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 Chroniques de héros - PA

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4 participants
AuteurMessage
Lame37

Lame37


Vierge Messages : 1245
Date d'inscription : 13/06/2016
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Humeur : Loup Aventurier Musicien Écrivain

Chroniques de héros - PA Empty
MessageSujet: Chroniques de héros - PA   Chroniques de héros - PA EmptyMar 20 Mar 2018 - 13:25

Salut à toutes et à tous, pendant que le projet Shadows avance doucement, un autre projet est en cours. Il s'agit d'un recueil de nouvelles sur des "héros" développés ou pas du tout dans Genèse, mais bien présents. Certains ont donc eu un rôle important dans l'histoire principale. Vous n'avez pas forcément besoin d'avoir lu Genèse du Combat pour comprendre.
J'espère que ce format vous plaira et que les différents récits et thématiques développés vous intéresseront. D'avance, merci de me suivre.

Chroniques de héros

#Action - #Fantasy - #Surnaturel - #Science-fiction-Anticipation

[spoiler="Sommaire "]1 - Red Phoenix (3/3).
2 - Couraïge Moon (2/2).
3 - Wild Beasts (2/2).
4 - Cerb Master (3/3).
5 - Man Eagle (2/2).
6 - Flame Thrower (1/1).
7 - New Anubis (2/2)


blanc


Red Phoenix

Journée bien ordinaire

Jeudi 03 mars 2020, sept heures : je sors de mon lit comme tous les matins d’école. Encore une journée ordinaire qui s’annonce. Ce jour ressemble aux autres jours  : habillage, petit-déjeuner, vérification du contenu du sac et des affaires de cours. J’ai tout, c’est bon je peux y aller.
Une casquette bleue sur mes cheveux courts, roux faisant de l'ombre à mes yeux verts, un tee-shirt blanc avec un logo bizarre, pantalon en jean et baskets noires, et mon sac. Hugo / "Poils de carotte", quatorze ans, est paré pour cette nouvelle journée. Nouvelle journée tu parles. Journée habituelle, oui.

Comme d’habitude, le bus est bondé, je suis obligé d’y aller à pied. Le trajet est tranquille, trop tranquille et long, trop long. Ce que j'aimerais pouvoir voler ou du moins me déplacer autrement que juste à pied. Je cours un peu en pensant à ce que j'aurais fait si j’étais dans le bus. Je serais peut-être allé parler à Sara, mais elle est toujours inaccessible. Pourtant, elle est juste mignonne et personne ne lui court après. D’ailleurs personne ne l’approche, tout le monde l’évite, et je ne sais pourquoi.
Et, moi dans tout ça, je ne suis rien qu’un gringalet incapable de protéger qui que ce soit, même pas la fille qui a volé mon cœur, ni moi-même. Je suis nul et pourtant, j’ai l’espoir qu’un jour tout change. Je suis trop timide, et trop une victime. Je ne peux rien faire contre les caïds de mon bahut.

Le bus est déjà arrivé depuis cinq bonnes minutes, et me voilà. Tiens, aujourd’hui je suis arrivé dix minutes en avance, avant la première sonnerie qui annonce l’ouverture du portail de l’école Alouette Pergeon. Quelle idée d’appeler une école ainsi, le gars n’a pas fait grand-chose, si ce n’est contredire avec ses recherches des lois de math existentielles, comme la gravité.
Sara est accoudée tranquille à un arbre, son endroit habituel avant d’entrer dans l’école. Ah, cheveux longs châtains aux vents voilant ses yeux marron orangé, un tee-shirt bleu marine uni, et un jean assorti à ses « chaussures-rollers » rouges. Un peu garçon manqué, mais je l’aime et je ne peux rien faire d’autre que la regarder discrètement dans mon coin.

Les trois caïds du collège sont là, et la sonnerie ne sonne que dans huit minutes. La cible d’aujourd’hui, moi à coup sûr. Tiens, où ils vont ces trois-là ? Ils se dirigent vers Sara, mon cœur ne fait qu’un tour. Dans un premier temps, ils la maltraitent moralement. Prochaine étape : vol d’un objet cher à la personne, puis racket. C’est la procédure habituelle, je la connais par-coeur. Je ne suis pas la seule victime de l’établissement, mais aujourd’hui ils s’attaquent à Sara !

Sept minutes avant la sonnerie. Je m’élance. Mais là je ne cours pas. Qu'est-ce qu’il m’arrive ? Je vole ? On dirait bien. Je me pose juste dans leur dos. Ma venue les surprend. Déjà l’un d’eux part dans un buisson d’un seul coup de poing. J’ai fait ça ? Sara assène un coup violent de bouquin à un des caïds. Je frappe encore et il va rejoindre son camarade dans les fourrés.
Au lieu de fuir, le troisième m’attaque de front. Hop ! Esquive et uppercut, ça fait mal. « Attention ! » me crie Sara. Les deux autres n’avaient pas bien compris ce qui leur était arrivé, alors ils reviennent à la charge. Un coup part dans ma direction mais je le stoppe juste à temps. J’enchaîne avec un coup dans le bide de l’agresseur et l’envoie valser là où il aurait dû rester. Sara assène un coup de coude à l’un des restants. Il se voûte et s’expose alors à moi qui en profite pour le renvoyer avec son camarade dans les fourrés. Je ne suis pas très baston, mais là je ne me suis pas trop mal débrouillé. Je suis un peu épuisé pour le dernier qui restait.

Cinq minutes avant la sonnerie, le dernier s’enfuit. Ouf ! C'était chaud. Je demeure un moment seul avec Sara qui me prend la main et m'entraîne vers le portail. Plus rien ne sera pareil maintenant. Et on ne se quittera pas de sitôt. L’ordinaire a volé en éclats, Sara je t’aime et tu acceptes mes sentiments. Nos pieds ne touchent plus terre sous les yeux ébahis de nos camarades. Enfin, la sonnerie. Envole-moi comme disait Goldman. Ah, quel bonheur.

Oiseau sanguin

C'est toujours impressionnant quand on se découvre une nouvelle passion, un nouveau don, de nouvelles capacités. Certaines changent même à jamais le cours de votre vie. J’admets qu'à quatorze ans, quand ça m'est arrivé, ça m'a surpris et tout m'a paru plus facile. Ah, il est loin le tout jeune Hugo surnommé "Poils de carotte".
Depuis tout petit, j'aimais les histoires de héros, de justiciers, notamment celles où il était question de capacités hors du commun. Par-dessus tout, j'adorais rêver que j'étais capable de prouesses semblables, surtout de voler. Ce pouvoir, c'était comme si je savais que j'en étais capable depuis longtemps, mais que je le retenais au fond de moi. À l'époque, je n'étais qu'un humain ordinaire conditionné comme tel, il me manquait juste un peu d'adrénaline pour réveiller mon potentiel.

C'est donc ainsi à Strasb, qu'alors que j'avais à peine quatorze ans, j'ai porté secours à une camarade de classe qui ne me laissait pas indifférent. Ça n'aurait pas été elle, j'aurais aussi agis, mais quelque part, les conséquences auraient sans doute pu être différentes.
La fille du nom de Sara, était en train de se faire embêter par les trois caïds du collège. Je lui est porté secours et ensemble, on leur a fait comprendre que même en dehors de l'établissement, ils ne sont pas les chefs et ne font pas la loi. Il devait un jour arriver, un redresseur de torts, quelqu’un qui décide de rendre justice.
Maintenant, je me pose parfois la question. Est-ce que le potentiel qui sommeillait en moi se serait réveillée si les circonstances n'avaient pas été les mêmes ? Je l'ignore, mais je n'aurais pas laissé quelqu'un se faire maltraiter sous mes yeux. Dans ces moments-là, je me demande avec une certaine envie ce qu'il se serait passé, si j'étais resté un simple humain normal et commun.

Malheureusement, éveiller ce pouvoir avait eu pas mal de répercussions. Certains de mes camarades me craignaient, d'autres étaient jaloux sinon m’idolâtraient. Qui savait de quoi moi, Hugo était vraiment capable ? J'aurais aimé redevenir normal, mais c'était fini et puis qui dit nouvelle vie, dit nouvel avenir. Mon futur au fil des années, aura été de m'orienter vers le métier de pompier et surtout de passer du temps avec Sara. Je l'avais sauvée le jour où j'avais découvert mes dons et j'avais à jamais changé nos vies. La vie réservait bien des surprises et avec le temps, on était devenus inséparables. Sara était ainsi passée en quelques années de camarade à bien plus. Quand à moi, je m'étais rendu compte que je pouvais faire bien plus que simplement voler ou planer. Je pouvais être plus rapide, avoir une meilleure force et des réflexes accrus.

En plus de sept ans, c'est fou ce que l'on peut changer, gagner, mais aussi et malheureusement perdre. J'avais des pouvoirs, des amis, une petite copine et un objectif : sauver des vies. J'étais donc devenu petit à petit un héros en tant qu'aspirant pompier, mais aussi la nuit où je m'étais fait connaître sous le nom de « Red-Bird ». Je portais alors une tenue intégrale de couleur rouge à la fois souple et résistante.
C'était Sara qui avait trouvé le surnom, à cause de mon côté aérien et en référence à un héros que j'appréciais et qui portait un nom d'oiseau. Ce clin d’œil à mon justicier favori et à mes affinités avec le vent était l'un des plus beaux cadeaux qu'elle pouvait m'offrir. Seulement la vie n'était pas toujours juste et devait suivre son cours. Et donc un jour était survenu un drame.

C'était un soir de novembre, j'avais rendez-vous chez Sara, car son père voulait s'entretenir avec moi sur la tournure de ma relation avec sa fille unique. Sara était presque la seule à connaître mon autre identité. Mes anciens camarades de classe savaient peut-être pour mes capacités, mais ignoraient ma double vie.
Cependant, cet homme que je respectais, était connu dans le pays en tant que monsieur F. Starik, un chercheur spécialisé dans l'étude du paranormal et autres phénomènes bizarres ou inexplicables. Avec son équipe, ils étaient sur le point de prouver l'existence des mutants humains. Il ne savait peut-être pas que j'en faisais partie, mais d'après Sara, il avait des soupçons.

La maison familiale était d'allure modeste, trônait au milieu de la rue Sorki avec quelques immeubles aux environs et d'autres bicoques. Une fois arrivé, je sonnai et Sara vint m'ouvrir. On ne se cachait pas et cela faisait plus d'un an qu'on était officiellement ensemble. Sur un signe de tête, je la suivais dans l'entrée qui menait vers le salon.
Dans toute la maison, on sentait que monsieur Starik, veuf, était d'origine modeste, cependant, le mobilier ne m'intéressait guère. Une des fenêtres de la pièce n'avait pas les volets fermés et donnait vue sur la rue. Mr François Starik était dans un fauteuil et buvait un café. Lorsque je rentrai dans la pièce suivi timidement par Sara, le père posa sa tasse et se leva pour venir me serrer la main.

Une discussion sans importance s'engagea. Le sujet passionnant pour le père était l’existence d'êtres uniques, mutants et comment devait réagir la population quand elle apprendrait la nouvelle. Heureusement pendant ce dialogue qui tournait en rond, Sara était présente et cela me rassurait.
La soirée s'éternisait est ma joie de retrouver Sara se perdait peu à peu. À un moment, je m'éclipsai et je rejoignait seul Sara qui m'invitait à la suivre dans la cuisine pendant que son père finissait tranquillement son café.

– Mon père est un peu ennuyant ce soir, tu ne trouves pas, Hugo ? Me disait-elle doucement.

– Sauf ton respect, « un peu » est faible. On dirait que son boulot passe avant le bonheur de sa fille. Lui fais-je poliment remarquer.

– C'est vrai, mais il lui arrive parfois de s'intéresser un peu à moi. Prononçait-elle en soupirant calmement. Tu comptes lui dire ? 

– Il sait que notre relation risque de durer, mais le vrai sujet c'est Red-Bird. Je crois que je ferais mieux de lui révéler. Continuer de lui mentir ne serait peut-être pas bon pour nous deux. Répondais-je en comprenant où elle voulait en venir.

– Je suis contente qu'on soit sur la même longueur d'onde. Allez viens. Tu as raison, il doit savoir. Déclarait-elle en se dirigeant vers le couloir.

Nous retournions vers le salon quand soudain une vitre se brisa et une tasse éclata au sol. J’eus à peine le temps de voir mon futur beau-père s'écrouler. Il devait être accoudé à la fenêtre quand c'est arrivé. Je fus le premier à être près du corps. Je vis alors que dans sa tempe droite était fichée une balle, signe que quelqu’un l'avait assassiné. J’étais affolé et consterné ; je devais agir au plus vite. Sara arriva derrière moi et se mit à crier. Elle s'agenouilla près du corps sans réponse qui gisait au sol. Elle pleura pendant que je sortait rapidement. Il n'y avait qu'une chose à faire et je savais qu'il serais trop tard pour les secours. Au fond de moi, j'avais déjà le remord de n'avoir pu intervenir et empêcher l'inéluctable. De plus, j'aurais aimé aider Sara a surmonter la dure épreuve qu'elle vivait alors.

Mais son père était en train de quitter ce monde et moi, je me retrouvais donc dehors pour attraper le coupable. En moi, quelque chose réclamait vengeance et justice. Je ne pouvais rester, même si elle m'appelait désespérée. Mon cœur était déchiré et je savais que plus rien ne serait comme avant.
Une fois à l'extérieur, je n'eus aucun mal à discerner, grâce à la lumière des lampadaires, un fuyard s'échappant d'un immeuble en face de la maison.

La course-poursuite dans la nuit venteuse fut de courte durée et le criminel intercepté et empoigné assez vite. J'avais eu le temps de mettre mon capuchon de justicier, j’étais donc anonyme. Le suspect se débattait et clamait son innocence. Il prétendait avoir été envoyé surveiller l'endroit et avoir été dupé. Alors pourquoi fuyait-il ? Personne d'autre n'était sorti. Si ce n'était pas lui le responsable, alors qui ?
Au loin, les sirènes retentissaient, il se calmait un peu et sous une lumière vacillante, je voyais enfin son visage et je le reconnaissais. George, un vieux camarade qui jusque-là était bien sous tout rapport. Mais les apparences étaient parfois trompeuses. En silence, je le menais vers les voitures de police qui venaient d'arriver. Sara entre deux sanglots était parvenue à appeler la police.

Déjà, un véhicule emportait le beau-père et je laissai George aux policiers. Je chercherais des réponses plus tard. Avant de revoir Sara, j’avais pris un court instant pour revêtir ma tenue nocturne et ainsi réapparaître face à une compagne désemparée. Le soutien d'un héros ou d'un petit copain ne remplacerait jamais la perte d'un père. Je lui promettais que justice serait faite et que jamais plus elle n'aurait à pleurer de disparition soudaine.
Dans la foulée des jours suivants, les premières enquêtes indiquaient que le tir venait du dixième étage. Les empreintes de George sur le lieu et l'arme retrouvée à cet étage l'accusaient. Pour la police, George était donc le seul suspect et coupable. Cependant, chez moi, le doute subsistait. Il s'agissait d'un vieil ami qui prétendait avoir été manipulé. Dans ma tête, ses paroles résonnaient et se répétaient. Hum... le bougre disait être innocent et j'aimais bien son sourire. J'avais essayé de demander aux policiers de le libérer, mais tout ce que j’ai obtenue, ce fut un interrogatoire en tant que Red-Bird.

Selon George, il n'avait pas tiré et le coup de feu, venait de deux étages au-dessus. Alors, s'il n'y était peut-être pour rien, il demeurait témoin et possible complice. J'aurai le fin mot de cette affaire, j'en faisais le serment. J'aurai la vérité, quoi qu'il m'en coûte, il en allait de mon honneur de protecteur.

*

Sara est demeurée aussi troublée que moi lorsqu'elle apprit la nouvelle. Pourquoi George a t'il commit le meurtre et pour le compte de qui ? Et en admettant que ce ne soit pas lui, qui est le vrai coupable et quel est son intérêt ? De plus, j'ai appris que d'autres scientifiques et personnalités, « cerveaux » ont été eux aussi des cibles. Qui est derrière tout ça et à quoi cela l'avance t'il ?

Sara ne m'en veut pas de n'avoir pu empêcher la balle d'atteindre son père.  J'aurais peut-être pu l'arrêter si j'avais été plus vigilant et rapide. J'ai encore le remords de n'avoir été qu'un citoyen lambda à ce moment. En effet, je limite malgré moi, mes pouvoirs en public car j'aime les journées ordinaires.
J'ai de la chance d'avoir Sara à mes côtés, car avec le temps elle s'est affirmé et s'est embellie. Elle a toujours des cheveux longs châtains et des yeux marrons orangés ; elle est jolie dans son style femme qui se contrefiche des stéréotypes. De silhouette normale et un peu attirante sans exagération, elle a su rester presque la même depuis qu'on se connaît. Si je la perdais d'une quelconque façon, je m'en voudrais pendant longtemps.
Elle s'est orientée vers une profession de chercheuse dans le même domaine que feu monsieur F. Starik avec une approche plus scientifique du paranormal et d'autres phénomènes inexpliqués. La disparition de son seul parent est lourd pour elle. Sans moi avec elle, tenir le coup aurait été dur. 

George est un vieil ami qui s'est orienté vers le métier d'informaticien plutôt respectable. Je le vois mal faire un délit de l'ampleur pour lequel il est accusé. J'ai obtenu autorisation que Red-Bird puisse l'interroger et peut-être tirer des informations supplémentaires. George Skin, demeure le seul suspect et aussi un témoin important. Il a des cheveux hirsutes bruns et des yeux presque entièrement noirs ; il est de stature un peu maigre et négligé. Il porte de sobres habits de citadin et son air de « monsieur tout le monde » montre qu'il n'a rien du profil d'un tueur.
La police reste septique et persuadée d'avoir arrêté la bonne personne. Cependant, pour moi, le doute et l'erreur existent. Mon vieil ami n'est pas très loquasse envers l'autorité, je sens qu'il va falloir que le mette en confiance. Et peut-être aussi lui révéler mon secret, si je désire en savoir plus sur les raisons de sa présence sur le lieu du crime. Ainsi au moins deux personnes seront au courant de qui je suis réellement et ce sera le prix pour certaines réponses.

Ceux qui l'ont interrogé jusqu'ici sont formels. Jamais ils n'ont vu quelqu'un clamer aussi longtemps son innocence. Tout l'inculpe et pourtant, il reste certain de sa non-culpabilité. J'entre dans la salle, mon costume rouge couvre la quasi-totalité de mon corps et de mes cheveux courts roux ne laissant paraître que mes yeux verts à travers le masque et mes quelques muscles.
Derrière la vitre sans teint de la salle, se trouvent Sara, le commissaire et quelques policiers. Eux aussi veulent des réponses. La discussion entre Red-Bird et George tourne court et n'apporte rien de plus que ce que les preuves semblent affirmer. Pour lui, elles sont erronées et les données des appareils électroniques et informatiques sont faussées. Il est selon lui facile pour n'importe quel bon hacker de pirater le système et de l'accuser plutôt qu'un autre.

