Ragne
Messages : 667 Date d'inscription : 02/04/2017
| Sujet: Défi la poésie en mémoire ! Mar 31 Juil 2018 - 0:27 | |
| Bonjour les choupis ? Comment ça va ? Moi, ça va super bien, aujourd'hui, on se retrouve pour un tuto beauté du cerveau. Pour le réussir, d'abord, on va nettoyer toutes les impuretés, vous racler donc toutes vos idées communistes et vous les vomissez dans le débarras avec le programme de Mélenchon. Ensuite, il faut le décorer ce joli cerveau ! Pour ça, chaque jour de chaque semaine, je vous propose d'apprendre une poésie ! Oui ! Gloussez avec moi ! Que des trucs snobs et hauntain pour vous la péter et mépriser les prolétaires sans culture. Alors pour aujourd'hui, le mardi 31.7 on commence par le temps des cerises - Le temps des cerises:
Quand nous en serons au temps des cerises Et gai rossignol et merle moqueur Seront tous en fête Les belles auront la folie en tête Et les amoureux du soleil au coeur Quand nous chanterons le temps des cerises Sifflera bien mieux le merle moqueur
Mais il est bien court le temps des cerises Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant Des pendants d'oreilles Cerises d'amour aux robes pareilles Tombant sous la feuille en gouttes de sang Mais il est bien court le temps des cerises Pendants de corail qu'on cueille en rêvant
Quand vous en serez au temps des cerises Si vous avez peur des chagrins d'amour Évitez les belles Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai pas sans souffrir un jour Quand vous en serez au temps des cerises Vous aurez aussi des chagrins d'amour
J'aimerai toujours le temps des cerises C'est de ce temps-là que je garde au coeur Une plaie ouverte Et Dame Fortune, en m'étant offerte Ne saura jamais calmer ma douleur J'aimerai toujours le temps des cerises Et le souvenir que je garde au coeur
Puis, pour le mercredi premier, on redevient bourgeois et on chante la pédophilie normalisé de Goethe - Le roi des Aulnes:
Qui chevauche si tard à travers la nuit et le vent ? C'est le père avec son enfant. Il porte l'enfant dans ses bras, Il le tient ferme, il le réchauffe.
« Mon fils, pourquoi cette peur, pourquoi te cacher ainsi le visage ? Père, ne vois-tu pas le roi des Aulnes, Le roi des Aulnes, avec sa couronne et ses longs cheveux ? — Mon fils, c'est un brouillard qui traîne.
— Viens, cher enfant, viens avec moi ! Nous jouerons ensemble à de si jolis jeux ! Maintes fleurs émaillées brillent sur la rive ; Ma mère a maintes robes d'or.
— Mon père, mon père, et tu n'entends pas Ce que le roi des Aulnes doucement me promet ? — Sois tranquille, reste tranquille, mon enfant : C'est le vent qui murmure dans les feuilles sèches.
— Gentil enfant, veux-tu me suivre ? Mes filles auront grand soin de toi ; Mes filles mènent la danse nocturne. Elles te berceront, elles t'endormiront, à leur danse, à leur chant.
— Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas Les filles du roi des aulnes à cette place sombre ? — Mon fils, mon fils, je le vois bien : Ce sont les vieux saules qui paraissent grisâtres.
— Je t'aime, ta beauté me charme, Et, si tu ne veux pas céder, j'userai de violence. — Mon père, mon père, voilà qu'il me saisit ! Le roi des aulnes m'a fait mal ! »
Le père frémit, il presse son cheval, Il tient dans ses bras l'enfant qui gémit ; Il arrive à sa maison avec peine, avec angoisse : L'enfant dans ses bras était mort.
On est Jeudi ! Jeudi c'est Spaghetti et Ungerrati - Le pré:
La terre s’est voilée de tendre légèreté
Comme une jeune mariée offre stupéfaite à sa créature la pudeur souriante de mère
Vendredi arrive, que diriez vous d'un truc un peu mignon ? - Le cancre de prévert:
Il dit non avec la tête mais il dit oui avec le cœur il dit oui à ce qu’il aime il dit non au professeur il est debout on le questionne et tous les problèmes sont posés soudain le fou rire le prend et il efface tout les chiffres et les mots les dates et les noms les phrases et les pièges et malgré les menaces du maître sous les huées des enfants prodiges avec des craies de toutes les couleurs sur le tableau noir du malheur il dessine le visage du bonheur.
Samedi ! Et si ça me dit, je serais un homme papa ! - Tu seras un homme mon fils - Kipling:
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour, Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre, Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour, Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter des sots, Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire, Si tu peux rester peuple en conseillant les rois, Et si tu peux aimer tous tes amis en frère, Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaitre, Sans jamais devenir sceptique ou destructeur, Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maitre, Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage, Si tu peux être brave et jamais imprudent, Si tu sais être bon, si tu sais être sage, Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite Et recevoir ces deux menteurs d’un même front, Si tu peux conserver ton courage et ta tête Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire Seront à tout jamais tes esclaves soumis, Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire Tu seras un homme, mon fils.
Dimanche arrive ! Déjà. Dimanche c'est la journée du seigneur, donc du sexe, Tu disais Mallarmé ? - Angoisse:
Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ô bête En qui vont les péchés d’un peuple, ni creuser Dans tes cheveux impurs une triste tempête Sous l’incurable ennui que verse mon baiser:
Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songes Planant sous les rideaux inconnus du remords, Et que tu peux goûter après tes noirs mensonges, Toi qui sur le néant en sais plus que les morts:
Car le Vice, rongeant ma native noblesse, M’a comme toi marqué de sa stérilité, Mais tandis que ton sein de pierre est habité
Par un coeur que la dent d’aucun crime ne blesse, Je fuis, pâle, défait, hanté par mon linceul, Ayant peur de mourir lorsque je couche seul.
Et lundi, pour commencer la semaine, on part sur un poème classique ? - L'albatros baudelaire:
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.
À peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid ! L'un agace son bec avec un brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Voilà, on apprends tout ça et on se revoit mardi prochain | |
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Flopostrophe Créature du Nord à l'humour absurde
Messages : 990 Date d'inscription : 19/01/2017 Localisation : Sur le toit Humeur : Le temps passe trop vite
| Sujet: Re: Défi la poésie en mémoire ! Mar 31 Juil 2018 - 18:54 | |
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Spangle
Messages : 281 Date d'inscription : 30/03/2020 Localisation : Bzak
| Sujet: Re: Défi la poésie en mémoire ! Lun 27 Avr 2020 - 4:32 | |
| Pareil, cerveau abîmé (merci le salariat) sinon ça aurait été volontiers. Je trouve justement qu'un truc qui manque sur ce forum, c'est qu'on ne se donne pas assez de références littéraires. Faut bien qu'on nourrisse notre plume, quoi ! | |
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