Messages : 310 Date d'inscription : 07/09/2013 Localisation : Souvent sur la Chat-Box Humeur : Candide!
Sujet: Nouveau défi : Le texte du jour ! ft. flocon Lun 13 Nov 2017 - 21:32
Bonjour, bonsoir, boooon... Ne année ? CUICUI ! Bienvenue sur le sujet de ce nouveau défi !
Principe : Ecrire chaque jour sur un des anciens sujets des Chrono-Challenge. But : Se motiver pour garder un rythme soutenu. Participants : flocon et moi-même
Liste des sujets:
1. La tique de language --> Abandonné 2. Le temps des léopards --> Jour 1 3. Lettre d’outre tombe --> Jour 2 4. Attention un pot de fleur --> Jour 3 5. Un nouveau nom --> Jour 4 6. Cœur cabossé --> Jour 5 7. Le zéro et l’infini 8. Le Chat de Dracula 9. L’île aux jouets défectueux 10. Gagner la guerre 11. Les enseignements du lapin 12. Le premier homme 13. Impériale 14. La Huitième Couleur 15. Le magicien 16. La forêt 17. Statue de verre 18. Moi, je siffle quand la mer gronde 19. Trouble persistant 20. Éloge de l'ombre 21. Pot-au-feu 22. Le judas est entrouvert 23. L'attaque des koalas vampires 24. La chute. 25. Où suis-je ? 26. L'homme de fer 27. Le cri des cités obscures 28. Feu 29. Par delà le bleu et le mal 30. Rose noire 31. L'île des animaux 32. Vol de nuit 33. Le plat pays 34. La révolte de la mer 35. L'alchimiste 36. Châtiments 37. Un nouveau nom 38. La dernière garde 39. Fond de tiroir 40. Souvenir de ma mort. 41. Si c'est une femme. 42. La ligne rouge 43. Pluie de larmes 44. La scène de lumière 45. Les raisons de la colère. 46. La noirceur de l'âme. 47. Les fleurs de l'enfer. 48. La fleur pourpre 49. Le magasin en feu 50. L’as de feuille 51. Un grand bonheur qui prend sa place 52. Au fond à gauche, porte de droite 53. L’oiseau arc-en-ciel 54. Lointains rivages 55. La musique du silence 56. La ville en feu 57. Chagrin d’école 58. Abysses 59. Le Néant, c’est le pouvoir 60. L’herbe du voisin 61. Un être né du feu 62. Charge mentale 63. La colline rouge 64. Les noces pourpres 65. Une lumileine bleue 66. Réglez vos montres 67. La rue du Tisseur 68. Chat-pardeur 69. Un cœur cabossé 70. De fer et de feu 71. La hargne du dernier 72. N°666 73. La tapette à mouches 74. Voyage vers l’orient 75. Le petit dragon 76. Homo Sapiens 77. En vous promenant dans la nature, seul.e ou à plusieurs, vous rencontrez un être/une créature incroyable. 78. Le bien contre le mal 79. La lumière 80. Écrire une lettre à une personne chère sur le thème de votre choix. 81. Au temps béni des colonies 82. Terre en vue ! 83. Le petit train de guimauve 84. Par delà la voute 85. Souffler n’est pas jouer 86. L’heure du vol 87. Et l’eau, il n’y en avait plus 88. Super Héros 89. La guerre est déclarée 90. Histoire d’abeilles 91. Le pays des jouets 92. L’énigme du Sphinx 93. Sous la pluie 94. Miroir mon beau miroir… 95. Boucanier du roi 96. Sueurs froides 97. Ivre en enfer 98. La loi des mâles 99. Le Jugement Dernier 100. Aux frontières de l’empire 101. Dans un royaume fort, fort lointain 102. Au fond de l’eau 103. Là où volent les oiseaux 104. Les casseurs de monde 105. Le vent dans les cheveux 106. Vie de chien 107. Ciel nocturne 108. Du sang et du fer 109. Souvenir de vacances 110. Les trois petits cochons 111. Fond de tiroir 112. Nuit sans fin 113. La guerre c’est toujours pareil 114. Le bal 115. Courir, toujours courir 116. Sans Couleur 117. La loi du sang 118. Cœur de pierre 119. Les monstres du placard 120. Anomalies 121. Cartographie