Il est donc persuadé de ce qu'il avance même s'il ne peut le prouver. Quelques coups à la vitre m'indiquent qu'à l'extérieur, ils s'impatientent s'impatientent. J'ignore ce que pense Sara, mais une chose est sûre l'incertitude et la peur de la vérité doivent la mettre mal à l'aise. 
À force de recevoir toujours le même argumentaire pour amener à une seule conclusion (la sienne), je décide de m'approcher près de lui. Toujours en tant que R-B, je lui dis simplement à voix basse « Je suis Hugo ». 
Par la suite, je m'écarte et recommence à le fixer. Il semble étonné et surpris de la nouvelle. Pendant près d'une minute qui parait une éternité, je le sens dubitatif. Que dire, que croire ? Et enfin, sur un air de pitié, il révèle une nouvelle partie de sa vérité à laquelle je répond froidement pour éviter tous soupçons.

– Je suis innocent, je le jure. Je ne sais qui a tiré, mais j'ai le numéro de la personne qui m'a contacté pour me tenir sur les lieux. Je ne savais pas, il y avait des amis à moi avec la victime. Pourquoi aurais-je fait une chose pareille ?

– Tous t'accuse et ce n'est que maintenant que tu dévoiles ta version des faits. J'ai dû mal à te croire, mais je vais tout de même appeler l'individu que tu insinues t'avoir piéger. Cependant, je ne te promets rien et la police entendra tout. Maintenant que tu sais la vérité, ne me ment pas !

– Je fais confiance à votre jugement, qui que vous soyez. Mais croyez-moi, le vrai coupable ou le commanditaire sera de l'autre côté du fil.

J'espère qu'il a raison et sans un mot je quitte la pièce pour aller passer ce coup de téléphone sur écoute. Sara demeure dubitative, elle veut croire ce qu'elle vient d'entendre. Mais ce ne sont que des paroles, où sont les preuves ? 
Les spécialistes préparent le matériel avec l'autorisation du commissaire. Celui-ci n'est pas très motivé par la proposition de George et trouve suspect que Red-Bird lui face confiance. Mais peu m'importe, que les autorités soient au courant de mes contacts avec des civils du moment que ma vie privé et mon identité ne sont pas en danger...

Phénix enflammé

Tout est en place, le système d'écoute est mis en marche, les spécialistes sont en position. Sara est partie s’asseoir dans un coin, mais garde un œil sur moi. Je compose donc le numéro donné et tombe sur une voix teintée de folie d'homme ricanant. 
On me fait signe que tout fonctionne, je peux engager la conversation avec l'étrange interlocuteur. Il ne semble pas surpris de l'appel et entame la discussion tout en renforçant son côté énigmatique et un peu fou.
– Monsieur Red-Bird, je suis content qu'on se parle enfin. Je serais ravi de vous rencontrer en vrai, mais je pense que vous avez des questions pour moi. Qui suis-je et qui a tué monsieur Starik et ses collègues, compatriotes ? La réponse est pourtant simple, moi et personne. Appelez-moi « Hack-man », mais sachez aussi que selon ma volonté n'importe qui peut être accusé de ces meurtres. Votre ami George n'est donc pas le seul successible d'être arrêté. D'autres l'ont déjà précédé ou vont le suivre. Et puis tant que j'y suis, qui m'empêche de vous faire porter le chapeau cher H...

– Je vous interdis ! De quel droit vous autorisez ce privilège. En plus de reconnaître et d'avouer être le meurtrier, vous osez nous porter atteinte. En moins de deux, je vous ferais ravaler vos paroles quand je vous aurais en face de moi.

– Ah ! Ah ! Qui ne connaît pas Red-Bird, le justicier nocturne discret et vif comme le vent. Ne vous inquiétez pas pour votre secret. Personne ne le saura, pas même la police qui soi-disant nous écoute. Les données sont tellement des choses fragiles que je pourrais en faire ce que bon me semble pour mon simple plaisir de contrôler toute situation. Ce que je vous dis, je peux faire en sorte que seul nous deux puissions l'entendre.

– Si tout vous arrange, alors pourquoi vous cacher. Fixez un lieu et on verra qui est le plus malin. Vous devrez payer.

– Oh, mais je ne me cache pas derrière un masque. Je n'en attendais pas moins, j'accepte votre défi. Accrochez-vous ça va secouer !
Le contact se rompt, je me retourne et regarde l'assistance. Les « témoins » sont comme immobiles et là devant moi, se tient un être encapuchonné avec un sweat gris et un jean délavé. À peine, je le vois qu'il se jette sur moi. Je n'ai pas le temps de réagir que je me retrouve dans la rue Sorki. Je ne comprends pas comment j'ai pu traverser près de cinq cents mètres en juste une seconde. L'étranger est debout et moi, je suis à genoux et je me tords de douleur.

– Incroyable, non ! Excusez l'arrivé ça fait toujours ça la première fois quand je transfère quelqu'un. Enfin, nous sommes face à face. Ah, Ah, je vous donne deux tentatives, vies pour m'avoir.

Il abaisse sa capuche et j'aperçois un visage plutôt mince reposant sur un corps de jeune athlétique. Il est brun et ses yeux brillent d'une lumière rougeâtre. 

– Voyons qui maîtrise mieux son pouvoir. Quel mutant mérite la victoire ? L'humanité doit-elle rester dans l'ignorance de notre existence ?

Je n'ai pas le temps de répondre qu'en un éclair, il parcourt les quelques mètres qui nous séparent. Il tente de m'asséner un coup-de-poing au torse. Je pare de justesse et tente de riposter rapidement avec un enchaînement. Malheureusement, il a l'avantage et je frappe dans le vide. Cette fois, c'est un coup de pied qui m'arrive et je ne peux rien y faire. Mon foie est touché, une paume de main vive me projette et je me roule sur le sol sous le choc. 
Je suis impuissant, mais je me relève. En colère, je sens les éléments qui se déchaînent et l'adrénaline monter. Je ne le vois qu'une fraction, il est déjà derrière moi et le tranchant de sa main droite atteint ma nuque. En sombrant dans l'obscurité je l'entends murmurer tout en ricanant : « Je m’attendais à mieux, peut-être au deuxième round si vous parvenez à revenir. Ah, Ah ! »

Ma tête, je dois me relever. Je ne sais par quel miracle, mais je le jure, je trouverai la force, le courage de l’arrêter et à libérer Georges. La vérité sera connue par tous les moyens, j'en fais le serment. Sara aura son père vengé et justice sera faite !

*

Où suis-je ? Tout s'est passé si vite, je n'ai rien compris. D'abord, ce « Hack-man » avoue être le responsable et le seul vrai coupable, puis se moque et prétend manipuler chaque chose et élément. De ce que j'ai retenu, il a un lien avec des données, mais lesquelles ? Je sais qu'il est comme moi et d'autres, un mutant. Mais il est surtout trop fort et rapide pour moi. Qui est-il vraiment et pourquoi fait-il tout cela ? Il fait accuser des personnes à sa place et s'amuse de la situation. Il faut que je me réveille et lave l'affront.
Je parviens enfin à ouvrir les yeux et me retrouve à terre, dans un lieu inconnu. Les murs que je distingue et le sol de l'endroit sont d'un bleu très lumineux où semblent défiler des signes et inscriptions incompréhensibles. Je porte toujours mon costume de Red-Bird, mais sans masque. Je suis donc à visage découvert face à l'adversité. Je me relève pour mieux voir l'ensemble de la pièce dont le plafond paraît inexistant. Combien de hauteur fait-elle et quel est sa vraie surface ? Je l'ignore, je dois obtenir des réponses sur ce qui m'entoure et contre qui ou quoi je me bats.

Peu à peu, je retrouve l'usage de mes moyens et commence à explorer. Pourquoi ai-je tant de difficulté à bouger ? On dirait que je porte un poids supplémentaire en plus de mes échecs et faiblesses, je n'étais pas prêt pour ce combat. Mon attention se pose un peu partout sur cet étrange lieu pavé de mystère et de technologies. En effet, plus j'avance et plus je découvre des appareils dont des ordinateurs et divers écrans de couleur noir et gris.
Derrière quelques-uns assis à une table marron et rectangulaire, se trouve un grand être aux larges épaules vêtu de noir et d'un masque blanc fermé, de forme ronde avec des sortes d'antennes sur le haut. Il est assis sur une chaise pivotante et regarde une vidéo dont je reconnais la scène. Je me vois perdre face à ce sombre mutant qu'est Hack-man. Le spectateur ne doit pas être étranger à tout cela et pendant qu'il regarde, il semble jonglé avec quelque chose. À mon approche, il pivote et je le vois alors dans son entièreté, il jouait avec mon propre masque. Il porte une espèce de smoking, des gants gris et son faux-visage me fait penser à une tête de sauterelle géante avec des fentes laissant paraître des yeux jaunes. Il pose « son jouet » à sa droite et s'adresse à moi d'une sympathique voix mi-humaine mi-robotique. Tout en parlant, il accompagne ses propos de mouvements de bras et mains.

– Bien réveillé à ce que je vois Hugo Skyan alias Red-Bird. Je me présente, Falso. Je me suis chargé de m'occuper de vous pendant votre convalescence. Et je me suis également permis de vous introduire en ces lieux. Bienvenu dans le monde d'Extra-Données, veuillez vous asseoir.

Un siège pareil au sien surgit du sol et mon hôte m'invite à venir observer ma défaite. D'un signe de main, je refuse l'offre, récupère mon bien et demande à pouvoir prendre congé sur Terre. Mais l'individu m'expose que c'est pour le moment impossible.

– Je ne peux vous le permettre, je crains fort. Ici, ce n'est pas vraiment le monde réel et vous n'êtes pas en mesure de ré-affronter Jayck Shady alias Hack-man. Asseyez-vous, je vous en pris, il y a bien des choses à expliquer. Son taux de synchronisation de pouvoir est trop élevé au vôtre actuel. Vous ne pouviez donc rien contre lui, mais ne vous inquiétez pas, ici tout peut changer et la balance remonter de votre côté. M'expose t-il pendant qu'un peu contraint, je m'assois pour comprendre la situation, je recouvrerai ma tête une fois que tout sera claire.

Par la suite, un dialogue plutôt long avec cet "allié", m'apprend que le monde dans lequel nous sommes, est parsemé de données informatiques. "Hack-man" en est le propriétaire, il est capable de se déplacer très vite et de convertir en données et de copier dans ce monde tout ce qu'il touche. Chose à savoir, si de l'autre côté dans le monde réel, l'original vint à mourir l’alter-ego demeure à jamais prisonnier de cette obscure dimension. Je comprends ainsi que contrairement à moi, Falso ne peut revenir. Mon ennemi, Jayck veut me laisser une chance car il aime jouer.
Le temps ici s'écoule différemment, un jour paraît long, mais vaut environ une semaine dans la réalité. Je dispose de trois jours, soit trois semaines pour m'entraîner. Au bout de cette période, grâce des portes dimensionnelles, des créatures appelées des "Shorannes", êtres aux allures d'arbres et faisant plus de trois mètres de hauteur et assez massifs vont envahir le monde avec ses milliards d'habitants.
Jayck est un scientifique travaillant pour feu, M. Starik et veut imposer sa vision des choses de façon mondiale. Il veut montrer que le paranormal n'est pas un mythe et que les mutants existes. Des gens responsables de la transmission progressive des informations ont été éliminés par ses soins. L'invasion est inévitable, mais pas l'issu de l'humanité qui devra apprendre à cohabiter avec mes semblables. Falso peut détruire les portails de là où nous sommes, mais il a besoin de mon énergie et de celle des autres mutants pour contenir les créatures parvenant à passer. Tout le monde va devoir se battre et s'unir pour reconstruire une société sur des décombres.

Après une explication d'à peu près une heure terrienne, je me relève et me sens déjà un peu plus léger. Je remets mon masque et commence doucement à m'élever pour explorer plus en avant cet endroit. Je dois alors faire face à de violentes bourrasques qui sont reproduites virtuellement. Les impacts et la difficulté sont cependant réels et les épreuves de vitesse, réflexe et résistance sont rudes. M’entraîner et m'améliorer n'est donc pas évident surtout que mes échecs et faiblesses sont convertis en poids supplémentaires pour me ralentir et me renforcer une fois à l'air libre. Éviter les obstacles ou les détruire tout en volant et en aiguisant mon sens de l'observation et de la réaction paraît simple au premier abord. Toutefois, une erreur, un raté, un mauvais mouvement équivaut à un nouveau danger et, ou lest. J'ai l'impression que tout cela ne s'arrête jamais, à part pour des pauses de récupération et un peu de nutrition. Les exercices me fatiguent et pouvoir me restaurer n'est pas un luxe dont je dois me priver si je veux avancer.
Falso m'observe attentivement tout en me donnant des conseils et en m'indiquant comment ça se passe de l'autre côté, sur Terre. Il ne s'y passe pas grand chose, mais je sais que mon autre moi ne passe pas son temps à pourchasser Hack-man et d'autres criminels. La défaite, lui a fait comprendre qu'il devait aussi s’entraîner et protéger plus ceux qu'il aime. Il évolue différemment pendant que vivre ici paraît une éternité, mais je sens que les efforts payent et que je ne suis plus le justicier, Red-Bird que j'étais. Il est resté sur Terre pour laisser place à « Red-Phoenix » un héros plus raisonnable et meilleur en certaines choses m'ayant fait défaut par le passé. Par ailleurs, je porte toujours le même costume rouge, mais en plus foncé, sombres avec des reflets orangés.

D'autres vestiges de divers mondes sillonnent ci et là, comme des fantômes, une créature colossale manipulant la hache et pouvoir de cristal ou encore un guerrier casqué envoyant voler ses ennemis d'un seul coup-de-poing. D'autres mondes sont donc en connexion et m'apprennent que l'univers est vaste et aussi foisonnant de diversité, mais cela ne me concerne que brièvement, car je m’intéresse d'abord à mon parcours semé d'embûches et à mon évolution.
Les "trois jours" prennent fin et je me sens vraiment changé. Un simple souffle ou un mouvement dégage de l'air, je n'ai pratiquement plus besoins du vent pour me porter. Je suis devenu quasiment indépendant en énergie éolienne et plus rien ne me retient en ce monde.

Falso est assez satisfait du résultat et me montre un clone de Jayck qui erre dans le système. J'ai juste à lui foncer dessus pour briser la barrière et retourner sur Terre. L'énergie alors déployée va ouvrir un accès et Falso enclenchera un mécanisme pour détruire les portails des créatures. Trouver le double de Hack-man est simple et la sortie est donc aisé, je n'hésite pas. Cependant, alors que je m'élance vers ma cible, Falso me révèle son visage et prononce simplement en guise d'adieu : « Je suis fière de t'avoir confié ma fille ».
À pleine vitesse, je percute Jayck et nous tombons dans le vide, puis le ciel terrestre. Et pendant que nous affrontons à nouveau, je me remémore la scène. Le combat aérien est de courtes durées et se répercute dans l'espace, il est très répétitif et peu intéressant.

Pendant notre descente, les bruits de l'affrontement se font entendre, des humains et des mutants se révèlent pour sauver leur monde. Cette collaboration éphémère existant entre les miens et le reste des gens et militaires est un mince rempart face à l'invasion. Heureusement que que les portails ne resteront pas ouverts indéfiniment et que je pourrais prêter main forte. Par une salve, j'expulse mon adversaire avant que sa propre vague m'atteigne. Néanmoins, il est parvenu à me faire une éraflure sans importance. Il part s'écraser quelque part et les fracas se font de plus belle.

Toute cette vitesse et force, j'ai l'impression d'être trop puissant, mais la réalité me rattrape, j'ai des limites et aucun être terrestre ne doit posséder un tel pouvoir. Je prends conscience que je vais devoir me modérer à l'avenir. Je suis un mortel et non un dieu et je veux plus que jamais vivre en tant que tel. J'ai décidément trop de poids sur les épaules et pas assez de volonté pour le supporter.
Tel un météore, je fonds sur le sol pour atterrir. L'onde est extrêmement violente et j'accours pour venir en aide aux victimes d'éboulements et d’incendies qui se sont déclarés pendant ma descente. Tout se passe à une vitesse folle, même si le monde à côté de moi paraît ralentir, je ne m'arrête pas pour constater les dégâts.
La vie humaine passe en priorité et surtout, je dois rejoindre mon autre moi,  avant que lui aussi disparaisse. C'est ainsi, il y en a encore que je ne peux sauver et j'en ai le remords, mais c'est le coût de la vie. Quand le mal ou pire, la mort frappe parfois, on ne peut rien y faire, car c'est le destin. Le mien est d'aider le plus de monde possible.

Les Shorannes sont donc des espèce de végétaux mouvant très nombreux et dangereux. Leurs impacts sont sévères et certains ont la capacité d'étirer leurs bras pour s'en servir comme de fouet. Leurs principales techniques sont d’attraper des morceaux de bâtiment et d'armements pour les arracher et les utiliser comme projectiles. Les chars, obus de bazookas et armes blanches sont les armes qui semblent leur faire le plus de dégât. C'est donc un déluge d'explosion et d'attaques frontales de la part de la résistance humaine tout confondu envers les envahisseurs.
Au niveau de l'armement terrien, on peut constater la présence de plusieurs tanks, quelques avions et des bateaux de combat à la lisière. Les mutants, quand à eux sont pour la plupart des combattants aux corps-à-corps, notamment avec des lames ou de puissants coup-de-poing et aussi quelques contrôleurs d'élément comme de la foudre, électricité, feu ou tempête.
Je débarque enfin près d'un groupe de défenseur, dont Red-Bird fait parti. Je jette un regard vers les débris et les saccages avant tout matériels qui jonchent le sol. Bizarrement quelques animaux errent sans se soucier de ce qui passe. Les créatures ont peut-être décidé d'épargner un maximum d'êtres vivants et de se concentrer sur la structure sociétale.

Le groupe de mon double est notamment formé d'un fier gaillard roux manipulant l'électricité, deux "jumeaux d'acier" légèrement musclés et aux cheveux bruns courts. L'un d'eux a les avants bras et poings ornés de griffes et l'autre est métallique et tranchant. Il y a aussi une jeune femme brune aux reflets bleutés avec les bras entièrement constitués d'eau solide et un colosse chauve aux mains en forme de boulets. Les membres de cette équipe hétérogène ont des habits sobres de couleur sombre et un peu déchirés à cause du combat. On assiste à des éclatements d'écorce, des abattages et des projections.
À leurs côtés, il y a quelques militaires et aux divers mutants. Pendant l'affrontement Red-Bird et moi, nous heurtons et celui-ci paraît surpris par notre ressemblance vestimentaire et par nos dons communs. Il hausse les épaules et retourne frapper des adversaires. À un moment, je trébuche et me retrouve suspendu dans le vide, une main accroché à un bout de bâtiment en ruine et penché, mon masque est tombé.
Je me suis surestimé, mais alors que je tente de me rétablir pour revenir, une main m’agrippe et je vois un visage des plus familier, comme dans une glace. En le regardant dans les yeux, je sais qu'il a compris où est sa place et dans un effort mutuel nous remontons sur l'espèce de plate-forme en pente.

