Le soleil est pour toi (un ptn de livre génial :p )

Le résumé n'est sacrément pas à la hauteur du livre. Rien n'est à la hauteur de ce que vous trouverez dans ces pages.





Ce roman est l'un de ceux, nombreux, qui m'ont marquée et que j'ai élevé au rang de "livres géniaux super bien écrits" mais PIRE, c'est aussi l'un des deux seuls et uniques romans de ma vie que je considère comme des chefs d'oeuvre (je vous parlerai du second un autre jour, il est diamétralement opposé à celui-ci) et qui m'ont durablement marquée en plus de devenir un peu comme des modèles.


Comme dire ?
Cette auteure écrit avec des émotions à l'état pur.
Ici, pas de style flamboyant, pas de travail des mots poussé. Ou plutôt si : un style si simple, si sobre, qu'il en devient intuitif et qu'il parle en nous directement à l'état d'émotions et d'idées, et d'images. Vous êtes dans la tête de Noah et Jude, vous voyez ce qu'ils voient, ressentez ce qu'ils ressentent, les images les plus délirantes, les dénis les plus puissants, les espoirs les plus fous.

Sous le regard des deux héros, aussi drôles, tragiques, émouvants et atypiques que des gens ordinaires doucement atteints de folie sur les bords, (qui sont guidés par le fantôme de leur grand-mère et par sa "bible" emplie de superstitions extrêmement drôles), ceux qui les entourent deviennent des gens avec une âme de soleil, des gens mesquins à la tête de frelons, des gens qui ressemblent à des pissenlits, ou à des oiseaux. Les cheveux d'une soeur jalouse peuvent coloniser toute une chambre, comme des serpents affamés, les mères éthérées peuvent flotter au dessus du sol, et les visages scintillent de leurs milliers d'imperfections qui les rendent plus beaux.



Les personnages sont tous liés, et tous investis d'une force poétique, parfois absurde, terriblement dévastatrice. Aucun n'est beau, mais tous le sont, terriblement. Et tous sont cassés par la vie, ne cessent de se recoller les uns les autres, ou de se briser davantage.

Comme ce garçon, Noah, qui à treize ans était harcelé par les "attardés du surf", qui dessinait dans sa tête en permanence, qui avait "une fenêtre ouverte en lui et tout un monde caché à l'intérieur", et qui, trois ans plus tard, est devenu on ne sait pourquoi la pire chose qui pouvait lui arriver : normal et intégré à la société.
Comme sa soeur, Jude, qui à l'inverse, est devenue l'ombre d'elle-même après ce drame qu'on ne découvrira qu'à la moitié de l'histoire.
Ou comme ce sculpteur venu d'ailleurs, empli d'une détresse et d'une colère immenses (on ne saura pourquoi qu'à la fin), cet homme à l'aura écrasante qui "fait tomber les murs lorsqu'il entre dans une pièce".
Comme ce garçon déchiré, drogué, alcoolique, qui avoue jouer un personnage 98% du temps, cet "Anglais tout nu" (il est modèle artistique et cela donne lieu à des scènes très drôles), au visage qui semble objectivement si laid, mais que l'auteure, par la magie des mots, nous montre si sexy. (je vous mets sa description ensuite, elle est à tomber par terre)



C'est simple, ce roman va vous émouvoir, vous faire pleurer peut-être, mais aussi et surtout vous faire rire par son absurdité et ses anecdotes si décalées (j'ai plusieurs fois éclaté de rire pendant ma lecture). Et vous faire remonter la pente grâce à la joie qui se dégage de cette histoire tragique. Vous rabibocher avec la vie et les gens, si vous avez du mal avec eux. Avec la mort, aussi. Avec la perte de vos parents. Le mal de vivre. L'envie de suicide. Avec vos espoirs ratés. Et aussi... oui, et aussi avec l'amour.





VOUS VOULEZ DES EXTRAITS PUTAIN ? C'EST PARTI


Ce livre entier pourrait être une citation à lui seul, mais voici quelques morceaux choisis :

Citation :

"Rencontrer son âme sœur, c'est comme entrer dans une maison où on serait déjà allé : on reconnaît les meubles, les images accrochées aux murs, les livres sur les étagères, les contenus des tiroirs. On pourrait y retrouver son chemin dans le noir, s'il le fallait."

Citation :

" Vous savez que j' aime tout contrôler. Vous ne vous débarrasserez jamais de moi! " Sur ces mots, elle rit à gorge déployée, genre bien fait pour vous. Le plus bizarre, c' est qu' elle ressemble à une tempête, tout à coup. Ses cheveux sont soufflés par le vent et sa robe ondule légèrement. Je regarde sous la table histoire de voir s' il y a un ventilateur ou quoi, mais non. Voyez? Les autres mères n' ont pas de microclimat personnel.

Citation :

Le premier sermon sur le thème du parapluie cassé a lieu le soir-même. Il faut être courageux quand on a peur, ça s'appelle être un homme. J'ai eu droit à tout [...] Heureusement que ta soeur est là. Heureusement que ta soeur est là. Tu n'as pas honte de laisser une fille se battre à ta place ? Tu n'as pas honte qu'on te choisisse toujours en dernier pour former une équipe ? Tu n'as pas honte d'être toujours seul ? Tu n'as pas honte, Noah ? Pas honte ?
OK, assez ! Oui, j'ai honte.
Pourquoi faut-il toujours que tu sois tellement TOI, Noah ?

Citation :

Le monde est une chaussure de la mauvaise pointure. Comment est-ce supportable pour qui que ce soit ?

Citation :

Je me retiens de lui rétorquer : "Et toi, avant, tu étais un artiste, tu aimais les garçons, tu parlais aux chevaux et tu faisais passer la lune par ta fenêtre pour me l'offrir à mon anniversaire."

Citation :

Mais peut-être que chacun de nous contient plusieurs personnes, en réalité. Comme des strates supplémentaires qu'on se rajoute en permanence. Et qu'on intègre en soi chaque fois qu'on fait des choix, bons ou mauvais, qu'on rate quelque chose, qu'on progresse, qu'on perd la tête, qu'on retrouve ses esprits, qu'on se sépare, qu'on tombe amoureux, qu'on fait son deuil, qu'on grandit, qu'on se retire du monde, qu'on se jette dedans à corps perdu, qu'on fait des choses et qu'on en détruit.

Citation :

"Tu me le donnes ?" Je n'en reviens pas. C'est la première fois qu'elle me demande une chose pareille. Je déteste donner mes dessins. "En échange du soleil, des étoiles, des océans et de tous les arbres, je veux bien y réfléchir", dis-je, sachant pertinemment qu'elle n'acceptera jamais. Elle sait que je veux absolument avoir le soleil et les arbres. On se partage le monde depuis l'âge de cinq ans. Je suis en position de force, en ce moment ; pour la première fois, la domination de l'univers semble à ma portée.

Citation :

Le visage du sculpteur ressemble désormais aux photos que j'ai vues sur Internet. N'importe lequel de ses traits serait déjà spectaculaire en soi, mais réunis tous ensemble, c'est une guerre de territoire, nez contre bouche contre yeux étincelants. Je ne saurais définir s'il est grotesque ou magnifique.

Citation :

Je sens un sourire illuminer mon visage en me remémorant toutes les pluies de lumière, toutes les pluies d'obscurité, toutes les fois où on ramassait des cailloux et où on découvrait des planètes, ces jours où on avait des milliers de poche, où on cueillait l'instant présent comme on cueille une pomme, où on sautait par-dessus les barrières.

ET POUR FINIR, L'ANGLAIS TOUT NU (bon, là il est pas tout nu, mais il est cool quand même)

Citation :

[...] en train de ramasser le candélabre qu'il vient de faire tomber.
"Bon sang, tu m'as fait peur ! Nom de Dieu... je viens jurer dans une église ! Oh, bon sang, et je viens de dire nom de Dieu ! " [...] Un sourire de traviole se dessine sur le coin de ses lèvres, aussi tordu que si Picasso l'avait peint lui-même. [...] Un cicatrice zigzague en travers de sa joue gauche, et une autre relie la base de son nez à sa lèvre supérieure. [...] Son sourire déglingué pirate tout le reste de son visage. C'est un sourire impatient, provocateur et révélant une dent cassée sur un visage incongru et asymétrique. Ce garçon a une allure incroyable.
[...]
Le modèle sourit et soudain, c'est comme si son visage se détraquait et devenait tout de travers. Un reflet dans un miroir brisé. Wouah.

Voilà, j'espère que ça vous aura donné envie de le lire, parc que l'auteure mérite vraiment d'amasser des milliards grâce à ce bouquin, et tous les lecteurs du monde méritent vraiment de le lire au moins une fois.
Ce n'est pas "de la grande littérature".
Mais c'est mieux//SBAFF




PS. Pour vous livrer cette rétrospection, j'ai bravé une extinction d'ordinateur et une fausse manipulation qui a failli envoyer tout ce message dans les limbes, alors j'espère qu'elle vous a plu

Edit : je suis à 5009 messages, héhéhé. Je pète la classe.

J'ai tout lu

Et félicitation pour l'enthousiasme qui ressors de cette rétrospective. Elle donne envie de lire, les personnages que tu narres sont haut en couleurs et l'histoire semble amusante quoi que parfois dure.

Par contre, je ne pense pas le lire, j'ai malheureusement cesser de lire des romans jeunesses et les extraits sont bon mais ce n'est plus ce que je recherche pour moi.
PAR CONTRE

je cherchais des idée de livres jeunesse pour un ami, et je vais lui offrir à l'occasion.

Donc merci pour ce partage, on voit que ça a été un livre important pour toi et c'est génial que tu nous l'ai présenté d'autant que je n'en avais jamais même entendu parlé

Corndor a écrit:

Ce n'est pas "de la grande littérature".
Mais c'est mieux//SBAFF

Ce mépris quoi

Mais c'est intéressant tout ça Bon, quand tu as dit style simple, je m'attendais pas à un style aussi parlé Ca a l'air riche quand même, assez foisonnant
On dirait que t'as aimé, non ?
Je sais pas si je vais le lire (surtout si tout le monde fait des rétrospection ) mais c'est intéressant !

Ragne : cool, j'espère que ton ami aimera
Ce livre n'est pas très connu en France, même si aux EU il a reçu un prix prestigieux et a été nommé Meilleur livre de l'année


Sil : Oui
Oui, c'est très parlé, mais plein de métaphores et de délires poétiques, et le mélange des deux est vraiment excellent (l'un des persos secondaires est un "pissenlit évangélique" )

Oui, j'ai un peu aimé. Juste un peu.

Sympa cette rétrospection. Je connais pas du tout, j’irais zieuter, ça a l'air assez différent de ce qu'on trouve aujourd'hui ! J'adore la première citation, elle est vraiment parlante. ^^