des nuages 122. La chaumière 123. Jusqu’où j’irai 124. Excellence 125. Plus que deux amours 126. Pays de cœur, pays de sang 127. Ta musique 128. Idées noires 129. Les chiens 130. La grande guerre 131. Petite graine 132. Voie Lactée 133. C’est toi le loup 134. Parlez moi de vous 135. Seul sous l’eau 136. Dansons 137. Les enfants perdus 138. Quand le chat n’est pas là, les souris dansent 139. Derrière la porte 140. La dernière fois que je t’ai vu 141. La même chanson 142. La flamme de l’espoir 143. Les quatre éléments 144. La cerise sur le gâteau 145. Injustice 146. Le jeu en vaut la chandelle 147. Le corps et le cœur 148. Le hasard 149. Des sauvages 150. Prédateurs 151. La petite fille 152. Lovée dans mes bras 153. Larmes rouges 154. Un destin incroyable 155. Si ce n’est pas toi c’est donc mon Père 156. Les caprices 157. Un éclat de lumière dans l’obscurité 158. Un enfant turbulant 159. Le port 160. Les lumières de la ville 161. Chiens et chats 162. Ma peur 163. Légendes oubliées 164. L’Autre 165. Encore plus haut ! 166. Personne ne bouge. 167. Il fait froid et ils ont peur 168. La beauté du mystère 169. Je saigne 170. Sans idées fixes
flocon et moi avons décidé de nous lancer dans une aventure d'écriture pour nous motiver à garder un rythme soutenu.
Le temps des léopards:
JOUR 1 Le temps des léopards
Dès leur naissance nous avons compris, tous, qu’ils étaient différents. Leur mère, la pauvre, n’a pas eu l’occasion de les voir grandir. Elle rendit l’âme dès qu’elle les vit, se donnant juste assez de temps pour me demander de les noyer tous les deux. Et je peux te dire, petite étoile, que je n’ai jamais vraiment su si je devais les trouver beaux ou m’en défier totalement. Oui, ma belle. Ils étaient… Fascinants. Imagine un peu deux bébés aux membres puissants, musclés, aux mouvements déjà plus décidés que tous les autres nouveau-nés de chez nous, avec leurs bras longs et leurs jambes comme de petites brindilles. Crois-moi quand je te dis qu’un jour qu’une mouche agaçait leurs oreilles, ils ont réussi à l’attraper aussi sec ! Mais ce n’était pas le plus étrange, oh non, loin de là ! Ne connais-tu pas les rumeurs ? Ils étaient… Exactement comme on te les a décrits, pour incroyable que ce soit. Plus forts bien que moins grands, dénués de nos attributs tribaux… Quoi ? ça te choque que je te le dise ? Eh oui, mon étoile. Les pleurs de la Grande Chasseresse ne coulaient pas de leurs yeux couleur de mousse à leur bouche, non ! Rien de tel chez ces deux-là ! Quant à leurs taches… Elles étaient à leur image. Plus rondes, creuses pour la plupart, contrairement aux nôtres, et bien plus espacées ! Quand le temps de leur trouver un nom fut venu, ils ne laissèrent pas aux anciens l’occasion de leur en attribuer. Ils connaissaient déjà les leurs, que j’hésite à te donner aujourd’hui encore tant ils me font trembler ! Ce fut à ce moment-là que tout le monde a compris que les jumeaux étranges qu’on avait accueillis parmi nous ne feraient jamais partie de notre tribu. Toutes ces petites anomalies qu’on avait remarquées au cours de leur enfance prenaient forme d’un coup à leur passage à l’âge adulte. Ce soir-là… Ils sont beaucoup à ne pas avoir su résister à l’appel des Leopards. Plusieurs de nos jeunes ont décidé de nous quitter et de les rejoindre eux, qu’ils humiliaient pourtant à la course, mais devant lesquels ils ronronnaient de peur, la queue entre les jambes.