Hauts dans le ciel, les portails se disloquent et avec nos semblables nous repoussons les derniers assaillants. Les ennemis se regroupent pour former un amalgame et résister un peu plus longtemps. Red-Bird me tape sur l'épaule et avant de s'envoler vers son funeste et triste destin, me dit ces quelques mots : « On ne peut être deux, Sara comprendra. »
Une larme à l’œil, j'acquiesce d'un signe de tête et lui envoi un maximum de ma puissance encore utilisable. Les mutants témoins rejoignent mon mouvement dans un son solennel d'adieu. Red-Bird ainsi dopé, fonce vers le monstre tel Icare vers le Soleil. Et dans une ultime étincelle de courage, il percute sa cible qui s'écrase au sol. Pendant ce temps, des rejetons d'arbre tentent de s'échapper. Mais ceux-ci finissent en copeaux, sous la déflagration due à la mort de leur « mère ».

C'était finis, nous pouvons enfin récupérer, les cinq mutants dont j’avais parlé plus haut et moi, nous demeurons en silence en nous imposant un temps pour ceux qui se sont battu et sacrifiés à nos côtés. La future « Mutants League » n'avait pas fière allure, mais je savais que nous pourront œuvrer ensemble pour un meilleur monde avec si possible l'entente humaine.
À un moment, un enfant s'approche timidement de nous, il a dans une main, le masque de l'ancien Hugo que j'étais. En me le tendant, il demanda en pleur.

– Que va t-il advenir de nous ?

– Nous allons renaître pour reconstruire un monde où l'humanité peut vivre malgré les différences. Lui réponds-je calmement pour l'apaiser.

Je savais au fond de moi que ce genre d'utopie mettra du temps à naître dans le cœur des hommes, mais il ne faut jamais perdre espoir. Les militaires fêtent leur "victoire" pendant que des pompiers et des journalistes s’attellent. Le corps d'un jeune mutant habillé en rouge est exhumé aux yeux des caméras. Je m'approche, le visage caché par son propre masque et déclare d'une voix solennel et autoritaire.

– Un oiseau et ses frères sont tombés, mais un phénix et des survivants reprendront le flambeau ! Les Terriens qui se sont relevés, tous autant qu'ils sont, doivent comprendre la situation ! Ils doivent apprendre à vivre ensemble pour une possible paix entre chaque diversité !

Par la suite, en rentrant chez moi, je retrouve une Sarah sanglotant n'en revenant pas que je sois vivant. En effet, Red-Bird a été annoncé parmi les morts à la télé, un certains Jayck Shady s'est rendu à la police et Georges , ainsi que d'autres suspects ont été déclaré comme innocents. Je sais désormais qu'une version de Hackman a accepté sa défaite, mais j’ignore où demeure le vrai. Tout est presque rentré dans l'ordre.
Plus tard, je décide de tout dire à mon aimée et de veiller davantage sur les personnes qui me sont cher. Je suis certes un héros, mais je reste un humain. La vie est tellement fragile, je saurais faire profiter de mon savoir à d'autres mutants bienveillants. Cependant, ma carrière de justicier nocturne a pris un tournant sans précédent, le jour où je n'ai pu sauver Frank Starik. Il était le propre père de Sarah et je ne peux porter toutes les souffrances terrestres.
En tant que nouveau Hugo, je garde des séquelles de l'affrontement, car j'ai la sensation de m'être tué moi-même. C'est triste, mais il ne pouvait exister deux Hugo dans le même monde. Certaines cicatrices se referment difficilement et vous marquent à jamais...



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MessageSujet: Re: Chroniques de héros - PA   Chroniques de héros - PA EmptyMar 20 Mar 2018 - 13:40


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Couraïge Moon

Que suis-je, qu'étais-je ? 

On dit que quand on meurt, on voit toute sa vie défiler devant soi. Ce qu'on ne dit pas, c'est à quelle vitesse ? Pour moi, les années passent comme des secondes. À partir de l'instant où j'ai été touché au cœur par cette lame, je me suis senti partir. L'attente de la mort pour ceux qui me voyaient tomber au combat a dû durer moins d'une minute. Mais pour moi, c'est comme une éternité. Je n'ai pas vécu longtemps, mais j'ai eu une vie mouvementé. J'étais né pour être un guerrier et je me meurs en tant que tel.

Je nais, où et quand ? Je ne sais déjà plus, sans difformité apparemment. Les années s'écoulent, je revis tout ça. Un an à trois ans dans l'ombre, mes premiers mots et pas. Cinq ans, puis six ans, les années d'enfance passent à la trappe comme au début. Quand on grandit, on ne se souvient plus forcément de l'enfant qu'on a été, mais à la mort tout revient. 
Dix ans premier amour, puis éloignement de la famille et onze ans commence mon entraînement. Quatorze-quinze ans, premiers émois, je deviens un autre. Je me revois trébucher, puis me relever. Je me vois blessé, puis humilié. Mais comme ça ne me tue pas, je me vois devenir plus fort. Dix-sept ans, ma première vraie nuit avec une fille dont j’oublierai le nom par la suite.

L'adolescence s'envole, vingt ans, c'est mon premier vrai combat. Finie la rigolade, les blessures font vraiment mal et certaines plaies sont profondes. Pour qui, pour quoi je me bats ? Je ne sais pas. Vingt-cinq ans, une virée dans un bar paumé, j'ai peut-être laissé un bambin derrière moi et je m'en fiche. Vingt-huit ans, je perds mon œil droit, mais je ne souffre guère, je suis un combattant, je ne mourrai pas tout de suite. Les combats laissent place aux batailles et les batailles aux guerres.
Trente ans, une sombre maladie me gagne, on me donne pas longtemps à vivre. Peu importe, il faut continuer le combat, car si une guerre s’arrête, un autre conflit s’enchaîne juste après. La paix est une chose bien éphémère, je l'ai appris à mes dépens. Pas de repos pour les guerriers. Trente-deux ans, j'en ai vu des morts et des batailles. J'ai survécu jusque-là, malgré la douleur et la maladie qui empirent.

Je me suis bien illustré, j'ai sauvé bien des vies et pris d'autres. J'ai gravi des échelons et je me suis fait respecter. Parfois, j'ai été prisonnier et, ou laissé pour mort, mais je suis toujours revenu à la charge. Trente-cinq ans, peut-être bientôt trente-six, une grosse bataille commence. Je mène ma troupe sur le champ. Avant d'entamer, je ne sais pourquoi, mais je savais que je ne reviendrais pas. Je le sentais dans toute mon âme. Un fils, si ce n'est plus, quelque part ne connaîtra jamais son père, mais peu m'importe.
C'est mon dernier combat, même mort, mon camp vaincra, j'en ai la certitude. C'est une vraie mêlée, un véritable massacre, tout tombe et s’écroule autour de moi. Qui sont les ennemis, je ne le sais. Me suis-je battu du bon côté tout ce temps, je me pose la question. Mon bouclier se fend, mon épée vole en éclats et mon armure est trouée. J'ai le flanc à découvert, mais je continue. Je crache du sang, la maladie qui revient. J'envoie les restes de ma cuirasse à la figure de quelqu'un. Un ennemi ou un allié, je ne sais plus. J'ai perdu de vue mes compagnons.

Tout n'est plus qu'une masse compacte rouge sang avec des lambeaux et des débris jonchant le sol. Une lame bien effilée me transperce de part en part. Ça y est, j'ai revu ma mort. Je vois la lumière, je ne souffre déjà plus. J'ai froid, mais je pars avec le sourire. Mon assaillant meurt avec moi. Une corne au son bien reconnaissable se fait entendre. On a gagné, mais à quel prix ?
Je me perds dans la luminosité, direction l'au-delà ? Existe-t-il seulement ? La fin est-elle réelle ? Ou bien, est-ce que la mort annonce la fin d'une vie et du début d'une autre ? Je n'aurai probablement pas la réponse. Mon ancienne vie s'achève et part dans le néant. Plus de souvenir, plus de vie, j'ai tout perdu. Je ne regrette rien, mais je ne me rappellerai pas non plus.

Suis-je vraiment mort ou déjà un autre, nul ne le sait. Tout le monde meurt un jour, mais seule l’âme demeure m'a-t-on un jour dit. C'est tout ce dont je me souviens, c'est-à-dire rien, vu que j'ai disparu pour ne plus revenir tel quel.
Suis-je poussière, ou chair, néant ou vie ? Telle est la question sans solution. Je sombre, peut-être la réincarnation est possible, qui sait ? Que suis-je, qu'étais-je ?

Esprit du loup

Parler de la guerre, entrevoir Éternatus, début de quête. Raison de la renaissance de Couraïge et l'attachement d'un esprit guerrier. Nouvelles vie et rencontres à venir pour ce jeune animal.

Le vent souffle doucement sur la plaine, quelques corbeaux et autres charognards traînent de-ci et là. De sobres tombes ont été édifiées à l’écart du champ de bataille. De nombreux morts, dont un chef de patrouille et un capitaine ennemi. Entre les bruissements de l’air et les cris d’animaux, tout le reste n’est que silence, mort et désolation.
Un être encapuchonné, grand de près d'un mètre soixante, un peu recourbé, avance avec difficulté entre les tombes. Les odeurs lui viennent, mais malgré son âge avancé et très visible, il continue d’un pas déterminé. Il porte une cape grise qui couvre son corps mince et fragile. Le vent révèle quelqu’un de très vieilli à la barbe longue et bien blanche s’aidant d’un étrange bâton. Celui-ci est juste à la taille de son propriétaire, avec des rainures en torsade et un large creux au sommet.
Dans cet emplacement, se trouve une pierre précieuse noire et brillante à la fois ronde et cubique par endroit. L’homme porte une sorte de robe de couleur un peu pourpre poussiéreuse et une ceinture avec une sacoche dorsale. Le vent redouble, mais il continue sa marche en ne se souciant guère du monde qui l’entoure. Tout ce qui l’intéresse, c’est semble-t-il une tombe particulière. Il ne fait aucun doute qu’il sait ce qu’il recherche et où s’arrêter pour profaner.

Au bout d'un temps de recherche, enfin, il se stoppe devant l’une d’elle et s’agenouille en enfonçant à sa gauche son bâton dans le sol. Il est face à une motte de terre trop petite pour un cacher un être humain, mais suffisante pour un autre animal. Il y a simplement quelques pierres au bout pour signaler l'endroit.
L’homme ramasse une poignée de terre, marmonne quelques mots incompréhensibles, puis la jette sur les pierres. Ensuite, il décroche la pierre de son bâton et de l’autre main, il prend dans son sac, une minuscule boule d’un blanc très éclatant et pur. Il plante la boule tel une graine dans la motte de terre et avec sa pierre, il appuie dessus pour l’enfoncer plus profondément. Encore des paroles imperceptibles et le sol tremble. La terre de la tombe s’engouffre et remonte. L’étranger remet sa pierre en place sue son support, se relève et s’écarte en faisant de grands gestes avec les mains et bras.
Quelque chose sort de la terre. C’est gris-fauve, poilu avec quatre pattes, une queue touffue, des dents et des griffes accèrès. Son corps et son pelage sont couverts de multiples blessures et cicatrices plus ou moins vielles. Il s’agit d’un loup revenu d’entre les morts, il sort péniblement de sa « tanière », se secoue pour enlever les gravats de son pelage. Il respire l’extérieur, il est vivant, mais c’est étrange. Il y avait encore une minute, il était mort et enterré. Un halo blanc, éclatant et très pur lui entoure le corps. C’est nouveau pour lui, il a l’air de ne pas comprendre ce qu’il vient de se passer.

L’homme s’approche et d’une voix calme et rassurante, il prononce ces mots qui résonnent tel un murmure : « Bon retour parmi les vivants, jeune loup ! Bienvenue à toi nouveau Couraïge, je suis Éternatus, un mage. Le reste importe peu, pour l’instant, c’est toi qui es intéressant. »
Le loup s'interposa dans une langue étrange : « Je suis encore en vie ? Comment peut-on se comprendre ? Vous savez mon nom, mais vous n’avez aucun droit sur ma vie ! »
Le dénommé Éternatus comme s'il lisait dans les pensées de son interlocuteur, déclara : « Allons du calme, votre heure n'est plus venue. Vous avez droit à une seconde chance et votre nouveau comportement est due à l'esprit que je vous ai transféré. »
Il fit une courte pause et continua en balayant d'un monologue les possibles questions : « Si vous êtes là, c'est que la mémoire de Guirou est très importante et précieuse. C'est l'esprit que je vous est attaché et il connaît des légendes oubliées que j'aimerai archiver. Grâce à lui, vous pouvez communiquer avec tout le monde, mais aussi bouger et vous battre tel un guerrier. Vous disposez donc d'une forme anthropomorphe en plus de votre apparence actuelle. Aussi, comme vous étiez mort, une partie de votre ancienne vie s'est évaporée. Je peux vous rappeler pourquoi vous êtes mort, mais vous devez me promettre de ne pas révéler à l'homme que vous avez sauvé que vous êtes en vie. »
Couraïge grogna d'indignation : « J'ai perdu la vie pour en protéger une autre. J'ai le droit de reposer en paix et de choisir quand je reviens. D'où vous osez intervenir et m'ajouter un esprit ? Surtout, que je sens que c'était un ennemi ! »
Le mage reprit : « Je comprend votre mécontentement, mais vous possédiez le corps en meilleur état et vous aviez une “résonance” avec Guirou. Plusieurs êtres-vivants ont des animaux totémiques et vous devinez bien lequel est celui de Guirou. Peu importe les origines, l'affiliation de cet animal, je n'avais pas beaucoup de possibilités. Vous devez apprendre à vivre avec lui désormais. Je vous donne une mission pour parfaire votre lien et vous pourrez recommencer à vivre comme bon vous semble loin des hommes. Je vous rappellerai au besoin selon votre accord. »
Couraïge dubitatif et compréhensif : « Je ne suis pas trop d'accord pour supporter cela, mais j'ai l'impression que vous ne me laissez guère le choix. Soit, j'accomplirai votre stupide mission et après je disparaîtrais en emportant ce fardeau non voulu. Néanmoins, je veux savoir qui était ce Guirou et quel est l'humain que je ne dois pas retrouver au risque de le mettre en danger. »

De son vivant Guirou, dont le vrai nom demeure inconnu était un guerrier chef de patrouille. Il est mort en emportant avec lui un ennemi haut placé. Petit bémol, c'était un humain qui appartenait au camp adverse de Kaine, l'homme qu'a sauver Couraïge. Kaine, était important pour le loup, mais celui-ci l'a oublié. Couraïge n'aime guère sa nouvelle condition et vie, mais il devra faire avec et apprendre à contrôler l'esprit combatif de Guirou. En plus d'une apparence de guerrier, Couraïge se voit offrir des vêtements pour un peu de pudeur et de respect moral, ainsi qu'un fourreau adaptable à toutes lames.
Il ne prend qu'un simple pantalon qu'il déchire aux genoux pour plus de liberté de mouvement. Et s'accroche dans le dos, le fourreau à l'aide de cordes trouvés sur le champ de bataille.
De base, le canidé possède ainsi un pelage gris fauve et une stature normale de loup avec une aura blanche. Guirou est né dans le combat et la souffrance, il ne connaît pratiquement rien d'autre. Il était l'un des rares hommes à encore connaître certaines légendes et histoires perdues. Il était blanc de peau et devait avoir près de trente-cinq ans. Grâce à cet esprit, Couraïge peut en forme guerrière faire un mètre soixante-dix, avoir un peu de muscle et porter des habits.

Peu après Couraïge avance vers une grotte qui donne sur un tunnel souterrain. L'intérieur du tunnel est faiblement éclairé par des torches tenues par une dizaine de gardes. Ils ont des armures légères et portent diverses armes. Posté à l'entrée de l'antre lumineuse, Couraïge les épie discrètement. De là, il voit dans un coin, que l'un d'eux se tient à l'écart. Celui-ci possède une épée courbe qui brille dans la semi-pénombre.
Celle-ci plaît beaucoup au loup qui pense : « Jolie épée ! Et si je te la prenais ? » D'un coup discret et rapide, tel un souffle de vent, la lame frappée par on sait quoi tombe au sol. Le garde isolé se penche pour la récupérer  et a donc un moment d'inadvertance. La seconde d'après, avec un léger coup de tranchant de main dans la nuque, il est dans les vapes et Couraïge s'empare de l'arme. En forme guerrière, le loup la tient par le pommeau et s'élance vers l'armure.
Il arrive dans une pièce lourdement gardée et protégé par une porte et un soldat assez costaud. Le loup-guerrier la contourne par le côté et trouve un interstice que la nature a formé d'elle-même. Il range son arme dans son dos et entre par le trou. Ainsi, il parvint à prendre l'armure sans problème et l'enfile aussitôt. Elle s'adapte directement à sa corpulence de guerrier fin et agile. Les gardes alertés par leur camarade trouvé à terre font sauter la porte de ses gonds et surgissent. Ils tentent de barrer la route, mais le voleur lupin leur file entre les doigts avec une agilité et vitesse peu commune.
Vers la sortie du tunnel, un autre garde massif bloque le passage. Cependant, rien ne semble pouvoir arrêter Couraïge qui tel un fantôme, lui passe au travers du corps. Celui-ci n'est pas tué par cet étrange passage, mais restera à jamais marqué par le phénomène. Les gardes ne comprennent pas ce qu'il s'est passé et voient un loup gris un peu lumineux qui court vers sa liberté en emportant son précieux butin.

Ils vont pour le poursuivre, mais sont stoppés net par l'étrange personnage qu'est le dénommé Éternatus. Il a surgi de nul-part et d'une parole incompréhensible et de grand geste avec son bâton, il leur fait tout oublier. Ils repartent à leur poste pendant que le mage rejoint Couraïge. Celui-ci attend à l'extérieur et contemple ses trouvailles. La lame est ordinaire et très maniable. Quand à l'armure, elle réagit à l'apparence de Couraïge. Elle est visible quand il est en guerrier et disparaît lorsqu'il est en loup pour ne laisser qu'à la place, un petit losange lumineux entre ses poumons. Le reste de ses affaires et l'aura blanche peuvent être dissimulés lorsqu'il passe en animal et ainsi lui permettre d'être pris pour un loup presque normal.
Éternatus s'approche de Couraïge et lui touche le haut du crâne en faisant dans un long monologue d'une voix calme et posée : « Maintenant, j'ai accès à la mémoire de Guirou, je consignerai tout ça dès que possible dans mes archives secrètes. Comme promis, désormais, tu es libre de vivre ta vie comme tu l'entends. Je te recontacterai quand il le faudra, reste disponible et veille à donner de l'action à Guirou. Il n'aime pas rester à rien faire, il est né dans la guerre après tout, il ne connaît pratiquement que ça. J'ai bien fait de ne pas chercher un possible descendant, j'aurais été déçu. Ceci dit, il n'est pas impossible que je me trompe. Mais chercher à retrouver ce que l'on veut fuir n'est peut-être pas le bon choix à faire, à toi de voir. Je te laisse noble Couraïge, puisse tu vivre en loup et mourir en tant que tel sans te soucier du regard des autres espèces.»
Sur ces mots, les deux individus se quittent et chacun part de son côté. Eternatus va vers la plaine venteuse et lointaine. Tandis que couraïge entreprend de s'engouffrer dans une forêt bordant une rivière dont on entend le léger ruissellement.

