitié enfoui, gît un visage brisé dont le sourcil froncé,

La lèvre plissée et le sourire de froide autorité
Disent que son sculpteur sut lire les passions
Qui, gravées sur ces objets sans vie, survivent encore
À la main qui les imita et au cœur qui les nourrit.

Et sur le piédestal il y a ces mots :
"Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois.
Voyez mon œuvre, vous puissants, et désespérez !"

À côté, rien ne demeure. Autour des ruines
De cette colossale épave, infinis et nus,
Les sables monotones et solitaires s’étendent au loin. »
Revenir en haut Aller en bas
Cornedor
Divine cerfette et ses lapins multicolores
Cornedor


Balance Messages : 5120
Date d'inscription : 17/05/2014
Localisation : Endormie dans un terrier de lapins.
Humeur : Lapinesque. (ça veut dire paisible et joyeuse)

Invictus & Tu seras un homme mon fils Empty
MessageSujet: Re: Invictus & Tu seras un homme mon fils   Invictus & Tu seras un homme mon fils EmptyJeu 26 Avr 2018 - 20:32

Mmh étrange ce poème. En quoi est-il néo-stoïque, en fait ?
Revenir en haut Aller en bas
Ragne




Gémeaux Messages : 667
Date d'inscription : 02/04/2017

Invictus & Tu seras un homme mon fils Empty
MessageSujet: Re: Invictus & Tu seras un homme mon fils   Invictus & Tu seras un homme mon fils EmptyJeu 26 Avr 2018 - 20:32

Parce qu'il m'est en garde contre l'arrogance qui conduit nécessairement à la perte
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Invictus & Tu seras un homme mon fils Empty
MessageSujet: Re: Invictus & Tu seras un homme mon fils   Invictus & Tu seras un homme mon fils Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Invictus & Tu seras un homme mon fils
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Encre Nocturne :: Aide à l'Ecriture :: Rétrospections-
Sauter vers: