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Peinture de Albert EDELFELT -
DAMEN PÅ BALKONGEN, LA PARISIENNE
C'était cette vue qui capturait le mieux l'été, celle de cette femme souriant aux myriades irisées du jour et de tout ce qui s'offrait au-delà de son balcon de fer.
-Venez-vous donc ?
-Je viens.
Son mari et amant l'avait appelé, ils allaient se promener. Dehors l'air sec se laissait aimablement chasser par la brise et les deux promeneurs marchaient bras l'un dans l'autre.
Il riait, il faisait clair et les délicats pains de sucres flottaient au dessus de l'air avec de délicats bleutés.
Sous sa petite ombre la jeune femme s'était rapproché tranquillement de son époux, ils avaient trouvé un banc et écoutaient attentivement les rires estivaux. Ces rires si gracieux à l'oreille, doux et si tôt parti.
Il posa une main sur l'épaule de son épouse.
-Et comment allez-vous ?
-Et comment crois-tu que je vais ?
-Et bien...
-Je vais mal, parce que tu t'obstine à me vouvoyer, toujours et encore alors que cela fait 10 ans que nous sommes mariés.
Elle souriait bien sûr, ses yeux délicatement appréciaient silencieusement cette vieille et confortable conversation.
-Je suis désolé.
-Ne le soit pas.
Sa tête sur son épaule, elle-même sous sa tête, ils regardaient avec attention la belle saison joué du très joli piano. Des notes lentes, nostalgiques et uniques, qui ne seraient plus jamais jamais réentendus par qui que ce soit. Avec grande attention ils profitaient de ces heures fastes.
Plic ploc pliicplicplicplocplic
La main élégante goûtait le temps par delà la fenêtre, alors que la nuit nocturne déversait une foule de petits grains. Habilement, la jeune femme attrapa une de ces perles au passage et la regarda rouler un instant sur son doigt, avant de l'approcher de son nez pour y sentir la mystérieuse odeur de nuit et de mousse et de terre mouillée.
Alors il lui apparut, que ailleurs, plus loin que le toit céleste de l'obscurité, il y avait quelque chose de bien plus, de bien plus que cette réalité là.
Puis d'elles-mêmes, ces pensées vagabondes s'en allèrent, mais la femme laisse la fenêtre ouverte.
Tic
Tac
Comme elle passe lentement cette nuit solitaire et comme l'hiver est froid quand le lit est à moitié vide.
Et comme chaque seconde...
Tic
Tac
Torture chaque molécule de notre corps.
Et comme notre esprit se retourne contre nous et fait fuir le sommeil.