Un jour, alors que Couraïge erre dans les bois, il entend des hurlements et aperçoit des cerfs partir dans plusieurs sens. Des loups les traquent, mais la tâche n'a pas l'air simple entre les cervidés qui s'enfuient et les autres qui veulent couvrir la retraite des premiers. Cependant, le groupe de loups est organisé et la débandade est à leur avantage. Ils sont cinq, mais ils paraissent beaucoup plus nombreux. En effet, d'autres cris les accompagnent et perturbent d'avantage les cerfs.
Couraïge décide de se mêler à eux, il en a assez d'être seul et de ne chasser que pour lui-même. Il répond à leur chant et avec l'esprit prend part à la chasse. En très peu de temps, quatre cerfs sont piégés et mortellement blessés. Le reste du groupe est parvenu à s'échapper, mais qu'importe, il y a suffisamment de nourriture pour toute une meute.
D'autres loups rejoignent les chasseurs victorieux. Le mâle dominant, un noir-argenté un peu massif s'approche alors des proies. C'est lui qui va se servir en premier, puis viendra sa compagne, les alphas, les omégas et les louveteaux. Ensuite, pour les restes , ce sera le tour des vagabonds tel que Couraïge et des charognards. Néanmoins, le dominant se méfie du loup, au premier coup d'œil, il sait que le nouveau venu est différent. Devant le chef, l'étranger se met par terre sur le dos en signe de respect et laisse voir son symbole, sa marque d'esprit.
Devant l'insistance des loups-chasseurs, le dominant décide de laisser l'individu être parmi eux quelque temps. Mais il ne devra rester que pour une durée maximum de deux lunes. Après cela, il devra partir ou se battre. Le chef ne voit qu'en lui un très possible concurrent et ne peut supporter plus longtemps son regard.

Couraïge rejoint donc la meute de loup et participe à la vie, à la chasse et aux nuittées hurlantes. Et puis un jour, après plus d'un mois de séjour, il s'en va avant que le chef qui le suspecte à tort de vouloir sa place ne se montre trop arrogant. Mais le loup voyageur ne sera pas seul sur le chemin. Il est rejoint part une louve oméga, de pelage marron et du nom de Laïka. Elle a décidé d'elle-même de l'accompagner.
Le vagabond n'est guère du genre à faire des avances. Mais il ne dit pas non à cette compagnie, car viendra un jour où comme la plupart des êtres-vivants, il faudra se fonder une famille et un avenir. Il ne la contraint pas, mais la prévient des risques et des dangers qu'elle pourrait encourir en le suivant. Il n'est pas foncièrement mauvais, mais refuse qu'on le suive juste pour lui faire plaisir, surtout quand sa propre vie peut être en danger. Laika est sincère et accepte d'aller où il ira qu'importe les épreuves et les tempêtes. Ensemble, ils iront loin et personne ne pourra les empêcher de vivre libres éloignés des hommes et de leurs guerres intempestives. Même un précipice ne pourra les arrêter. Ils courent aussi vite qu'ils le peuvent avant de s'élancer...

L'horizon, l'infini, une nouvelle vie commençait pour eux. Il y aura sûrement des combats, mais aussi des moments de paix dont il faudra profiter. On ne vit qu'une fois et on n'a pas tout le temps une seconde chance de renaître pour se reconstruire.

Par Guirou, noble guerrier sans nom et histoire, oublié de tous et messager d'une époque, de légende perdues.



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Flopostrophe
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MessageSujet: Re: Chroniques de héros - PA   Chroniques de héros - PA EmptyLun 9 Avr 2018 - 21:39

Salut Lame :) j'ai lu ta nouvelle, même si je n'ai pas suivi en détail l'aventure de tes héros. L'histoire que tu racontes ici m'a semblé agréable à lire, bien que légèrement clichée, je veux dire par là qu'il y a déjà beaucoup de récits qui racontent ce genre de péripéties. Mis à part ça, j'ai bien aimé. Le héros est gentil, et la fin donne envie de connaitre la suite, est-ce que son vieil ami est vraiment le coupable ou pas?...
Deux petites phrases à clarifier:
"Une des fenêtres de la pièce n'était pas volets fermés donnait vue sur la rue", alors là il faut que tu reformules, tu as dû être distrait, on ne comprend rien ^^
"En silence, je le mène les voitures de police qui viennent d'arriver." il y a ici un petit bug, tu voulais sûrement dire "En silence, je le mène aux voitures de police qui viennent d'arriver.".

Une dernière chose, si tu veux améliorer un peu plus ton texte, je te conseille de relire tout tes temps et conjugaisons et de décider si tu mets tout au présent ou tout au passé. La plupart me semble être au passé, donc relis bien et remets au passé ce qui est au présent. Attention, tu dois aussi choisir si tu écris au passé simple ou au passé composé "je suis devenu" ou "je devins" par exemple. Une fois que tu auras choisi un des deux, relis pour que tout soit conjugué de la même manière. Mais bon, ça ce n'est pas encore trop dérangeant, c'est surtout choisir présent ou passé qui me semble important :)

Voilà, cette fois je n'ai plus rien à dire, à part que j'aurais aimé plus de détail sur le moment de la découverte de ses pouvoirs, la première fois où il avait volé... Wink A part ça, je te souhaite bonne écriture et bonne continuation !! :D
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MessageSujet: Re: Chroniques de héros - PA   Chroniques de héros - PA EmptyLun 9 Avr 2018 - 22:17

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blanc


Wild Beasts

Bête sauvage

Dans un monde à l'époque indéterminée, à la végétation dense, au temps calme et aux intempéries peu souvent désastreuses.
Un humain sort en courant des hautes herbes. Il souffle et la poussière du sol vole sous ses pas. Il est de peau légèrement rosée, assez massif et a les cheveux bruns et courts. Il semble avoir un peu plus d'une vingtaine d’années et mesure à peu près un mètre soixante. De la poussière se colle à ses vêtements, un large haut gris sans manche et un simple pantalon anciennement bleuté.
On entend le bruit du vent qui s'engouffre dans cette plaine qui parait paisible. Les animaux aux alentours, ne se soucient pas du tumulte qui a lieu et continus de paître, paresser, chasser ou manger.
L'individu en pleine course est poursuivi par une véritable bête sauvage. On dirait un grand lion de couleur rouge avec une musculature plus imposante qu'un félin normal. Les bosquets sont secoués, le sol balayé, c'est une véritable course effrénée. Le reste autour n'a plus d'importance tant il est vide de conflit. Ce n'est pas habituel, mais ce n'est pas ce qui inquiète le jeune homme. En effet, il voit que devant lui s'ouvre une bifurcation avec un cul-de-sac au bout. À force de tourner dans tous les sens, il en a perdu son chemin et se retrouve coincé.

Maintenant, c'est la bête ou lui et il ne se laissera pas faire. Du fait de l'animal en question, on pourrait croire que ses chances de survie sont minimes. Mais il ne peut reculer, il n'a plus le choix, vivre ou mourir, se nourrir ou être mangé telle est la loi du plus fort.
Arrivée face à lui, la créature le fixe un moment, l'homme semble prêt à affronter son destin. Elle charge, il exécute une roulade et tente de lui monter sur le dos pour la maîtriser. Le félin riposte avec des coups de griffes dans le vent. Le garçon enchaîne avec des feintes de frappes et des pas sur le côté pour retenter d'approcher au corps-à-corps. L'adrénaline lui monte à la tête, il fait face à son destin.

Le lion bondit et parvint à le bloquer au sol, mais l'être désavantagé réussi à donner des coups sur les pattes avants et à viser la gueule. Un coup de pied bien placé dans le plexus finit par faire reculer le fauve. Il se dresse sur ses membres postérieurs et laisse place à un jeune homme d'à peu-près le même âge que son adversaire. Leur morphologie est pratiquement similaire, sauf qu'il est un peu moins grand. Il a les cheveux longs et roux et la peau très claire. Son torse est nu, mais le reste est couvert par un pantalon rouge coupé aux genoux. Il reprend sa respiration, tandis que l'autre demande d'un ton amical si ça va.

– Eh bien ?! Boran, on arrête ?!
S'exclame le coureur étonné d'avoir réussi a atteindre son camarade.

– Vaut mieux, j'aurais pu te tuer Agrim. Face à une bête, quand on n'a pas l'avantage, il ne faut rien tenter. Je t'ai laissé placer tes coups, mais je ne m'attendais pas à une telle violence.
Rétorqua et sermonna le nommé Boran entre deux souffles.

– Bat-toi comme si ta vie en dépendait, c'est toujours ce que tu me dis. Je ne suis peut-être pas comme toi. Néanmoins, je veux démontrer qu'il ne faut pas me sous-estimer. Tu es mon cousin, il n'y a donc aucun risque avec toi. Et puis je te rappel que tu n'es pas le seul à avoir un animal totem, même si le tien est un légendaire mixte.
Lance Agrim d'un air de défis, il est encore prêt à se battre et à risquer sa vie.

– Le problème, c'est justement que tu veux faire face à un possesseur de totem transformiste et de renforcement, mon cher frère de naissance. Et puis toi, tu n'as pas un totem très présent. Parmi les cinq types connus, tu as écopé seulement du spirituel. Et comme tu l'as découvert récemment, tu ne sais pas encore bien l'utiliser et tu ne connais qu'une infime partie de ses possibilités.
Déclare le transformiste lion tout en s'étirant, user de son pouvoir le fatigue plus vite que n'importe quelle autre activité.

– Pour un fils de banni, je trouve que tu te débrouilles bien. Le hasard fait bien les choses, avoir un don que seul le clan des “Lions Écarlates” doit posséder et savoir aussi bien l'utiliser. Franchement bravo, heureusement que ton père, mon oncle en faisait partie, sinon je me serais retrouvé seul sans comprendre et sans savoir quoi faire du chien qui dort au fond de moi comme dans une niche. Ah-ah, c'est bien de ressasser le passé pour aller de l'avant.
Enfin, je n'ai peut-être qu'un chien en totem esprit, mais j'ai au moins la chance d'en avoir un. Il y a des gens qui ne savent pas ce que c'est que d'avoir un animal totem. Et puis tout peut évoluer, qui sait ce que nous réserve demain ?!
Commente le combattant à esprit canidé, il est moins épuisé, mais est de tout même un peu fatigué de la chasse.

Tout parait tranquille, quand un violent bruit, éclat du ciel se déclare à l’horizon. Des nuages grossissent, deviennent gris, voire très sombres. Il y a un début de tonnerre et de pluie accompagnés de quelques éclairs signe d'un orage. Des rochers dévalent les montagnes, des volcans se réveillent, des animaux que l'on croyait disparus ou éteins surgissent du néant. Beaucoup s'écroulent peu de temps après leur apparition.
Ils ne sont plus adaptés à l'atmosphère de ce monde qui a bien changé et évolué. Dans leur chute, ils entraînent fracas et désolations et c'est encore pire avec ceux qui survivent plus longtemps. Prit de folie et de panique, ils ravagent tout sur leurs passages. Champs, habitations et individus en payent les frais.
Boran et Agrim savent qu'ils n'ont pas le choix, la pluie les mouille abondamment. D'un commun accord, il est rapidement décidé que le lion ira sauver un maximum de gens, préserver la vie autant que possible. Pendant ce temps, Agrim devra se diriger vers le nord de la plaine où est érigé une grande et très ancienne stèle. La plus forte concentration d'intempéries semblent venir de là. Leur intervention sera donc malheureusement de petite envergure, mais ils peuvent hésiter. La vie est tellement précieuse à leurs yeux et la tempête loin d'être anodine.

À quelques centaines de mètres du vieil édifice, là où la météo se fait plus présente et dangereuse. Entre deux gouttes d'eau, Agrim aperçoit un homme vêtu de gris qui fait de grands gestes. Il lève les bras vers le ciel puis dressent ses mains vers le pylône dont la pointe s'illumine. Un petit cyclone s'échappe du haut puis grossit à vue d’œil pour se perdre dans les nuages et faire pleuvoir les caprices intempestifs et mortels. Il s'agit vraisemblablement d'un mage qui utilise le grand monument sacré pour invoquer le temps sous tout ses aspects : météorologique et temporel.

Agrim sous la pluie battante, tout en bravant les méfaits des cieux, s'approche. Il cri « Égoastolak arrêtez, vous mettez la vie de milliers de gens en danger ! ». Il tente donc de raisonner l'instigateur, mais les paroles d'Agrim se heurtent à un mur. Il comprend alors que rien ne le fera changer d'avis et qu'il n'y a plus qu'à recourir à la force.
En effet, l'individu coupable, Égoastolak est persuadé que la population humaine doit être énormément réduite. Il pense qu'il y a trop de monde et que par conséquent des vies doivent être sacrifiées.
Cependant, cela n'aura des répercussions que pour quelques décennies seulement. À cela, il juge que s'il le faut, il sera prêt à recommencer autant de fois que possible et nécessaires selon lui. Agrim n'a pas le choix, il est obligé d'en découdre à mains-nues en espérant que Boran puisse intervenir à temps. Es-ce qu'il peut le contacter mentalement et peut-il être entendu ? Peu importe, il tente le coup en y croyant bien fort et fonce sur l’ennemie.

Le jeteur de sort évite aisément la charge et réplique rapidement avec des coups-de-poing entourés de foudre. Il se déplace à une vitesse qui prend tout d'abord Agrim au dépourvu. Mais par la suite, celui-ci parait prédire les prochaines attaques. Autour d'eux, les éléments continuent de se déchaîner sans interruptions en continuant les saccages.
Une esquive sur le côté suivi d'un direct droit, l'adversaire flanche un peu. Il recule et comme le combat rapproché n'a pas l'air d'être son fort, il enchaîne les projections et magie à distance. Es-ce qu'Agrim fait usage de son totem ? Il faut admettre que ses capacités de parades et de ripostes sont hors normes. Un humain normal ne pourrait tenir dans des situations pareilles. Des éclairs jaillissent, le sol se craquelle, cependant il parvint à atteindre l'autre individu. Celui-ci titube et s'écarte un peu, il doit réfléchir vite à une solution. Agrim se secoue et prépare un nouvel assaut. Si le combat s'éternise, Égoastolak sent qu'il va perdre, alors c'est le moment de sortir un atout de sa manche. Il a peine le temps de mettre son plan à exécution, que déjà, il se fait charger à nouveau.
Une brume épaisse s'élève tandis que la tempête continue de faire son œuvre aux alentours. Les ravages grondent, tandis que le jeune défenseur comprend qu'il n'a plus d'autre initiative que de mettre hors d'état de nuire le mage. Il est résolu à en finir vite et s'il le faut à le tuer. Cependant, il s’échappe dans sa colonne de brouillard. Agrim est déterminé, mais la fumée masque son objectif, qui sait d'où va venir le prochain coup ? Si ça tourne mal, pourvu que Boran puisse venir à temps pour sauver la situation et mettre fin à tout cela.

Une frappe dans le vide, le garçon au totem ne sait pas où frapper. À part le cataclysme qui les entoure, tout est presque silencieux. Soudain, une ombre se forme derrière lui. Il réussit à se retourner vite et a cogner au torse de l'attaquant. Le maître des sorts se voûte un peu et rassemble toute sa puissance dans ses mains pour un ultime foudroiement. Il envoie valser Agrim contre le grand pilonne, la stèle.
Une bourrasque très violente de foudres et de vents se déclenche et le jeune souffre beaucoup. Il est bloqué à l'édifice, ses pieds ne touchent plus terre. Le mage intensifie le déferlement d'énergie et prononce : « Ressens la même douleur, voir plus que le monde entier ! ». Il proclame haut et fort ces paroles tout en entonnant une longue et sombre mélopée incompréhensible. Le piégé est frappé par le temps et la magie. Néanmoins, il se défend encore et de toutes ses force cogne lourdement sur l'hommage aux cieux. Il fragilise peu à peu le monument, tout en encaissant avec peine les éclats d'éléments.

Alors que tout semble perdu, tout s'arrête brusquement. Agrim ne doit son salut qu'à l'arrivé inopinée et soudaine d'une charge dans le dos d'Égoastolak. Un individu à l'aspect bestial écarlate surgit de nul-part. C'est sans aucun doute, Boran qui réussit à expulser l'enchanteur essayant vainement de se relever. Le fauve se jette sur lui dans un excès de rage, l'écrase contre le dallage. Le mage ploie sous le poids de l'animal, il se débat, c'est fini. Le félin lui plante ses griffes dans le haut du buste. Il appuie jusqu'à ne plus entendre le moindre cri, souffle et à ne plus voir le moindre mouvement venant de sa victime.
Ainsi, c'en était terminé, la tempête se calme un peu sans pour autant s'estomper. Agrim avait donc bien contacté mentalement son ami sans savoir s'il serait entendu. Il retombe sur le sol tandis que la flèche de pierre s'écroule dans un grand fracas. Son ami avait été guidé par un instinct mystérieux et une volonté sans faille, qui donc a été témoins de leur "exploit" ?

Tout d'un coup, provenant d'on ne sait où, une voix au ton bienveillant s'élève. Elle est à la fois éloignée et proche, un sombre individu s'exprime alors dans un long monologue...

– Ainsi une tempête des âges s'est déclarée ! Ce qui appartenait autrefois au passé, est revenu pour détruire inconsciemment une partie du présent. Il s'agissait donc d'une catastrophe à la fois naturelle et divine. Les dégâts aléatoires et imprévisibles ont montré la dangerosité de s'opposer à l’ordre établi. Cette véritable colère des Dieux devait frapper comme tous les mille ans.
Toi Agrim qui a voulut défier le déclencheur. Tu ne sera plus jamais pareil, le contact avec le monument et la magie a bouleversé ton organisme. Ton totem-esprit chien-loup est plus présent qu'avant et tu peux désormais te transformer. À la base, ton totem n'était qu'un animal spirituel, mais la temporalité a changée la donne.
Tu as maintenant, accès au canidé originel, mais aussi au félidé originel. En effet, dans une autre vie, tu aurais été lié à un félin... Cette puissance est trop grande pour toi seul, c'est pourquoi, moi Éternatus, pseudo-entité des esprits et du lien, je vais t'aider à contrôler cela. En échange, tu devras héberger mon totem dragon, le temps nécessaire pour contenir ta nouvelle forme ! Je pense que tu devrais y arriver d'ici cinq ans. Si tu venais à vouloir me rejeter avant le terme, tu risquerais de te tuer. Prend donc garde à ne pas avoir trop soif de liberté !

