Hello Lilie.
Ton poème appelle au moins une reconnaissance. J'ai lu et j'ai été touché.
Je m'adresse au personnage du texte qui dit "je".
Je voudrais pouvoir te proposer une écoute amie. Je voudrais pouvoir aider, mais tout ce que je pourrais dire n'aidera pas beaucoup.
Le monde à l'envers, tu le formules bien. "La pire des trahisons". La confiance innée méprisée. L'innocence sans défense profanée. L'abus de pouvoir qui fauche les fondations. Le secret sournois qui repose sur le sentiment de culpabilité de la victime. C'est le monde à l'envers. Perversité, étymologiquement : mettre sens dessus dessous. C'est monstrueux d'égoïsme, de lâcheté et d'aveuglement. Pourquoi de telles choses peuvent-elles exister ?
C'est grave. C'est un crime. Idéalement, la loi protège la victime et punit le coupable. Il faut réaffirmer le droit. La recherche de la justice pourrait aider à remettre le monde à l'endroit.
Tu pourrais dire "je suis la seule à pouvoir me sauver". C'est vrai. Et tant mieux, parce que c'est toi qui as ton destin entre les mains. Mais une aide extérieure pourrait t'aider à te sauver. Un(e) pro, un(e) psy, un groupe de parole, continuer à partager comme tu le fais ici...
Ce n'est qu'une croyance. Je crois qu'il existe une part de soi qui est toujours intacte. Comme l'écran de cinéma. On y projette des images d'inondation ou d'incendie. Et pourtant l'écran ne peut jamais être mouillé ni brûlé par les images. Cette partie de soi ne peut pas être abîmée. On peut y trouver refuge et s'y ressourcer.
À présent, voici quelques remarques concernant la forme :
* "Et pour que soient heureux ceux de qui j'ai le bonheur d'être aimée".
Je crois que tu pourrais remplacer "de qui" par "dont", plus léger.
Et pour éviter "heureux" et "bonheur", presque le même mot, tu pourrais peut-être remplacer "bonheur" par "joie".
* "J'en ai besoin, pour ceux que j'aime, faire sourire".
Je trouve que le dernier vers avec ses virgules est difficile à comprendre à cause de l'inversion pour la rime.
Avec des significations un peu différentes, tu pourrais peut-être remplacer par un vers plus simple et plus léger à mon avis :
"J'en ai besoin pour ceux que j'aime voir sourire",
ou : "Je l'offrirai à ceux que j'aime voir sourire",
ou : "Je l'offrirai à ceux que j'aime pour les faire sourire"...
* En somme, voici une proposition en spoiler, avec des fautes d'orthographe corrigées, avec plus de ponctuation, avec quelques remplacements.
- Ce n'est bien sûr qu'une proposition.:
Aux enfants qui ont perdu leurs ailes...
Dis-moi pourquoi,
Moi qui avais confiance en toi,
Je t'en prie, explique-moi
Pourquoi tu as tout détruit en moi,
Toi qui étais censé me protéger,
Éloigner de moi les dangers.
Je n'étais qu'une enfant,
Je n'avais connu que quelques printemps.
Ne voyais-tu pas les larmes sur mes joues ?
N'entendais-tu pas mes supplications ?
Ne comprenais-tu pas que c'était la pire des trahisons ?
Que la vie pour moi ne valait plus un clou ?
Comment peux-tu dire que tu m'aimes ?
Alors que mon âme tu malmènes.
À mon cœur tu as mis des chaînes.
Tu as fait couler un poison dans mes veines.
Ma candeur tu as dérobée,
Mes rêves de petite fille tu as piétinés.
J'ai troqué mes ailes de fée
Contre une prison à perpétuité.
Alors que la vie des autres enfants
N'était que jeux et préoccupations sans importance,
La mienne n'était que peur, pleurs et isolement.
Tu m'as volé mon innocence.
Tes actions ont encore sur moi des répercussions.
Les blessures sont longues à entamer leur guérison,
Mais je finirai par y arriver, je le jure.
Te laisser gagner serait de la vie un parjure.
Je ne rattraperai jamais les morceaux de mon enfance brisée.
J'aurai pour toujours les cicatrices de mes blessures,
Mais pour ma vie d'adulte, je vais me battre même si c'est dur,
Et pour que soient heureux ceux dont j'ai la joie d'être aimée.
Peut-être un jour auras-tu la décence de t'excuser,
De reconnaître toutes ces années que tu m'as volées.
Je ne perdrai pas mon temps à te haïr,
Je l'offrirai à ceux que j'aime voir sourire.
Beau texte, bien tourné, bouleversant ! Merci d'avoir partagé l'intime.