Je n’ai su que bien longtemps après ce à quoi ils ont passé la décennie qui suivit, petite étoile, quand ils ont daigné inviter leur ancienne nourrice à les rejoindre dans leur nouveau domaine. Ils avaient réussi à grimper plus haut qu’aucun Guépard en vie et avaient fini par se faire un nid au cœur des grandes cités du Nord, là où les buildings font trente fois la taille de la plus grande des cases que tu aies vu dans ta vie ! Là, ils m’ont accueillie à bras ouverts dans leur territoire de chasse, où les proies ne manquaient pas. Leurs crocs avaient déchiqueté tous leurs adversaires, leurs griffes avaient réduit en charpie le peu qui restaient et il se prenaient enfin pour les rois que le monde avait tant attendu. Oui, petite étoile. La suite tu la connais. A monter trop haut trop vite, on finit par se brûler les ailes, te diront les Autruches, qui à défaut de voler ont au moins le mérite de nous battre à la course. Il fallut du temps aux véritables Rois pour revenir en course, mais ils y arrivèrent. On ne détrône pas un Lion si facilement ! Ils envoyèrent leurs terribles femmes sur les jumeaux qui pour redoutables qu’ils étaient, passèrent très vite au rang de proie. Pas de pitié pour les fauves à terre. Ils n’hésitèrent pas à donner le coup de grâce. Et c’est ainsi que le temps des Leopards fut révolu.
Lettre d'outre-tombe:
JOUR 2 Lettre d'outre-tombe
Mes chers frères, Vu qu’aucun d’entre vous ne se livre au rituel qu’on a mis en place à la mort de papa, il faut bien que quelqu’un s’y colle et partage avec les autres des nouvelles de son royaume. Parce qu’ici ça ne va pas et que je commence sérieusement à saturer. Déjà, vous m’avez vraiment laissé les pires incapables pour m’aider à gérer, hein ? Aucun d’entre eux n’accepte de respecter mes règles, ils se font tous avoir d’une manière ou d’une autre. Par qui, vous me direz ? Par vos rejetons pouilleux, ouais ! Non mais sérieusement, c’est pas pour rien que j’ai mis un chien de garde, un fleuve infranchissable et que j’impose une taxe d’entrée ! Sans parler du tribunal de répartition ! Mais non. Ce sont des héros, alors ils se croient tout permis. Entrée… et même sortie ! ça en fait cinq, là, c’est plus possible ! J’aimerai bien que tu demandes à Athéna de faire un peu plus gaffe à ses protégés ou ils risquent de se retrouver avec une divinité de plus aux fesses. Et j’ai autre chose qu’un voyage de dix ans à leur proposer, si tu vois ce que je veux dire. Et pareil pour Aphrodite. Que tu te comportes comme un bonobo quand tu vois des humaines, passe encore, on est habitués (enfin sauf ta femme… Sœur… Bref. Je comprends qu’envisager le divorce avec la déesse du mariage soit coton-coton, mais ça éviterait peut-être qu’elle envoie des barbares étrangler mes animaux de compagnie, tuer mes vaches et blesser mes bergers. En me plantant des flèches dans le fion, parce que sinon ce serait pas drôle (vingt points de suture, bordel !)). Elle va finir par déclencher une guerre à force de tromper son mari, cette petite dévergondée. Enfin, bref. C’est vrai que si mes subordonnés étaient un peu plus efficaces dans leurs attributions, ça se passerait autrement. A commencer par tes bâtards pistonnés, Zeus. Tu sais, Minos, Rhadamanthe et Eaque. J’ai été assez sympa de les accepter et d’en faire les juges pour répartir les âmes des morts, leur donner des horaires sympas et une pause hebdomadaire, mais ils ne sont jamais contents. Sauf Eaque. Lui, c’est un bon, je lui ai laissé les clefs du domaine. MAIS LES AUTRES ! « Chez papa, ça ne se serait pas passé comme ça. Papa est le meilleur. Quand j’étais roi, papa il me disait que je gérais super bien. T’as rien à dire, de tout façon t’es pas mon père ! » Je te jure que t’aurais mieux fait d’aider leurs mères dans l’éducation de tes morveux parce que y a des baffes divines qui se perdent. La dernière connerie qu’ils m’aient sortie c’est la création de leur syndicat, avec Charon comme secrétaire, Styx en porte-parole (une vraie mégère, celle-là) et ma femme qui approuve. Sale bande de casse-pieds. Je te jure que si tu ne fais rien, je viendrais mettre la pagaille dans ton palais et tu ne sauras jamais que c’est moi qui l’ai fait. Et tu passeras pour un bouffon. Comme d’habitude, héhéhé. L’invisibilité, c’est cool. D’ailleurs, si tu as des conseils sur comment calmer une femme en colère qui transforme tes maîtresses en plantes vertes, je suis preneur aussi. Enfin, je voulais savoir s’il était possible qu’Héphaïstos vienne me donner un coup de main. J’ai des infiltrations d’eau au palais, Léthé a tendance à quitter son lit de temps à autre. J’aurai eu rien contre si elle n’avait pas tendance à effacer la mémoire de ceux qui ont le malheur de boire son eau. Et j’aimerai pas que ça donne envie à Phlégéthon de faire pareil, histoire d’éviter un incendie généralisé.
Bon ! C’était le coup de gueule du jour ! J’espère avoir des nouvelles de vous autrement que par Perséphone quand elle revient de chez sa mère. Au plaisir de vous reparler !
Hadès
Attention un pot de fleur:
(une idée m’est passée par la tête et j’ai inversé Madame et Monsieur. Un peu au dernier moment... Qu'est-ce que vous en pensez ? :o )
JOUR 3 Attention un pot de fleur [-18]
« TU NE FAIS JAMAIS RIEN DE CE QUI EST PREVU, TU M’AGACES ! -AH OUAIS ? BAH FAIS AVEC, VIEUX CROÛTON ! -JE PEUX PAS TE FAIRE CONFIANCE DE TOUTE FACON, TU NE FAIS RIEN DE CE QU’ON AVAIT DIT ! -T’ES PAS MIEUX ! -TU M’ECOUTES PAS ! ET BAISSE D’UN TON, TU FAIS PEUR AU CHAT ! -BAISSE D’UN TON, J’ENTENDS PAS LA TELE ! »
Ça faisait une bonne semaine qu’il y avait du gaz entre les membres de la famille Delair, un bon mois qu’ils se parlaient par monosyllabes et une bonne année qu’ils avaient décidé d’un commun accord de séparer leurs chambres. Monsieur reprochait à Madame de ne plus s’occuper de lui et se déchargeait ainsi de sa peur et de sa colère face aux ravages du temps qui avaient remplacer le félin aux yeux rieurs qui se trouvait avant dans le miroir par un pingouin bedonnant, au bec pointu et au crâne chauve, et voyaient peu à peu se ternir les vestiges du brasier de passion qui quittaient peu à peu les yeux de son épouse. Il parait à sa mauvaise fortune, qui est le lot de tous, mais dont peu s’accommodent, en mettant un soin excessif dans la tenue de leur ménage. Pour combler ce vide qu’il aurait su nommer s’il n’en avait pas eu aussi peur, il avait cette manie d’acheter toute sorte de décorations domestiques, du chat en porcelaine jusqu’aux plantes en pot en passant par une splendide collection de lampes à pétrole. Le chat n’avait pas été aussi bien traité que depuis que son médecin, Mme Mulot, une dame respectable bien que souvent en retard (puisqu’elle l’avait fait attendre plus d’une demi-heure dans une salle stérile avec la seule compagnie des vieux magazines (alors qu’elle se tapait son jeune merle de secrétaire, comme le disaient les rumeurs), avant de l’inviter à entrer) lui avait détecté une dépression carabinée. Il éclata en larmes.
« J’aurais dû écouter mon père… Il m’avait prévenu que je ne serais pas heureux dans mon mariage avec toi… -Ben voyons ! Ton père t’idéalise, mon pauvre vieux, qu’est-ce que tu crois ? Si tu l’avais écouté tu aurais au mieux fini moine. Au pire, il n’aurait jamais voulu se séparer de toi. -C’était trop te demander ? Dis-moi, ma chérie… J’aurais dû savoir que je ne pouvais pas compter sur toi, mais pourquoi ? Pourquoi je ne peux pas ? Donne-moi une raison, je t’en prie… »
Son épouse lui retourna un regard noir qui eut l’effet de soleil sur un tas de neige sur le peu d’estime de soi qui lui restait encore.
« Ecoute-moi bien cette fois. Parce que je te l’avais déjà dit, et pas qu’une fois. Je vais pas au bureau tous les jours pour que tu dépenses mon argent en futilités. -MAIS C’ETAIT UN POT DE FLEUR ! -Mais tu en as plein ! On en a partout ! Les murs en sont couverts, déjà ! Ouvre les yeux, bordel ! C’est dans ta tête que y a un problème, mon pauvre vieux ! »
Avec un long gémissement de bête blessée, Monsieur s’enfuit se réfugier dans sa chambre les mains sur les oreilles. Là, il resta prostré toute la nuit, hululant de douleur par intermittence, une griffe puissante et douloureuse lui enserrant les entrailles.
Quand sa femme se leva le lendemain pour partir au boulot, elle le maudit silencieusement pour le boucan fait la nuit précédente et qui avait fini par se calmer au matin. Ce n’est qu’en rentrant l’après-midi, surprise de ne pas voir son mari, qu’elle se décida à entrer dans sa chambre et trouva enfin ce qui avait été son amour, pendu par une corde de rideau, oscillant mollement au-dessus du sol. Elle aurait dû faire attention au pot de fleur.
Un nouveau nom:
JOUR 4 Un nouveau nom
« Vas-y, Emeth ! »
L’énorme squelette d’éléphant en pierre souleva les pattes de devant et s’abattit sur le guerrier/moucheron qui osait menacer son créateur, protégé au sein de sa puissante cage thoracique. Le héros djinn esquiva le mastodonte par une roulade latérale de dernière minute, surpris par la rapidité du golem. Sa chevelure enflammée lécha son visage rendu opaque par la concentration, alors qu’il tentait une percée désespérée en direction des côtes du monstre. Ce combat durait depuis trop longtemps. Il n’arriverait pas à garder le rythme si ça continuait ainsi… Une défense d’ivoire le cueillit au creux de l’estomac avec la force de dix hommes et la créature de magie s’écrasa dans le sable avec un bruit mat. Derrière lui, son compagnon émit un gémissement angoissé sans pour autant stopper ses incantations. Il retenait la puissance dévastatrice du mage noir et ne pouvait pas se permettre de s’inquiéter pour son ami. Ce dernier avait laissé tomber son cimeterre traditionnel dans sa chute et il peinait à s’en rapprocher tant l’éléphant lui posait des soucis. Les pattes solides du golem animal s’abattaient autour de lui, alors qu’il rampait et roulait dans le sable, manœuvrant comme il le pouvait pour récupérer son arme, au risque de voir un de ses membres broyé par une tonne de pierre lourde sur un réflexe trop lent. Au coeur de l'éléphant, le sorcier ricana de plus belle.