Boran et Agrim se regardent d'un air étonné et des questions restent en suspend. Qui est donc ce mystérieux allié et pourquoi fait-il tout cela ? Après ses paroles, la puissante voix se change en grondement, une raie de lumière perse les nuages. La tempête se fige instantanément, une substance blanchâtre provenant de la terre, des animaux morts, de la stèle brisée, d'Agrim et son cousin s'élève et s'envole vers les cieux.
Ils ne comprennent pas trop ce qu'il se passe, mais ils savent tout deux que plus rien n'est comme avant. Chacun devra partir de son côté, leur route se recroiseront peut-être, seulement la vie a trop évolué. L'équilibre incertain a été bouleversé, leur trop grande différence et leur côtoiement sont maintenant incompatibles.
Les nouveaux pouvoirs d'Agrim peuvent être mal vus, alors que Boran a sauvé des gens. C'est celui qui a le plus souffert qui risquerait d'être chassé et mal jugé. Tout cela est très ironique, mais c'est la vie, il faut toujours un coupable. Et cadavre est moins parlant, cela est loin de suffire comme preuve.
De plus, les mages et les chamans de ce monde sont rares et protégés. Les attaquer est fortement punis et pire encore de les tuer sans motif clair et justifié. La tempête a très bien pu se déclencher d'elle-même, accuser un illuminé est donc passible de représailles.

“La grande faucheuse est passée, des milliers de vies ont rejoint le monde des esprits. Les âmes des défunts reviendront aider les vivants quand sera venu pour eux le temps. Les défunts deviendront alors à leur tour des totems. Ainsi, la mort n'est que le début d'une nouvelle forme de vie.”
Agrim l'humain au totem d'esprit s'en est allé et Animal Multi (AM) s'est éveillé. Il ne fait plus parti de ce monde. Cependant, Boran ne l’oubliera pas, car il était un ami, un compagnon, un partenaire, un “frère”, un parent. Une dernière poignée de main, un poing sur le cœur et sans un mot, ils se séparent à regret. “Ne dis jamais adieu à un ami qui part. Ce n'est pas un adieu, rien qu'un au revoir...”

Guerrier animal

Le nouvel Agrim va devoir apprendre à gérer son pouvoir assez complexe. En effet, il peut maintenant se transformer en diverses bêtes : canidés, félins. Et aussi en dragon grâce à l'aide temporaire et à distance d'Éternatus, une sorte de dieu omniprésent et respectable.
Agrim alias AM traverse un tunnel et se retrouve dans un autre monde. On dirait un style médiéval, une nouvelle vie, de nouveaux horizons et un nouvel avenir comment et s'ouvrent devant lui.. Plus rien n'est pareil, dans cet endroit, bordé de forêts, la végétation subit déjà les affres de l'homme. Des routes s'étendent et des édifices de pierres sont érigés et pointés vers le ciel.

En chemin vers sa destinée, l'étranger rencontre des soldats, mercenaires. Ils sont une vingtaine et veulent aller libérer la fille d'un puissant et riche seigneur. La jeune femme est apparemment prisonnière d'une redoutable sorcière dont l'armée de sbires et ses pouvoirs veulent dissuader quiconque d'approcher leur territoire. Les mercenaires comptaient tout de même tenter leur chance, attirée par la forte récompense. Braver la forêt interdite, le repère de l'enchanteresse est certes de la folie, mais il faut bien que quelqu'un le face. Il faut littéralement se jeter dans la gueule du loup, au milieu des bois, de la faune, des herbes et du vent.
Dans le groupe, il y a une espèce d'illuminé du nom de Gaïdon, un connaisseur de sorts et secrets anciens. Il voit en Agrim un possible allié pouvant faire la différence et faire pencher la balance de leur côté. Le nouveau venu a besoin de défis pour apprendre à maîtriser sa puissance, il accepte donc de se joindre à la troupe.
L'argent ne l'intéresse guère, c'est pourquoi il préfère avoir une part moins importante en cas de réussite. Cependant, il ne peut reculer contre l'espoir d'écourter sa compagnie avec Éternatus. Ce dieu veille sur lui comme un geôlier sur un détenu en attente de son jugement. Depuis qu'Agrim est partis de son monde d'origine, c'est comme s'il s'était écoulé un an, c'est déjà trop.

Arrivés à l'orée du repère, du lieu tabous, situé dans la grande forêt de sapins. La tour de la sorcière s'y trouve et avec prudence, les guerriers observent les lieux tout en avançant en silence. Ce qui reste de la tour est perdu dans les bois. Le bâtiment est en ruine, il devait être très haut de couleur grise avec des meurtrières et de créneaux. Il n'y a pas l'air d'y avoir âme qui vive. Où sont les fameux sbires et la fille du seigneur ? Était-ce une rumeur, la sorcière existe t-elle vraiment ? Ils approchent doucement quand même, jusqu'ici très peu en sont revenu. Mais sont-ils bien sûr de ce qu'ils ont vu ? Sont-ils au bon endroit au bon moment ?

Soudain, des arbres et buissons disparaissent laissant, place à une vaste clairière remplit de soldats aux yeux rouges à la peau très foncée et vêtus d'armures noires. La tour est bien là telle que l'on l’imaginait, droite, solide et menaçante.
C'était un piège et le groupe se retrouve complètement encerclé par une centaine d'hommes armées de lances et d'épées. Il y a aussi quelques archers en retraits qui pontent leur arc. Agrim ne réfléchit pas. Il s'élève un peu dans les airs et se change en dragon. Il bat des ailes sous les yeux stupéfaits de tous, puis retombe en piqué en fondant à travers les arbres. Il flambe quelques adversaires et calcine du bois le gênant. C'est la débandade, il rigole fortement, ce qui effraie les ennemis. Mais c'est alors qu'il, se retrouve soudainement et mystérieusement attiré contre dans la tour. Tout se passe contre sa volonté, il roule à l'intérieur en forme humaine.

Au-dehors, il a suffisamment mis la pagaille pour donner un avantage temporaire aux mercenaires. Il doit néanmoins vite en finir ou son attaque n'aura servi qu'à faire reculer la défaite de ses compagnons. En effet, les ennemis ne voyant plus le monstre repassent à l'attaque. La voix dans sa tête et lui garantit que la plupart des hommes vont s'en sortir, mais qu'à un moment, ils vont s'en aller, le laissant seul face à l’ensorceleuse.
Peut-il gagner contre à quelqu'un dont il ignore tout ? Peut-il gagner dans un terrain où il n'a pas l'avantage ? Aux premiers abords, la tour paraissait de taille et d'apparence modeste et ordinaire, mais en fait, elle est beaucoup plus imposante. Tout est démesuré, vue de dedans, on aurait plutôt dit les couloirs d'un château.
La jeteuse de sort se dresse devant Agrim, elle ressemble à une femme ordinaire, grande, élancée aux cheveux noirs très longs. Son manteau sombre lui donne un aspect de corbeau. Elle n'est pas particulièrement laide, mais ne semble pas vouloir user de ses charmes. De toute façon, cela n'aurait aucun effet sur la bête sommeillant en l'intrus. Aucune parole n'est échangée et dans un fracas de pas, griffes et projections sorts, un affrontement s'engage.

L'espace d'un instant Agrim ne sent plus l'emprise d'Éternatus, il comprend que la magie de l'adversaire bloque l'implication de son “allié”. Il doit alors se débrouiller seul en gardant le contrôle sur lui-même et en combattant la sorte de femme. Des pierres sortent du sol, un crépitement se fait entendre.
La sorcière surgit dans son dos et il a à peine le temps de la parer qu'il se fait déjà recouvrir par la roche. De plus, il ressent un martèlement contre les blocs. S'il ne s'en tire pas vite, il va se retrouver écraser sur le sol. Les bruits extérieurs ne résonnent plus, il se recroqueville, se concentre et d'un seul coup expulse tout autour de lui. C'est comme s'il était une bourrasque à lui tout seul.
Un bruit sourd, l'enchanteresse surgit de sous les décombres et file vers Agrim. Elle sait que se battre à distance est futile avec un individu de cette envergure. Il répond, poings contre poings. Ils demeurent immobiles, se regardent, se crispent. Chacun tente de pousser l'autre en arrière pour qu'il bascule. Le combat physique vire donc au mental, c'est au premier qui lâche. La sorcière contre la bête difforme, qui va l'emporter ?

Après plus d'une minute pendant lequel de l'âpre contact s'est effectué, Agrim décide de céder une seconde. Il recule, titube, créé une ouverture pour son ennemi qui essaye de le projeter vers un mur porteur de la tour. Cependant, il se baisse à temps et rapidement parvint de toutes ses forces à décocher un uppercut dans la tête de son adversaire.
La sorcière vole vers une paroi, s'écroule au sol et se volatilise, la tour ou le château commence alors à disparaître dans un nuage de fumée. Agrim respire fort, son côté fauve tente de reprendre le dessus, mais il le maintient, il se prépare à une nouvelle attaque. Une silhouette se dessine dans la brume, elle est couchée parterre comme si elle dormait. Doucement, la personne se relève tandis que le décor se dissipe. Agrim regarde à droite et à gauche et constate qu'à la place de la construction, une clairière plus lumineuse s'étend sur plusieurs mètres.

Les soldats que combattaient les mercenaires reprennent des couleurs et prennent conscience des événements. Les mercenaires qui accompagnaient Agrim ont perdu sept des leurs. L'illuminé fait partis des survivants. De l'autre côté, certains soldats ont trouvé la mort, car ils étaient victimes d'une sorte de métamorphose qui les faisaient passer pour des ennemis.
Tout n'était donc que mystifications et une jeune femme s'approche d'Agrim. Elle est grande à la peau claire, aux cheveux longs et châtains, pas trop mince et assez jolie à regarder. Elle est très bien habillée et ne parait pas être une dame du petit peuple. En d'autres temps et circonstances, elle aurait sûrement plu à son “sauveur”. Néanmoins, il fallait se rendre à l'évidence, c'étaient la fille du seigneur et Agrim n'appartenait pas à ce monde. Tout ce qu'il s'autorisa, c'est de lui demander son nom en échange du sien. Elle se nomme Soraya et comprend que son “héros” ne cherche ni la gloire, ni les faveurs.

– Je vous remercie pour ce que vous avez fait. Je pense que vous ne voulez rien de moi, mais acceptez tout de même ceci.
Dit-elle en lui montrant une pierre ronde et jaune portant des runes gravées sur la partie visible.
Cela appartenait à la sorcière, veuillez l'accepter en gage de bravoure. Je pense quand tant que puissant combattant, vous méritez une relique comme preuve de votre dévouement.
Continua t-elle en prenant la pierre à deux mains et en la tendant devant elle.

– Je n'ai fait que mon devoir, gente dame, mais je ne peux accepter cet hommage. Votre gratitude, c'est tout ce que vous pouvez me donner, je ne désire rien de vous. Je ne suis pas d'ici et me suivre serait une bêtise sans nom. Il ne faut pas prendre à la légère ces choses.
Déclara-t-il d'une voix douce en s'agenouillant poliment.

Autour d'eux les hommes, mercenaires et soldats mélangés se dévisagent. La tension est palpable entre eux, mais le temps n'est plus au conflit. Chacun a ses raisons d'en vouloir à l'autre, néanmoins, le règlement de comptes par les armes n'est pas une solution. Rien ne fera revenir les camarades déchus et ce n'est pas tout de suite qu'une vraie paix se constituera...

Sur le chemin, Soraya tente d'en savoir plus sur Agrim, mais Gaïdon se contente de dire que celui-ci vient d’ailleurs et qu'il a plus de puissance qu'il ne le pense. Le transformiste garde ses distances, il veut éviter de prendre des risques. Il se doute de quelque chose sur ce qu'il s'est passé, mais ne laisse rien paraître de ses interrogations. Lui et Éternatus auront tôt ou tard des réponses. Soraya est donc ramenée à son père, le voyage du retour se passe sans histoire...
Devant le château, un garçon richement vêtu les attend. Il se fait réprimander par la jeune femme sur le fait que s'il voulait vraiment d'elle et qu'elle comptait plus pour lui que l'or, il aurait dû se charger lui-même d'aller la chercher.
Soraya va donc repartir avec ses gardes et les siens à l'intérieur de son foyer. Avant, elle glisse quelques mots à Agrim : « Vous ne voulez rien de moi, mais je peux vous libérer de vos engagements. C'est la moindre des choses, retrouvez-moi dans trois jours près du saule au niveau des douves. Vous saurez tout et on sera quitte, enfin, j'espère...».

*

Le soir du rendez-vous, Agrim se rend aux abords du château, à proximité d'un arbre et non loin de l’édifice, se tient une silhouette. Elle est cachée par la pâleur de l'environnement, la lune ne perce pas encore assez, mais Agrim n'a pas besoin de cela. Il sait très bien pourquoi elle lui à donner une entrevue. Elle sait pour Éternatus et il est venu le temps des réponses et des choix. Soraya, lui sourit s’accoude au tronc et raconte tout à son interlocuteur. Celui-ci s'assoit dans l'herbe pour écouter attentivement le récit.

C'est l'histoire d'une jeune femme, fille d'un grand seigneur. Elle s'était procurée chez un antiquaire, une pierre magique et runique. Elle l'avait utilisé pour faire apparaître des dangers que des mercenaires ont affrontés. Elle voulait trouver quelqu'un de plus valeureux qu'un simple noble craintif et lâche. Les hommes qui convoitaient la récompense étaient changé en cas de défaites, tandis que les soldats de son père repartaient bredouilles. Elle voulait que des personnes qui ne se battaient que pour l'argent comprennent que la vie est plus précieuse et que la leur ne valait pas forcément la peine d'être préservée.

La pierre du “conte” est la même que Soraya voulait remettre entre les mains d'Agrim. On a tous ses petits défauts et elle a des regrets. Elle n'a pas trouvé ce qu'elle cherchait et a sacrifié inutilement des vies.
Agrim comprend tout cela et lui explique qu'il préfère qu'elle prenne la bonne décision, plutôt que de vouloir le suivre aveuglément. Il l'a libéré et à bravé l'épreuve, mais leur lien s'arrête là. Il ne veut pas qu'elle se lie à lui juste pour échapper à sa vie ordinaire de noble.

Elle décide de lui proposer d’ôter l'emprise Éternatus de son être avec ses restes de dons fournis par la pierre. Puis elle, lui donne un sobre pendentif composé d'une espèce de griffe et de quelques perles, l'ensemble a été fabriqué à partir de la pierre magique.
Le brave accepte le collier et le pose sur son torse entre le cou et les poumons. Soraya dispose les autres morceaux sur le sol et met ses mains sur la sienne. Leur regard se croise et un halo lumineux s'échappe des débris de la pierre. Il parcourt l'invocatrice, puis recouvre Agim qui recommande à Éternatus de partir.

Après un long moment de réticence, le mage accepte de s'en aller. Il promet qu'il reviendra quand Agrim devra s’acquitter de la quête pour laquelle il a été sauvé. Il devra donc apprendre à se contrôler seul, mais peu importe du moment qu'il est libre. Soraya ne sait pas encore ce qu'elle fera et laisse Agrim alias AM s'en aller tout en ayant du remords de ne pouvoir l'aider davantage.
Il est encore trop tôt pour intensifier leur relation et chacun doit être maître de son destin. Si dans un avenir, ils doivent se recroiser, alors ils devront s'affranchir de leurs chaînes mutuelles. La reconnaissance et les sentiments sont deux choses très distinctes...



Dernière édition par Lame37 le Mar 27 Juil 2021 - 16:56, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Chroniques de héros - PA   Chroniques de héros - PA EmptyDim 15 Avr 2018 - 17:34

BONJOUR :la:


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Bilan :-p

- pour le coup, y'a aussi du boulot à faire sur les dialogues mais pas pour les mêmes raisons qu'avec le loup et le vampire. Au contraire, tu les avais caractérisés grâce à leur façon de parler un peu aristocratique, un peu snob et littéraire. Alors qu'ici, tes deux personnages s'expriment sans états d'âmes, sans réaction particulière. Il faudrait que tu leur assignes un caractère (à chaque fois que tu crées un perso, faut faire ça, de toute manière), de préférence en t'inspirant de personnes réelles parce que c'est plus simple, et que tu fasses ressortir ce caractère dans les dialogues. Un perso peureux ou rebelle ne réagira pas de la même manière et ne parlera pas de la même manière. Joue sur ça et choisis un caractère pour chacun des deux, puis réécris le dialogue en conséquence et ils auront l'air plus réalistes :-p

- je l'ai dit en annotation mais des fois, quand tu exprimes un lien logique (genre cause, conséquence) tu rajoutes des adverbes (mais, alors, donc, etc) qui se contredisent parfois dans leur sens, et articules tes phrases bizarrement. Là je sais pas trop comment t'aider mais essaie de rester simple dans ces cas-là.


C'est un texte sympa, même si, comme l'a dit Flopi, on retrouve de nombreux clichés du héros tel qu'on les voit dans plein de films / BDs etc : le sauvetage pas prévu qui fait sortir ses pouvoirs endormis, le fait qu'il devient un héros pendant la nuit (au contraire, un héros qui refuse sa nature ou ses pouvoirs serait un sujet très intéressant et original à traiter), qui est foncièrement bon, et dont le père de la petite amie finit tué donc à lui de réparer les torts.
Cela dit, comme elle l'a dit aussi, on manque de détails ! :( On aimerait savoir comme s'est passé sa découverte des pouvoirs, c'était quoi ce sauvetage de Sarah quand il avait 14 ans, il s'est passé quoi ? Etc. À l'inverse, la scène du début avec le père et la conversation inintéressante et les autres détails n'est pas forcément très utile à détailler. Il faudrait, je pense, que tu isoles les éléments clés, les moments forts, et que tu nous décrives ceux-ci, en laissant les autres sous forme de résumés.


BREF continue d'écrire, et de créer des héros ! bravo
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Lame37

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MessageSujet: Re: Chroniques de héros - PA   Chroniques de héros - PA EmptyDim 15 Avr 2018 - 19:59

Réponses :


blanc


Cerb Master

Combat de rue

Dans une grande rue sur Arasta, dans une ville où la pauvreté règne. Une balle rebondit contre un mur, des enfants courent, d'autres jouent avec des instruments. Tout semble normal et tranquille.

Puis, des personnes arrivent et rassemblent un groupe de vingt enfants. Parmi les enfants seuls cinq seront sélectionnés pour recevoir l'enseignement des cinq maîtres experts en combat venus assister. Le combat de rue commence et les enfants sont comme des coqs. Seuls les plus forts seront saufs. C'est une vraie lutte pour la survie, tous les coups sont permis pour ces enfants.

Il y en a qui se transforment d'autres qui prennent des armes, ou usent de leur poings et agilité. La bagarre tourne vite au drame, impossible de suivre pour avoir un véritable rendu. C'est sanglant, la notion de survie rend violent surtout pour un avenir meilleur. Un enfant tombe au sol. Encore un, c'est le neuvième. C'est un véritable massacre, la mort sera contente.

Le jeune Estéban treize ans, à la peau brunâtre, un peu frêle est l'un de ceux qui s'en sortent le mieux. Il est rapide, agile et malin. Il frappe juste et laisse de côté les émotions qui le submergeaient au début du combat. Il n'a pas de pouvoir, mais survit face aux démons et montres qui lui font face.

Il titube, un violent coup l'a atteint au torse. Ils ne sont plus que huit. Encore trois qui tombent et ce sera fini. Estéban ne veut pas en être. Si ça devient le cas, jamais il ne reverra la lumière ni ne sortira de l'ombre et de la pauvreté ambiante et oppressante. Tout ce sang, il va faillir. Les enfants à terre ne sont pas forcément morts, mais ne reviendront pas au combat pour cette fois.

Ils sont six debout, Estéban boitille, mais tient bon. Il faut qu'il survive une minute, le temps qu'un autre enfant abandonne sous les lourdes blessures, finisse K.O. ou bien meure...

Soudain, il s'évanouit, c'est fini semble-t-il se dire en sombrant dans l'inconscience. Pourtant, les enfants debout ne sont plus que quatre. Il est le dernier à tomber. Il est donc sauf et un homme à l'aspect bestial-lupin vient l'aider à se relever. Ce sera lui son maître, père de substitution, mentor et idéal. Estéban peut être fier, mais, la douleur et le chagrin l'en empêchent. Trop d'anciens camarades de jeu, ne se relèveront pas. Il a réussi, mais à quel prix ?

Autre apprentissage

C'était le noir complet, une lueur passa et puis ce fut le réveil. « Hurf, ma tête ! Où suis-je ? » Pensa l'individu en ouvrant les yeux. La sortie de son sommeil était immédiate et il remarqua une personne assise à ses côtés.
Ce qu'il vit le réconforta un peu : une jeune fille avec des cheveux long et bruns qui lui descendait jusqu'au bassin. Elle avait l'air plutôt mignonne avec la peau un peu bronzée, les yeux verts et pourrait avoir visiblement quinze-seize ans. Elle était vêtue d'un ensemble bleu et blanc. L'adolescente n'était pas frêle et possédait des muscles bien dessinés. Ils étaient le signe qu'elle ne devait pas avoir la vie facile.
Il parla dans sa tête tout en balayant brièvement la pièce du regard. « Où suis-je, dans une chambre ? Et elle, elle m'a l'air sympathique, mais qui est-ce ? Je n'ai pas récupéré complètement du combat sur Arasta, car je sens encore des douleurs... ». La pièce était composée de murs d'un bleu océanique et de divers meubles en bois.

Elle se rendit compte du mouvement de son camarade et se retourna vers lui. Elle parla de manière aimable et rassurante.
- Ah, tu es réveillé, Estéban, je me demandai quand tu daignerais ouvrir les yeux. Tu dois te poser quelques questions. Allez redresse-toi un peu, je vais tenter d’éclaircir tout cela.

- Comment vous savez mon nom et où on est ? Qui êtes-vous s'il vous plaît ? Répondit le nommé qui était apparemment un jeune homme du fait de sa voix non-mature. Il avait l'air intrigué.

- Allez ne t'en fait pas, on est entre nous. On peut se tutoyer, tu sais, puisque l'on risque de se côtoyer pendant un moment. C'est mon père Sonrol, un professeur d'arts martiaux qui t'a récupéré sur Arasta. C'est donc normal qu'il est demandé ton identité à l'organisateur des combats de rue. Je m'appelle Orya, bienvenu chez nous. Va à la fenêtre si tu veux pour découvrir où nous sommes. Prononça-t-elle d'un ton posé, mais quelque peu direct.

- Se savoir en vie, c'est déjà bien, mais le reste ça fait beaucoup d'informations à digérer. Mais euh, tu as raison, je vais essayer de me lever. Dit-il à voix haute et aussi pour lui-même.
Tandis qu'il se leva et avança lentement vers la fenêtre, Estéban sembla se remémorer des événements passés.
- Avant je me battais en tant qu'enfant des rues ou alors j'avais des petits boulot, ou pire, j'étais un esclave. Et maintenant, j’apprends que je vais être l'élève de quelqu'un et qu'on risque de se voir souvent. Si c'est ton père que j'ai entraperçu avant de m'évanouir, pardon de te dire que tu ne lui ressembles pas et c'est tant mieux...

Elle était visiblement ravie de susciter un intérêt, mais il était trop tôt pour cela. Elle l'interrompit donc dans ses divagations.
- Arrête deux secondes le nouveau, on se connaît à peine et tu me complimentes déjà. C'est gentil, tu pourrais presque me faire rougir. Cependant du haut de nos quatorze et quinze ans respectif, on a encore du temps pour apprendre à se connaître. Alors vas-y doucement, tu es chez toi désormais, il va falloir t'y faire. Et fait attention à mon frère, Ayro est du genre facilement jaloux et nerveux. Ah et ne te fis pas à ce que vois, on n'est plus sur la terre ferme. Ah et si tu veux manger, tu as de quoi sur la table à côté de la porte. Allez, je te laisse, Don Juan va. Termina Orya sur le ton de la plaisanterie en se levant pour se diriger vers la sortie.

Alors qu'elle sortait de la pièce, Estéban repartit dans ses pensées tout en soupirant. « Elle ne manque pas de cran cette fille, enfin qu'est-ce que je dis ? Je suis en train de perdre la boule. Ressaisis toi Estéb, cette Orya est la fille de ton nouveau maître. Ce ne serait pas correct de leur manquer de respect. Il vaut mieux que je regarde ailleurs et ne pas m'attarder sur les apparences. Elle a dit avoir un frère, j'espère qu'ils sont très différents tous les deux. Et qu'est-ce qu'elle entend par : on n'est plus sur la terre ferme ? »
Il regarda plus attentivement dehors. Il n'en croyait pas ses yeux, un rocher volait comme dans les vieilles histoires. Ce n'était donc pas la nuit, mais l'espace qui s'étendait à l'infini. Néanmoins, par endroits, il y avait des parois de visibles. En effet, un dôme recouvrait l'ensemble de l'habitation et du terrain avoisinant. Estéban se rappela la scène de rencontre avec Orya. Il réfléchit au vu de l’apparence de la fille et de son père qu'il avait entrevu avant de s'évanouir. Il avait survécu à un affrontement sur Arasta, une planète. C'était un monde en apparence pauvre où les combats, le troc et autres commerces plus ou moins illégaux pullulent et font vivre les habitants.
Les êtres nés comme lui sur Arasta disposaient de la capacité innée de voir l'aura des gens. Il s'agissait d'une substance d'ordinaire invisible nous entourant tous. Cela caractérisait tout être et individus qu'ils avaient ou non des pouvoirs. On disait que la densité et la couleur de l'aura changeait en fonction des personnes. Dans ses derniers souvenirs, Sonrol ressemblait fortement à une espèce de chien anthropomorphe. Orya et Ayro était donc des sangs mêlés et pourtant, ils étaient semblables à des humains. Estéban avait lui aussi du sang canin du fait qu'il était normalement un loup spécial. Cela faisait bizarre de savoir ceci et d'avoir une silhouette plutôt humaine. Qu'avaient donc hérités les enfants de Sonrol et quel était la couleur de leur aura ?
Estéban quitta son observation, mangea un morceau de nourriture posé pour lui. Puis, il se recoucha, car on était encore en soirée. Il le sentait et il devait faire confiance à ses hôtes. Le territoire n'était pas une prison infranchissable, il devait bien y avoir un accès au reste de la civilisation.
Il se croyait dans un rêve, mais la réalité le rattrapa. Il ne fallait pas se presser, ils avaient du temps devant eux. Que lui réservait demain ? Ce serait un autre jour, pas question d'imaginer n'importe quoi sur Orya, elle était libre de faire se qu'elle avait envie. Pourquoi la priverait-il, alors qu'il ne savait presque rien d'elle ? Ce que parfois la vie pouvais être injuste. Une aura si fine et imperceptible, voilà ce que le jeune homme-loup voyait autour de lui et pour les autres ? Il était peut-être trop faible pour y arriver. Qui auraient cru qu'Estéban le fautif, le raté d'une race de loups anthropomorphe et transformistes, arriverait à survivre dans un monde comme Arasta. Et de plus, qui aurait pensé, qu'il ferait partis des cinq vainqueurs du défi, massacre ? Lui, le plus chétif de tous, il a eu de la chance, mais à quel prix ?
L'aura était censée tout décider, ainsi trop petite et trop clair représentait qu'on ne pas valait grand-chose. Comme quoi tout n'était pas écrit d'avance. Et ce n'était pas une théorie, c'était sa réalité. Il était vivant. Il allait donc en profiter pour montrer Sonrol qu'il n'avait pas fait le mauvais choix. Et avec les deux autres compagnons de destin, il verrait bien ce que l'avenir leur réserverait...

*

Quelques heures plus tard, la porte de la chambre s'ouvrait et Estéban sortait enfin. La lumière du couloir qui s'étendait devant lui et révélait mieux sa morphologie. Il était de couleur brunâtre, plutôt frêle avec des cheveux courts bruns et des yeux marrons. Il portait un tee-shirt blanc uni et un pantalon de survêtement noir à bandes jaunes.

- Bonjour, alors on sort enfin de sa chambre. Bien reposé, j'espère, tu dois te douter de qui je suis. Je me nomme Sonrol et je me chargerais de t'enseigner beaucoup de savoirs utiles pour survivre dans l'ensemble de la communauté. Prononça amicalement une voix caverneuse.

Il s'agissait d'un individu à l'aspect très bestial, très grand et plutôt musclé, il se nomme Sonrol. Il ressemble véritablement à une bête sauvage avec un pelage grisâtre bien fourni. Il est juste vêtus d'un short noir, son torse est donc à l'air libre. On aurait dit un chien qui se comportait comme un être humain. Il avait les bras croisés et voulait se donner un aspect imposant et classe à la fois.

- Bonjour, merci de m'avoir accueilli, mais je ne suis pas sûr d'être un élève convenable. Je suis trop fin et c'est un miracle que je sois en vie. Il faudrait mieux que je parte avant de vous décevoir. Tenta d'ironiser le jeune homme pour amadouer ce maître qui venait d'apparaître.

- Ah-ah et où comptes-tu aller jeune homme ? Comme tu peux le voir au vu de mon gabarit et du tien, tu ne tiendras pas longtemps à l'extérieur. Les tunnels d'accès aux autres vaisseaux sont le repaire des pires individus. De plus, tu penses que j'ai mal choisie et que ta survie relève de l'incroyable. Il y a pleins de choses que tu ignores. Si tu veux bien me suivre, je vais te donner des détails tout en marchant. Le canidé rigolait et devinait le petit jeu, mais ne laissait rien troubler son comportement.

- Sauf votre respect maître, comment un être tel que moi pourrait convenir pour recevoir votre apprentissage ? Vous avez l'air d'un individu redoutable, à côté de vous, je fais réellement pâle figure. Néanmoins, vous voulez m'instruire qu'importe mes inconvénients...

- Hum, tu ne manques pas de toupet. Viens donc et défie-moi du regard si tu l'oses. Je ne changerai pas d'avis avant que m'es montré le contraire de ce que j'espère. Avançons veux-tu, je prends le risque et ne t'inquiète pas, tu vas vite déchanter de partir. Continuait Sonrol sans se soucier de la provocation d'Estéban.
Puis tout en marchant, il entamait un monologue. Il était suivi par un Estéban curieux et intrigué devant ce qui se déroulait. C'était une aubaine et ça ne pouvait pas mal se passer. Sonrol commença à longuement parler avec un soupons de vantardise.
- Tu as déjà fait connaissance d'Orya, il ne te manque plus qu'à voir Ayro et les robots personnels. Je n'ai pas de bon rapport avec la société, alors ce n'est pas souvent que tu verras du vrai monde. Comme tu peux le constater, on va devoir renforcer ton corps pour que tu apprennes à te battre et éveiller ton potentiel. Tu auras aussi accès à une bibliothèque pour approfondir les nombreux acquis. Je sais j'ai fait le bon choix en te récupérant. Car de tous les combattants que j'ai vu pendant le combat de rue sur Arasta, tu étais pratiquement le seul sans capacités exceptionnelles visibles. Et puis, tu avais un petit truc en plus qui faisait la différence. Tu savais esquiver et sentir les coups. Aussi, tu ne te laissais pas abattre facilement, même quand tu voyais un camarade faillir. Tu es comme mes enfants et moi, tu as cette étincelle dans le regard qui nous rappelle que nous avons tous les quatre du sang de canin. Même s'il est plus dilué chez certains d'entre nous. Après analyse, j'ai vus que tu étais bloqué dans une apparence humaine. Mais qui a dit que c'était irréversible ? Je peux te montrer comment dépasser cela et devenir ce que ta famille ne voulait pas t'offrir.

*

Quelques pas plus tard, ils arrivaient devant une grande porte en métal. Elle s'ouvrait sur un vaste terrain. On aurait dit qu'il faisait jour, mais il s'agissait d'une projection. Le vent se levait et les deux individus sortaient du bâtiment.
Ils marchaient tous les deux vers l'extérieur. Il y avait des arbres et de l'herbe à perte de vue, le terrain paraissait immense. L'espèce d'animal dégageait une forte odeur, néanmoins, elle n’accommodait guère le jeune qui continuait d'avancer. La terre s'effritait sous ses pas, alors que l'accès se refermait. Il entreprenait de s'étirer, s'échauffer, car il se doutait que la première leçon d'entraînement allait être difficile et particulière. C'était tout nouveau pour lui d'avoir quelqu'un qui veillait et observait. Il espérait des conseils encourageant venant de ce maître de combat.
Sonrol avait des allures de canidé très combatif, il regardait ses poils et humait l'air. La journée s'annonçait splendide et des oiseaux s'envolaient d'un arbre. Son apprenti faisait des frappes dans le vide. Cependant sa posture n'étant pas droite, l'être costaux rectifiait le mouvement en lui montrant comment se tenir et cogner plus convenablement. Estéban devait sentir son corps et tout ce qui l'entourait. Il devait même prendre en compte l'environnement dans lequel il se trouvait. L'espèce de chien parlait peu, mais apprenait les bons gestes et attendait que son élève soit attentif et discipliné. Le garçon redoublait d'efforts, il se sentait endurant, mais il débutait encore.
Le vent s'engouffrait dans leurs vêtements, faisait s'envoler des feuilles et balayait poils et mottes d'herbes. À un moment, Sonrol décida de faire signe à Estéban pour qu'il s'arrête et le regarde. Le garçon ne devait pas perdre une miette de ce qui aller se passer. Le professeur tournait alors le dos à son élève vers une lueur pointant à l'horizon et commençait à bouger frénétiquement.

Chaque parcelle de son pelage se dressait, ses épaules s'élargissaient et deux choses étranges sortaient de l'espace alors laissé. Des morceaux de peau se forment et deux nouvelles têtes  surgissaient de ce corps d'animal sauvage et dangereux. Le novice comprenait alors que c'était la véritable apparence de Sonrol. Il avait devant lui, une sorte de cerbère vraiment impressionnant. Il se mettait en face pour mieux observer l'écart de niveaux. Un feu intérieur brûlait en lui, était-il capable lui aussi d'une telle prouesse.
Si son maître, l'avait choisi, c'est parce qu'il possédait des yeux de loup. Et maintenant, il savait qu'il était loin d'être prêt. La vitesse de mouvement et l’atmosphère se dégageant étaient impressionnantes. Bientôt, ce serait au tour de l'élève de démontrer de quoi il était capable. Le feu intérieur rougeoyait et dansait. Il devait se donner à fond. Un loup à apparence humaine, voilà ce qu'était réellement Estéban. Il le ressent au plus profond de son être, âme. Le tout était de savoir quand il serait enfin prêt à se transformer en loup. Sa famille ne lui avait pas accordé ce bienfait et maintenant un nouvel horion s'ouvrai à lui.

Une silhouette les observait près d'un arbre. L’adolescent cru d'abord qu'il s'agissait d'Orya du fait que la personne avait les cheveux très longs et une corpulence assez semblable. Cependant, il fallait se rendre à l'évidence, c'était un garçon, sûrement Ayro. Celui-ci venait à leur rencontre et saluait son père. Il tendait une poignée de main à son nouveau camarade. Sonrol s'écartait et en signe de présentation les faisaient se défier. Le fils ressemblait trop à sa sœur que se soit dans sa tenue vestimentaire, sa coupe ou encore sa musculature. Les deux devaient donc être probablement jumeaux et avoir la même force. Allait donc commencer le début d'un entraînement en duo avec un superviseur très persuasif et encourageant.
Pendant le pseudo-affrontement qui se répétait d'autres jours, le maître gratifiait les deux jeunes de conseils. Ces phrases s'adressaient surtout à Estéban vu qu'Ayro devait être initié depuis son plus jeune âge.
« Il faut que tu soignes ta posture, redresse-toi et affronte ton adversaire. Même s'il est plus fort, trouve ses points forts et faiblesses et frappe là où ça fait mal sans être vicieux. Ne pas t'attaquer directement à la personne est une mauvaise idée qui ne fera que croître sa rage et faire pencher la balance en sa faveur. N'oublie jamais qui tu es, d'où tu viens, ni tes objectifs.
Si tu t'en détourne rien qu'un instant, tout est perdu. Donc si tu tentes de contourner un problème, tu te mets une nouvelle difficulté. Souviens-toi quand tu rencontres un mur, tu dois passer au travers. Réfléchi par toi-même, si je te donne la solution, il n'y a plus de mystère. »
Même aux moments des pauses, de visite dans une bibliothèque ou de repas, tout était prétexte à un perpétuel enseignement. Cela paraissait du bourrage de crâne, mais c'était nécessaire et instructif.
« Perçois les éléments qui t'entourent. Tu foules la terre de tes pieds, l'air ondoie autour de toi, le feu brûle en toi et l'eau irrigue ton sang. La lumière et les ténèbres, quand à elles résident dans ton cœur et dans tes actes. Ainsi, tu es un univers à toi tout seul, tu es un tout et tout est l'ensemble qui te compose. Chaque être est unique du fait de l'élément qui domine, cependant, il suffit d'un autre ajout et tu vaux autre chose. Tu deviens meilleur, trouves cette particularité, fais-en ta force. Et là seulement, tu pourras dire que l'élève a dépassé le maître, car il aura appris une capacité inaccessible par les enseignements. Cette solution, tu l'as en toi depuis le début, mais elle est enfoncé trop profond. C'est à toi seul de la faire surgir, car tu es ton propre obstacle. Tu es ta propre peur, ta faiblesse, mais aussi et surtout ton plus grand atout... »

Changement de vie

Les journées s’enchaînaient, mais parfois Estéban pouvait être libre et vaguer dans le vaisseau. Dans une salle d'eau, il y retrouvait en soirée, Orya qui montrait des affinés avec l'élément en question. Elle aimait être isolée et l'impact du jour semblait la gêner. Elle apprenait à son camarade à s'ouvrir à la nature et à l'essence du monde pour améliorer ses capacités. En effet, s'entraîner à éviter la pluie permettait d'accroître considérablement la perception et la rapidité d'un individu. Il y avait aussi une bibliothèque donnant beaucoup d'informations sur des secrets liés à l'univers, à ses mystères et à la constitution de tel ou tel être vivant. Il y avait dedans des livres toutes époques et planètes.
Certains jours, Estéban pouvait aller en compagnie d'Ayro dans les tunnels avoisinant du dôme résidentiel. Ces petites excursions ouvraient aux autres mondes et vaisseaux accrochés les uns aux autres. Ils composaient un véritable archipel d'endroit étranges et curieux. Néanmoins, Estéban devait rester concentré et ces visites n'avaient pour but uniquement de voir le reste de l'univers artificiel et quelques-uns de ses habitants.