D’un geste désespéré le djinn lança sa main vers la créature et convoqua un torrent de flammes si fortes qu’elles en devenaient bleues qui entourèrent l’éléphant dans un brasier intense. C’était la dernière chose… La dernière possibilité… Son dernier atout avant qu’il ne doive abandonner, à bout de forces. Dans un barrissement venu d’outre-tombe, l’éléphant fonça tête baissée vers l’esprit du feu qui s’empala avec un hoquet sur une des défenses rendues acérées par son créateur. Le feu n’y avait rien fait… Le golem avait absorbé sa magie comme une éponge, en avait tiré des forces et renforcé sa colère… C’était fini. Il ne faisait plus attention à son ami, derrière lui, aux larmes qui roulaient sur son visage à la peau sombre, au rire du sorcier fou… Son regard s’était posé sur le front de la bête, là où le feu avait fait fondre son cache de métal et qui cachait un mot. « Emeth ». La vie. La source du pouvoir du golem. Et, sur le point de disparaître pour rejoindre le sanctuaire de sa lampe, le djinn tendit une main couverte de son sang bleu et traça péniblement ce qui causerait la perte de la bête fabuleuse.
« Je te baptise… Meth… La mort… Puisses-tu te répandre dans le désert et ne plus jamais être formé… Nous… Etions condamnés. »
Le nouveau nom du golem bascula soudain dans la réalité et libéra d’un coup toute la magie qui le faisait vivre, provoquant une explosion titanesque dont rien ne réchappa.
***
A cet endroit, encore de nos jours, on peut sentir la magie voler dans l’air après la destruction du tyran. On dit qu’une lampe en or sommeille entre deux dunes, en attendant que quelqu’un revienne en défier l’occupant. Mais personne ne l’a jamais trouvée.
Coeur cabossé:
JOUR 5 Coeur cabossé
Entre mon cœur et moi, ça a toujours été compliqué. Lui est plutôt dans le genre libre, comme un chien fou qui tirerait sur sa laisse, tandis que moi eh bien… Je préfèrerai être tranquille. Il meurt d’envie de rencontrer des gens, de faire des choses, de découvrir des villes nouvelles, il me le fait bien comprendre. Alors on s’engueule, parce que moi… Les gens… Les villes… Les choses… Bah… C’est vraiment, mais vraiment pas mon truc à moi. On peut dire que j’ai peur, ouais. Pas lui. Si je le laissais faire, il sèmerait trop la pagaille dans mon boulot, ma vie à moi. Alors je fais ce que je peux pour lui passer la bride, essayer de le calmer, l’empêcher de faire trop n’importe quoi… Et si vraiment je n’y arrive pas… Je le frappe. La première fois que je l’ai frappé c’était à mes vingt ans, je crois, après qu’il se soit accroché à Natasha et qu’il ne voulait plus partir, même quand elle le lui demandait. Elle, elle était d’une patience formidable, mais je voyais bien que mon cœur ne se rendait pas compte de la place qu’il prenait. Lui, il se voyait comme un petit bibelot léger qu’elle pouvait transporter dans sa poche, comme un petit pendentif mignon accroché à son cou et qu’elle pouvait porter la tête haute. Il ne la lâchait pas. Alors quand elle m’a demandé de l’aider à le décrocher, j’ai tout tenté. C’était une chouette fille Nat. Elle méritait mieux qu’un cœur en plomb, un cœur Velcro, un peu trop lourd de peine, bruyant comme une alarme incendie, collant comme les fruits de cet arbre qui ruinent une carrosserie si on laisse la voiture en-dessous… J’ai pas pensé à le frapper directement, non non. C’est vraiment pas mon genre, je suis assez pacifique, je vous jure. Moi, j’avais commencé par négocier avec lui. Quelques jours sans faire de bruit, une semaine décrochée d’elle, ce genre de trucs, mais il dès la période terminée, il repartait à la charge ! Alors j’y suis allé plus fort. Je l’ai pris sous le bras et je l’ai tiré pour qu’il la lâche ! Mais non ! Quand je nous pensais enfin détachés d’elle, il raffermissait sa prise et hurlait de plus belle ! Qui voudrait d’un cœur qui hurle ?! Alors, là, je l’ai tapé. Doucement. Avec une pochette de jeu vidéo qu’on m’avait prêté avant qu’il ne commence à s’attacher. Il a fini par se décoller en laissant une petite trace rouge souvenir sur l’épaule de Nat. Et j’ai pu l’emporter pour de bon.