Une fois, alors qu'on était visiblement en soirée, Estéban continuait de s'entraîner et de frapper dans le vide. Il essayait d'avoir le meilleur mouvement possible et de ne pas sentir la fatigue le gagner. Il cherchait aussi à devenir plus résistant à la fraîcheur de certaines nuits. Un crochet dans le vide, un pseudo-combat contre son ombre, c’était très éprouvant pour lui. Quand soudain, une voix familière se fit entendre dans son dos.

- Mais oui, je ne rêve pas, c'est toi cousin ! Eh bien, dis donc, tu mènes la belle vie, on dirait.

Le jeune interpellé se retourna alors et reconnu un loup anthropomorphe très grand au pelage sombre et aux yeux de couleur ardente. Il s’agissait apparemment de son cousin, un être qui ne se transformait pas, mais possédant une musculature naturellement très développée. Il était donc comparable à un bodybuildeur humain.

- Hello, Worm, qu'est-ce que tu fais ici ? Non ce n'est pas chez moi, pas vraiment. J'ai un maître de combat, c'est lui le propriétaire. Content de te voir, comme tu vois, le raté se porte bien. Tu pourras dire à la famille que je m'en sors. J'ai même débloqué et appris le pouvoir qu'ils ne m'ont jamais autorisé.

- Tu es épatant, toi alors. C'est quand même incroyable, on te laisse quatre années sur Arasta et voilà ta nouvelle vie. Moi, je suis libre d'aller où bon me semble tant que je ne me fais pas attraper. J'errai dans le coin, c'est une chance que l'on se soit croisé.

- Pas une chance pour tout le monde, Worm. J'aurais aimé ne pas te revoir après notre histoire qui a mal finit. Dit soudain une voix féminine qui venait d'en haut.

Worm, fut surpris et découvrit Orya qui était assis dans l'arbre juste au-dessus d'eux. À cela, Estéban répondit qu'il s'agissait de la fille de Sonrol, son professeur. Un peu de respect s'imposait, même si le cousin la connaissait apparemment déjà. Le jeune phénomène était curieux de savoir la nature du lien existant entre les deux autres personnes. Son cousin donna simplement comme information qu'il ne s'amourachait pas avec les humaines et sang-mêlées. Elle rétorqua que ça n'aurais jamais pu aller entre eux. Sûr cela, elle les laissa discuter et s'en alla vers le bâtiment.
Worm par respect et visiblement mal à l'aise, écourta les retrouvailles et décida de s'en aller. En partant, il prononça simplement : « Cousin, profite de la vie, on en a qu'une. Je trouverai bien mon chemin dans ce dédale de vaisseaux et promis, on se reverra. »

Estéban entreprit alors de rentrer et tenter d'en apprendre d'avantage de la bouche d'Orya. Il était devenu soudainement curieux. Comment et quand, Worm et elle s'étaient-ils croisés ? Il découvrit qu'il n'y avait justement rien entre eux. Mais qu'elle aurait aimé ne pas le revoir. L'adolescent qui avait quand même depuis un temps acquis la sympathie de la fille tenta de comprendre pourquoi. C'est vrai que son cousin pouvait être spécial par moment. Il était en effet d'humeur très changeante et aléatoire avec une personnalité parfois complexe.
Comme Estéban insistait, Orya lui tourna le dos un moment, releva sa chevelure et remonta un peu son haut. Cela faisait près d'un an qu'ils se côtoyaient et jamais elle n'avait fait ça. Ce geste offusqua donc dans un premier temps le jeune. Cependant, du coin de l’œil, il aperçut une large griffure dans le dos de la fille.
Tout restant passive, Orya parla d'un ton détaché avec tout de même une pointe de regret. « Tu peux mieux regarder, ça ne me gêne pas que tu sache. Jusqu'à présent, il n'y avait qu'Ayro qui était au courant. Et comme je te fais confiance, je t'autorise à connaître une partie de la vérité. »

Pour Estéban ça ne faisait plus aucun doute. Worm était responsable de la cicatrice. À la suite, il demanda pourquoi Sonrol ignorait tout cela et les circonstances de la marque. Celle-ci prônait sur une bonne partie du dos de l’adolescente. Worm l'avait infligé dans un moment de folie incontrôlable et heureusement elle n'avait pas été profonde. Sonrol ne savait rien, car il risquait de vouloir tuer le coupable et Orya ne voulait pas que l'on paye pour sa maladresse et son imprudence. Un jour, Estéban apprendrait toute la vérité sur Ayro et Orya, mais pour l'instant, c'était trop tôt et trop lourd à supporter.
Le garçon de presque seize ans comprenait très bien qu'il fallait du temps et qu'il n'était pas encore apte à tout encaisser. Il attendait que sa camarade choisisse elle-même le moment opportun. Elle avait à peine un an de plus que lui et serait donc plus vite majeure et plus en mesure de décider de ce qu'il compter de faire.

*

Les jours et les mois passaient ponctués par Estéban qui évoluait et dominait de mieux en mieux sa transformation. De son côté, Sonrol allait et venait comme il voulait, son élève était sur la bonne voie. Plus de liberté de mouvement ne pouvait pas lui faire de mal. Ayro se montrait plus amical du fait qu'un secret était révélé. Il l'aidait à accroître sa concentration et l'encourageait à se donner à fond dans ses apprentissages. Quand à Orya, elle était devenue moins prude et plus proche. Parfois, les trois jeunes gens partageaient des sourires et regards complices. Bien entendu, les deux jumeaux n'étaient jamais visibles en même temps.

Une nuit, alors qu'Estéban ne trouvait pas le sommeil. Cela se produisait à cause de sa forme lupin qui perturbait ses rêves et empêchait par moment un repos mérité. Il devait se calmer et s'entendre avec ce pouvoir. En regardant par sa fenêtre, il voyait l'aube poindre, ou du moins les projecteurs du dôme réverbéraient un levé de soleil artificiel. Le garçon décida d'arpenter les couloirs du bâtiment pour chasser ses mauvaises pensées. Il voulait se vider la tête et réfléchir à autre chose. Il préférait donc s'aventurer pour s’apaiser. Une lumière dans une pièce attira son attention alors qu'il se dirigeait vers la bibliothèque. À défaut de dormir, il voulait profiter de cette excursion pour chasser ses idées noires avec un peu de culture soporifique. La lueur venait d'une salle de bain, on pouvait à peine entendre de l'eau couler et une faible voix parler, mais le loup-humain avait l'ouïe fine. Il s'approcha le plus discrètement possible et ce qu'il vit et entendu plus clairement le surpris.
Orya en tenue de nuit discutait avec son reflet dans une glace composée d'eau. Celui-ci lui répondait, cependant, on reconnaissait le langage d'Ayro. Ainsi, le frère s'exprimait à travers le miroir liquide et donnait d'avantage de mystères à la scène qui se déroulait. Estéban était anxieux, mais préféra s'écarter pour laisser de l'intimité à la fille. Alors qu'il repartait, il entendit de manière très audible un propos étonnant. « Il sait sœurette ! Pourquoi cacher plus longtemps la vérité ? Tu voulais qu'il découvre avant de lui dire… »
Orya arrêta le dialogue et sortie en vitesse. Estéban était finalement resté et voulait comprendre. La quasi-pénombre ne le gênait guère, il attendit.

- Voilà, tu sais que l'un de nous d'eux n'existe pas vraiment. Je te dois des réponses, mais s'il te plaît ne m’interromps pas et après, tu feras ce que tu veux. Prononça timidement Orya, elle pesait ses mots et semblait toutefois déterminée à mettre les choses au clair.

L’interpellé ne dit rien et laissa sa camarade s'exprimer plus posément. Celle-ci souffla et reprit.

- Ayro et moi partageons le même corps. Depuis notre naissance, il vit en journée et moi le reste du temps. Nous avons donc à peu près chacun un cycle de douze heures par jour. Je n'explique pas comment c'est possible. Il faut juste que tu sache que j'ai enfin choisi ma vie. Néanmoins, es-tu prêt à me suivre malgré ma différence ? Tu comprends ce que ça signifie, je n'éprouve qu'une étrange sympathie pour Worm, tandis que pour toi...
Prenant, une profonde inspiration, elle continua.
Enfin, fait ton choix, je ne t'impose rien. Cependant, retrouve-moi dans trois nuits au lac si tu te sens capable d'encaisser tout ce que l'on a en commun. Je le devine, je ne te suis pas indifférente, mais à quel point ?

Elle avait parlé pratiquement d'une seule traite et semblait soulagée de s'être ainsi confié après tout ce temps passé ensemble. Enfin, elle relâcha ses cheveux en arrière et disparut vers sa chambre en prenant soin d'éteindre la salle d'eau. Elle laissa seul un Estéban un peu perdu et indécis. Que pouvait-il répondre et pouvait-il vivre en connaissance de la fameuse révélation ? Orya et Ayro ne faisaient qu'un. D’ailleurs, il avait lu quelque part sans en tenir compte que ces prénoms signifiaient respectivement Nuit et Jour. Deux êtres contraires dans un seul corps, il ne voulait pas de ça. Certes, il était vrai qu'il avait des sentiments pour Orya, mais tout cela était trop. Que décider, que faire face à ce dilemme ? Rester ou s'en aller définitivement, il devait prendre une décision. La nuit portait conseil disait-on, il avait donc trois jours pour trouver une solution satisfaisante à Orya et lui...

Trois jours plus tard, c'était la nuit au bord d'un lac. Le vent soufflait doucement et la Lune était haute dans le ciel étoilé brillant de mille feux. La nuit était scintillante, quasiment silencieuse et magnifique. Des petits animaux faisaient paisiblement leurs vies. L'eau était pris de beaucoup de remous et une jeune fille sortie sa tête pour respirer. Elle nagea un peu, toute tranquille n'ayant pas peur d'exposer son corps uniquement vêtue d'un maillot de bain. Elle a une silhouette agréable à regarder. Les clapotements de l'élément liquide, le léger bruissement de l'air, rien ne la perturbait. Soudain, d'un seul coup, elle plongea vers le fond. Un caillou heurta la surface, un puis deux et trois ricochets et coula à pic. La fille ne remontait pas, des bulles montraient qu'elle respirait. Que faisait-elle, attendait-elle quelque chose ou quelqu'un ? Elle ne semblait pas vouloir refaire surface, quand surgit d'un buisson un individu qui se jeta à son tour dans l'eau. Cet observateur prit sur le fait, avait-il peur qu'elle se noie ?
Un battement, les bulles se faisaient de plus en plus nombreuses. Plus rien n'était visible sous l'astre lunaire. Puis un grand bruit, l'eau éclaboussa et un garçon sortit en respirant enfin à grand coup. La jeune femme était accrochée à ses larges épaules un peu velues. Il était athlétique et avançait jusqu'à la berge. Pendant le court voyage, la jeunette ouvrit enfin les yeux et découvrit la situation. Elle savait qu'elle avait de la chance et elle connaissait celui qui l'avait sauvé. Elle le reconnaissait entre mille et elle semblait contente de sa prouesse. Il la ramena au bord et vu qu'elle était consciente, alors il soupira bruyamment. L'espace d'un instant, il avait eu la peur de sa vie, mais apparemment tout danger était écarté. Il n'avait pas à s'en faire, cependant, c'était plus fort que lui, il devait agir qu'importe les conséquences. Il ne pouvait la laisser ainsi seule, même s'il n'était pas invité.

- Eh bien, si on peut plus se baigner sans être observé, hein Estéb. Je ne courrais aucun risque, tu sais. Tenir plus d'une minute est facile pour moi. Dit-elle en guise de remerciement. Elle respira un grand coup et huma l'air ambiant.

- C'est parce que tu savais que c'était moi, que tu as fait ça, tu voulais me tester. J'en connais un qui t'aurai regarder sans même lever le petit doigt et pas moi. Franchement Orya, je suis peut-être à tes yeux un curieux, un pervers, un intrus ou tout ce que tu veux, mais je ne suis surtout pas un idiot. Répondit-il passivement d'un ton posé et amicale.

Puis il se leva et entreprit d'examiner ses vêtements. L'eau avait trempé tout son corps, il n'avait plus qu'à se mettre torse nu pour les sécher. Sa copine demeurait assise dans l'herbe à contempler le lac les genoux près de son corps. Elle avait des affinités avec l'élément et ne courrait donc aucun risque. Était-ce un test pour son camarade ?

- Je repiquerai bien une tête, tu n'as pas envie de savoir pourquoi ça ne me dérange pas que tu soit là. Je suis certes visiblement imprudente et peu habillée, mais je suis loin d'être sans défense. Allez viens Estéb, tu dois bien avoir envie de connaître la vérité. Rigola Orya et reprit comme amusée. La situation l'amusait beaucoup.

- Quelle vérité, tu es Orya, celle pour qui j'ai choisi de tout donner et de devenir meilleur, qu'importe ton apparence, je ne vois que toi et non l'autre.
Soupira-t-il à nouveau l'air détaché.
Mais puisque tu insistes, vas-y, je te rejoins, plus de tours, plus de jeu...

- Rien que nous deux ! Ah-ah, attrape-moi si tu peux ! L’interrompu Orya et termina la phrase à sa place.

Plouf ! Tous deux plongeaient et riaient ensembles. Que c'était bon de nager avec quelqu'un qu'on aimait et qui vous suivait qu'importe les dangers. C'était beau cette jeunesse et c'était un crime de ne pas en profiter. Le bonheur réciproque, il n'y avait que ça de vrai et rien d'autre. Un moment Orya s'arrêta dans l'eau et bougea ses cheveux. Son dos tourné vers Estéban elle lui montra bien sa marque comme une invitation. Plus un mot ne fut pas échangé, il comprit et s'approcha doucement. Elle ne fuit pas et se laissa toucher. Il effleura d'abord la cicatrice faite par son cousin. Seul un instant de folie avait pu produire cela. Elle n'avait pas mal sur le coup, mais le contact fit remonter quelques pleurs.

Puis, le garçon lui passa ses bras par-dessus les épaules et le corps pour la ramener vers lui et l'enlacer. L'eau autour d'eux clapotait doucement et frémissait par moment. La fille fit un petit mouvement et son compagnon senti qu'il devait stopper son étreinte affectueuse. Il s'exécuta et elle se retourna alors vers lui. L'espace d'un instant leur regard se croisa. La Lune était haute et illuminait les jeunes gens. L'intimité les surprit, mais Orya osa faire le premier pas. Estéban ne s'y attendait pas, mais la laissa faire. Ils s’étreignent pendant ce moment privilégié. Quelques secondes passaient et ils s'écartaient tranquillement. Un mètre de distance fut mis et la jeune regarda son reflet en pensant y voir une image trouble. L'adolescent ne dit rien, il constata juste, le vent apportait une jolie mélodie. Devant ses yeux, des bulles apparaissaient et une forme liquide sortit de l'eau. C'était l’œuvre de la fille qui voulais savoir pourquoi l'image qu'elle voyait n'était pas celle d'habitude.

La forme avait une silhouette masculine et sembla regarder en premier lieu Orya puis Estéban, avant de s'éclipser. Une voix s’éleva dans le vide laissé : « Merci, tu as fait ton choix. Sœurette, désormais, tu pourras voir ton propre reflet sans crainte. N'oublie pas le passé, il te rendra plus forte. Estéb, je te confie ma sœur, sois digne d'elle. Je ne serais plus présent de corps, mais je serais toujours dans votre cœur. Soyez heureux tous les deux, je ne pouvais supporter que vous souffriez. L'un de nous devait s'en aller et il valait mieux que ce soit moi. Merci et prenez soin de vous, au revoir. »

Et un lourd silence s'installa, la jeunette sanglota encore, mais cette fois Estéban était près d'elle et ensemble ils surmontaient la triste scène. Orya, Ayro, ils ne pouvaient pas partager le même corps éternellement et continuer d'échanger leur place. Elle était la nuit et lui le jour, il fallait bien se décider à un moment qui était de trop. Plus rien n'allait être comme avant, cependant, elle n'était plus seule, elle avait toujours son père et maintenant le garçon était plus qu'un simple confident. La nuit était belle, la Lune toujours très lumineuse, l'eau calme et le vent apaisé. Pas un bruit ne venait perturber cette scène. La fille se blotti contre la poitrine de l'être de ses pensées. C'était un instant magique et éphémère, mais ils étaient ensemble et c'était ça le plus important.

Estéban savait qu'un jour, il devrait reprendre le flambeau de son maître, cependant, il préférait penser au moment présent. L'avenir viendrait plus tard. Pour Orya, elle était à la fois triste et contente, elle était vraiment libre et se trouvait avec quelqu'un de digne. Néanmoins, elle ne verrais plus son frère et cela l'attristait particulièrement. Worm et Sonrol pourraient être fier l'évolution des deux tourteaux. Ainsi, la scène se ferma sur Estéban, le jeune futur Cerb et Orya, la fille de l'eau et tout deux maîtres des bêtes...



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MessageSujet: Re: Chroniques de héros - PA   Chroniques de héros - PA EmptyMer 18 Avr 2018 - 17:23


blanc


Man Eagle

Extinction humaine

On disait que les dinosaures s'étaient éteints d'un seul coup et qu'après cette extinction de masse, il ne restait que les végétaux et les autres êtres vivants terrestres et marins. Mais, il ne fallait pas oublier les oiseaux, ils étaient les descendants des plus grandes créatures qui avaient jadis dominé la Terre. On disait aussi que l'on ne savait pas comment la fin de l'ère des dinosaures avait pris fin. Était-ce dû à un raz-de-marée, des intoxications, une période glaciaire ou encore des éruptions ?
Après cette mystérieuse série de cataclysmes, la vie s'était reconstruite et avait évolué. Et maintenant qui était au sommet ? Les Hommes grâce à leur intelligence, leur technique et leur développement ? Loin de là, ce n'est pas le fait de passer de quadrupède à bipède qui change la donne. Les dinosaures n'étaient sûrement pas le premier essai à lancer la vie, mais à y regarder de plus près, il y a plus d'espèces d'oiseaux que d'être humains. Les volatiles ne construisaient pas à tort et à travers et ne se faisaient pas la guerre pour oui ou pour un non.