Après, c’était quand il a décidé de suivre Lucie, une fille de ma promo qui m’avait bien aidé à le tirer loin de celle que je devais appeler « mon ex », maintenant qu’il s’en était détaché. Là j’y suis allé directement plus fort, parce qu’elle commençait à lui hurler dessus et que j’avais peur qu’elle y laisse sa voix. Du coup j’ai chopé une bouteille et j’ai assommé mon cœur avec. Bim ! Bim ! Bim ! C’est là que j’ai commencé à remarquer les bosses. Lucie c’était pas Nat. Elle avait pas attendu de m’en parler pour essayer de le détacher d’elle. Elle savait ce qu’il fallait faire pour le déchirer un peu à droite à gauche, surtout qu’elle m’avait aidé à le soigner après les coups que je lui avais mis. Je m’en étais pas rendu compte à l’époque… Il y en a eu d’autres, après elle. D’autres filles, d’autres gens, d’autres bouteilles, d’autres bosses… Je sens bien qu’il accroche moins facilement maintenant. Et… Même si je dis souvent que c’est tant mieux, j’espère parfois qu’un jour il se remettra à courir après quelqu’un qui soignera mon cœur cabossé.
Dernière édition par Ailée-Folie le Mer 22 Nov 2017 - 10:29, édité 2 fois
Flopostrophe Créature du Nord à l'humour absurde
Messages : 990 Date d'inscription : 19/01/2017 Localisation : Sur le toit Humeur : Le temps passe trop vite
Sujet: Re: Nouveau défi : Le texte du jour ! ft. flocon Lun 13 Nov 2017 - 22:42
Waaah, c'est vachement ambitieux Pourquoi t'as abandonné le tique de langage? Sinon pour ton premier texte, je n'ai rien à redire, c'est original le fait que le narrateur s'adresse à une étoile :') c'est bien en concordance avec le thème, puis j'aime bien:)
Bon courage pour la longue liste restante ! Je te souhaite une marmite de motivation :3
Ailée-Folie
Messages : 310 Date d'inscription : 07/09/2013 Localisation : Souvent sur la Chat-Box Humeur : Candide!
Sujet: Re: Nouveau défi : Le texte du jour ! ft. flocon Mer 15 Nov 2017 - 10:24
La tique de language ? On avait trop de mal à trouver des idées pour en faire notre premier texte. ^^ Mais on le refera probablement une fois qu'on se sera habituées au rythme.
Merci tout plein pour la motivation ça fait un gros plaisir !
PS : Deuxième texte posté !
Ailée-Folie
Messages : 310 Date d'inscription : 07/09/2013 Localisation : Souvent sur la Chat-Box Humeur : Candide!
Sujet: Re: Nouveau défi : Le texte du jour ! ft. flocon Mer 22 Nov 2017 - 8:32
Non, je ne suis pas morte, chers amis nocturnes ! Je continue les défis à mon rythme (j'ai fini Coeur Cabossé ce matin) en faisant mon possible pour rattraper mon retard mes 5h de trajets quotidiennes m'y aident bien, j'avoue.
De même pour les défis hebdomadaires, j'essaierai de les poster... Vite
PS : trois nouveaux sujets de postés ! Yaaaaay !
Hartsock Vieux cerf dalleux invincible face à Timmy
Messages : 1776 Date d'inscription : 19/11/2015 Localisation : Dans la lune Humeur : Nostalgique de ces lieux
Sujet: Re: Nouveau défi : Le texte du jour ! ft. flocon Mer 22 Nov 2017 - 11:10
Bon j'ai lu que lettre d'outre tombe pour l'instant. Franchement c'est bien, j'ai pas trop le temps de développer mais je reviendrai lire la suite. Puis j'ai jeté un oeil, tous tes textes ont à peu près la même longueur. Tu arrives à conserver ce format mi-court/mi-long. C'est bien Je repasserai!
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Sujet: Re: Nouveau défi : Le texte du jour ! ft. flocon