Là où ils excellaient, c'était dans le respect de la nature et de leur environnement. L'Homme était en avance sur son temps, mais au passage, il détruisait ceux qui l'avaient vu naître. On allait droit vers une nouvelle extinction et rien ne pourrait arrêter cette catastrophe imminente. Mère nature devrait à nouveau frapper pour rétablir l'ordre.
Les individus qui se croyaient dominants l'auraient bien cherché. S'ils venaient à devenir soudainement moins nombreux, peut-être que le monde se porterait mieux. Mais prenons l'hypothèse que cela venait à se passer et que l'Homme comprenne son erreur. À partir de là, tout peut arriver. Car s'il est rabaissé peut-être qu'il prendra conscience de qui l'entoure. Il fut un temps où il priait les cieux. Mais maintenant, tout était révolu.
Admettons que tout s'inverse et que le premier essai d'être bipède laisse place à des espèces anthropomorphes plus respectueuses. Comment seraient considérés les prédécesseurs par leurs remplaçants ? Vaste question qui mériterait réflexion.

Justement, prenons une minute pour réfléchir. Si on observe le passé, on peut voir clairement que l’humain s'est tiré une balle dans le pied. La crise qui précipitait la chute des dinosaures n’était pas la première, mais elle avait considérablement changé l’équilibre de la chaîne alimentaire. Elle nous avait permis à nous, mammifères, de nous établir.
Cependant, il y avait une chose commune à toutes ces crises, c’était le moment où elles étaient intervenues. À ces périodes-là, la Terre comptait un très grand nombre d’espèces. Certainement beaucoup trop, à tel point qu’il fallait les réguler. C’était une manière un peu expéditive, mais cela fonctionnait et très peu d’espèces survivaient.
Aujourd’hui, le schéma était différent, peu d’espèces se partageaient la surface de la Terre. Et une en particulier était bien représentée et imposante. L'espèce humaine était tellement nombreuse qu’elle laissait des traces dans la nature. Si elle ne faisait pas attention, la nature pourrait très bien riposter. Et sa solution contre la surpopulation était l’éradication. Si par bonheur certains arrivaient à s’en sortir, il y avait peu de chance pour que leur communauté soit respectée. La nouvelle espèce dominante les qualifierait-elle d'êtres intelligents ? Ce n'était pas une chose sûre. Ceux qui avaient déclenché leur propre fin sans chercher à l’empêcher ne seraient probablement que des insectes aux yeux de ceux qu'ils avaient autrefois méprisés…

Envol de l'aigle

L'être-humain n'a pas tout le temps dominé la Terre. En effet, un jour d'autres êtres anthropomorphes se sont levés. Ils ont d'abord été plutôt discrets, mais ensuite à force d'être de plus en plus nombreux, l'humanité a commencé à les découvrir. Aux premiers abords, on pense juste avoir à faire à des animaux de foire recouverts de plumes. Cependant, ils sont plus grands et plus intelligents que leurs confrères. De plus, le vent semblait souffler dans chacun de leurs mouvements. Quand ces oiseaux cessent d'être de simples observateurs, l'humanité décru. Même si la technologie a pu au début mettre à mal les nouveaux. À un moment, les maîtres ne furent plus ceux qu'on croyait.
Peu à peu les grands volatiles ont assis leur supériorité en nombre, en savoir et en capacité. Les avions ne pouvaient rien contre les rafales de vents violents qui se faisaient sentir. Pas besoin de faire de centaines de démonstrations pour prouver que les oiseaux réussirent leurs coups d'éclat. De plus, les écologistes se ralliaient à leur cause. On comprenait assez vite que l'ère humaine connaît un tournant sans précédent. Ainsi, les humains survivants qui n'étaient plus qu'un milliard face au triple furent répartis en plusieurs cités et surveillés. Les maîtres oiseaux veillent au grain et on imagine mal pouvoir leur disputer leur place...

La nuit, dans une sobre maison en pierres. Une lumière éclairait une chambre. Un jeune couple est assis sur le lit. Ils sont en pyjama et paraissent pensifs. Soudain, la femme brise le silence. Elle est métisse, brune aux cheveux longs et fins. Visiblement, la trentaine, elle fait environ un mètre soixante et de corpulence normale. Elle parle timidement, car l'état de son conjoint la préoccupe.

- Au début, je pensais que c'était un tatouage, mais plus je regarde et plus ça m'inquiète. Weego, tu crois que tu vas complètement changer ? Aucun de nous deux ne voudrait devenir un oiseau. Les Maîtres sont à la fois bons et miséricordieux, mais personne ne veut leur ressembler.

L'homme a la peau claire, les cheveux courts et châtains en épis. Des muscles seyants et il dépasse sa compagne d'une tête. Le dos vers la lumière, il laisse voir une paire naissante d'ailes marron et brillantes. Un fin duvet les recouvrent. Il répond en soupirant.

- Je n'ai pas voulu cela et j'espère ne pas en arriver là. Sirca, tout ce que je peux faire, c'est tenter de comprendre ce qui se passe et réfléchir à ce que j'en fait. Cependant, je pense que seuls eux auront la réponse. Viendront-ils seulement s’occuper d'un unique phénomène ?

- Je n'aime pas l'idée que tu sois en train de te transformer sans savoir pourquoi. Quel genre de vie va-t-on mener une fois que tu auras atteint un certain stade ? Je me fais du souci pour notre futur.
Dès que possible, j'irai chercher des informations à la grande bibliothèque. Ce que tu vis ne doit pas être un cas isolé. Une trace doit être écrite quelque part. Et de ton côté, il vaut mieux que tu testes tes capacités.

- Relativiser, espérer, être optimiste et chercher à savoir et comprendre, voilà à quoi risquent de se résumer nos journées. Je n'en veux pas, mais je n'ai pas le choix. Si seulement, je connaissais l'origine et la fin de ce qui m'arrive. Me tester serait une bonne idée et le mieux, c'est la côte. Il y a souvent des maîtres oiseaux qui sillonnent le coin.. Cependant, l'un viendra -t'il vers moi ? J'avoue en douter. Mais on ne sait jamais. Promets-moi de ne rien dire au reste de notre entourage. Il faut nous méfier de quiconque connaîtrait mon secret.

*

Moi, Weego Weggli, je suis littéralement au bord du gouffre. Si je me rate, c'est la fin. Je ne dois pas reculer et pourtant l'incertitude me guette. De surcroît, je doute de mes réelles capacités. Et si comme Icare, je fonçais vers le soleil et tombais. Mes ailes sont peut-être encore trop fragiles, dois-je sauter ou bien abandonner ? Ma petite amie Sirca, est la seule personne au courant de ma spécificité.
Il faut voir les choses en face, les hommes ne peuvent voler que grâce à la technologie. Et moi, du jour au lendemain, je me retrouve affublé d'ailes dans le dos. Je ne ressemble pas à un ange, loin de là et d’ailleurs, j'ai une vie assez reprochable. Je ne suis pas un saint, mais je ne regrette rien. Et puis ma transformation se poursuit sûrement. Je me rapproche du bout de la falaise tel un oiseau. Je regarde le lointain, je veux m'élancer et j'hésite à nouveau. Aurai-je la force ? Vais-je attendre de n'être plus qu'un homme-aigle. Car j'ai l'impression que c'est vers cette forme que je me tourne petit à petit. J'ignore si je me trompe, mais vais-je réussir à m'élancer ? Si je n'y parviens pas, à quoi me sert donc cette apparence ? Suis-je toujours humain après tout ?

J'aimerais être résolu et enfin être libre. Aller dans le ciel qui me tend les bras et voler avec les autres volatiles qui en sont capables. Je rêve de filer au vent, de passer au-dessus des gens et de monter le plus haut possible. Tout est faisable, je me vois chuter et heurter les rochers en contrebas. La mer surplombe ma vue, une plage de sable fin s'étend en dessous de mon perchoir. J'ai peur de partir de ce rassurant promontoire. Je voudrais crier ma peine et hurler que je peux le faire. Cependant, la crainte me rend muet.
Je respire à fond, le temps semble comme arrêté, aucun bruit ou chant ne me parvient. Je scrute devant moi l'infini. Au loin, j’entraperçois un groupe d’oiseaux migrateurs. L'air est palpable, l'eau est calme, la terre s’effrite sous moi et le feu brûle en moi. Ainsi, même les éléments me poussent à le faire. Torse nu et un pantalon un peu abîmé, je dois affronter mon destin.

Alors enfin résolu, j'ouvre grand mes ailes. J'admire mon plumage, rectifie mon pantalon en survêtement. Mon torse luit à la lumière de l'astre. Je me sens bien, un peu timide, mais confiant. Je jette un dernier œil derrière moi comme à la recherche d'un ultime rempart et puis j'avance. La fatalité ne m'effraie plus, on verra bien ce qui arrive.
Je ferme mes paupières, mets mes bras en avant et cours, tout bat en moi. C'est la chamade, c'est ma vie. Ma vraie place est là-haut, plus d'hésitation. Je ne touche plus le sol, je dérive et le décor défile à une vitesse hallucinante. Je relève la tête et rouvre les yeux. Je rigole, je crie, que c'est bon d'être enfin soi-même. Je zigzague, je bifurque et frôle la mer immense. Je ne sens plus le temps passer, je suis vivant. Je suis un homme avec des ailes d'aigle, tout vibre en moi. La terre n'est plus qu'un petit point à l'horizon. Le vent souffle dans chacun de mes membres. L'eau jaillit sous mes mouvements. Et enfin, mon feu interne se fait plus intense. Pourquoi donc avais-je peur et doutais-je ? Je ne sais déjà plus et je continue seul vers le soleil.
Je m'offre donc un court baptême de l'air avant de redescendre sur terre. Le feu de mon cœur et la mer semblent s'apaiser. Je vais mieux, Sirca aura moins de soucis à se faire. Après une bonne dizaine de minutes à voler, je redescends vers la côte.

*

Une grande silhouette se dresse au bord. Voilà quelqu'un de bien curieux. Weego atterrit à quelques mètres plus loin et il fait face à ce qu'il craignait. Un gigantesque oiseau le regarde. Il est très grand, presque deux mètres. Il est tout noir, tout recouvert de plume. Il a une posture anthropomorphe et un énorme bec jaune. Il n'a pas de muscles apparents, il est maigre, mais sûrement très vif et rapide. On dirait un grand corbeau, ses yeux toisent le jeune garçon. Il le détaille en lui tournant autour. Rien que son apparence en impose. Cinq longues minutes passent dans un silence pesant. Il fait un dernier tour et stoppe son observation.

- Je me présente Raven et comme tu l'as sans doute compris, j'ai assisté à tes prouesses. C'est très imprudent de te montrer ainsi. Tu peux arrêter de te questionner, humain-ailé. La transformation touche à sa fin, elle n'est que partielle. Bien qu'elle soit probablement génétique, à part voler, tu n'en feras rien d'autre. Cela dit, il vaut mieux que tu m'accompagnes. L'humanité a prouvé mainte fois qu'elle ne tolérait pas la différence. Tu serais une anomalie pour eux. Une telle spécificité doit rester cachée. Dit l’interlocuteur en s'écartant et en croassant dans un langage compréhensible.

- Voilà de belles paroles, si je vous suis, vous garantissez que mon entourage sera protégé. Je veux être sûr qu'en venant, je ne les mets pas en danger. Répondit sèchement Weego qui semble sur les nerfs. De toute sa hauteur, l’oiseau impose le respect. Le vent ondule autour de lui.

- Un secret est un secret, il va de soi que quiconque est au courant doit être sauvegardé. Personne ne les approchera. Ce qu'ils savent ne sera pas divulgué. Tu peux en être sûr. Prononça Le grand corbeau en émettant un rictus .

- Ce dont je suis sûr, c'est que vous dites ce qui vous arrange. J'imagine que n'importe qui croirait ces mots. Vos phrases sont bien tournées, mais pour moi, vous mentez comme vous respirez !

- Alors, tu ne me crois pas. Tu me défis, humain ignorant. Puisque c'est ainsi, je vais te dire ce qu'il va se passer. Tu vas d’abord te plier à ma volonté et ensuite, je ferai en sorte que tes proches ne souffrent pas. Oui, tu as vu juste, mais tu es tout seul et faible. Rétorqua Raven sûr de lui.

Le vent se lève très rapidement. La mer se fait entendre en bas de la colline. Le grand corbeau se dresse. Son plumage noir luit au soleil d'après-midi. Il est menaçant et regarde l'humain devant lui. Sur l'oiseau tout n'est qu'un amas de plumes avec des griffes acérées au bout des ailes. Ses serres raclent le sol d’impatience. En bas, l'eau claque contre les rochers et le vent se fait de plus en plus présent.
En face de Raven, l'homme paraît intimidé. Il ne recule pourtant pas et fixe son adversaire bravant au passage l'astre lumineux. Celui-ci brille dans le dos de l'oiseau. Weego est toujours torse nu avec ses grandes ailes brunâtres et dorsales. Un pantalon bleu avec des accrocs termine son apparence. Il est bien bâti, déterminé et prêt à en découdre.
Le sujet du conflit est celui-ci : Raven est intrigué par l'humain-ailé. Tous ceux de son espèce que les autres grands oiseaux ont récupérés se sont rendus sans résistance. Ils espéraient ainsi sauver leurs proches qui ne sont que des humains ordinaires. Cette nouvelle espèce est une hérésie pour les maîtres des cieux comme le corbeau et ses semblables. Toutes personnes au courant de leur existence doivent disparaître et l'entourage du jeune ne fera pas exception.
Les éléments se déchaînent et Weego fonce vers l'ennemi. Celui-ci ricane en poussant un cri d'un air de défis. Il fait un simple pas sur le côté en guise d'esquive. Puis, ils s'élèvent dans le ciel et c'est comme si l'orage éclatait soudain. Une bourrasque, le jeune tente d'affronter l'élément venteux tandis que tel un rapace, Raven le percute au ventre. D'un coup de bec, il l'envoie valser et cri à nouveaux plein de moquerie. Le garçon réplique, poings serrés, des plumes partent se disperser dans un déluge de fracas et de colère.

Weego bout de rage, mais Raven a visiblement l’avantage. Il domine largement, on dirait que c'est peine perdue de combattre contre un tel être. Il est trop vif, il est impossible de lire ses mouvements. En un éclair, il vole dans les plumes du garçon et tente de lui lacérer le dos. Le sang n'arrête pas Weego, les épaules en feu et les ailes tachées, il décoche un audacieux uppercut. Le bec de l'oiseau fait un drôle de bruit sous le coup de la surprise. Il a manqué de vigilance.
Néanmoins, il ne laisse rien paraître. Une griffe s’abat sur le torse de l'imprudent. Il souffre, comprime ses poumons et expulse sa rage de tout son être. Ses ailes battent frénétiquement dans les airs alors que l'autre est dans son élément. Il flotte littéralement, mais ce moment d'assurance et de contrôle est le dernier.
Weego a comme des éclairs dans les poings et frappe à une vitesse hallucinante. L'eau et le vent sont comme arrêtés et le temps suspendu. Tout tourne au ralenti pour Raven qui voit bien le coup partir sans pouvoir le contrer. Une fine couche d'électricité statique se forme, le poing du jeune est violent et inarrêtable. C'est l'étonnement général, Raven traverse les cieux dans un cri de désarroi. Le mot : “Impossible !” se fait entendre. Puis, il n'est plus qu'un mirage de vent et de plumes.

Il n'y a pas de cris de victoire ou de bravoure, Weego est à bout de souffle. Il redescend sur terre, tandis que la mer est secouée par un énorme plongeon de volatile. Le garçon souffle bruyamment, ce n'est que le début. Combien d'autres viendront ? Sera-t-il seul à se retourner contre les maîtres ? Pourquoi lui et ses semblables ne peuvent-ils pas mener une vie ordinaire ? L'espèce humaine est déjà grandement réduite depuis la domination de la nature et l'élévation des grands oiseaux. Pourquoi les persécuter davantage ? À part voler, il possède une légère décharge de foudre autour des poings et une vitesse hors norme. Apparemment, même les dominants se trompent. Il doit bien y avoir une explication.

*

J'ai beau fouiller dans les recoins sombres de la bibliothèque et dans les anciennes archives. Il n'y a apparemment nulle trace de cas comme Weego. Ce n'est pas possible ! À moins que les maîtres oiseaux aient volontairement fait effacer toutes traces. Je ne vois que ça. Il ne peut pas être le premier tout de même. Allez ressaisis toi, Sirca, la solution doit bien être là quelque part. Il ne faut pas désespérer.
Je commence à en avoir marre de chercher sans rien trouver. Je ne peux pas demander au responsable, il pourrait soit ne pas me croire ou pire en informer les maîtres. Et pour peu qu'il le prenne au mot, il ne faut courir aucun risque. Mais bon sang, où puis-je obtenir mes réponses si ce n'est ici. Weego est déjà en train de tout expérimenter sur la côte. J'ignore si un oiseau ira voir ce qui s'y passe.

- Je crois que la solution n'est pas ici. Peut-être que je peux vous aider en échange d'une autre information. Je suis Red et vous n'avez rien à craindre de moi. Prononça quelqu’un de derrière une rangée. Il avait une voix amicale et conciliante.

L'espace d'un instant, je crois avoir rêvé quand apparaît un homme tout vêtu de rouge sombre hormis sa tête. Il est grand et roux avec des ailes dessinées sur les épaules. Il est jeune et musclé, mais seul Weego compte pour moi. Cet étranger est bien curieux, il porte un insigne très brillant sur un de ses poignets, les initiales SS sont gravées dessus.

- Des ailes dans le dos, la capacité de voler et une apparence partielle d'oiseau. Voilà tout ce qu'il faut retenir pour Weego, si ce n'est un petit quelque chose en plus. Un de mes compatriotes l'a vu en rêve avec ses semblables. Ma présence est donc normale.
Dites-moi, où puis-je le rencontrer et je pourrais sûrement vous aider tout les deux. Construire une famille avec une telle particularité n'est peut-être pas simple. Si vos descendants pouvaient choisir de devenir ou non comme Weego, ce serait moins compliqué. Vous pouvez avoir confiance, nous sommes de votre côté.

Je ne pense pas qu'il ment. Que vient-il faire ici, tout ça à cause d'une vision ? Je crois que je lui dois le respect et la vérité. S'il est vraiment ce qu'il prétend, alors nul besoin de cacher la vérité. Je lui indique où Weego doit être, puis je le regarde s’éloigner après m’avoir salué et remercié. Je me sens bizarre, j’espère que tout ira bien.

De son côté, Weego s’est promis d'aller libérer les siens et de trouver un endroit où ils pourront vivre sans crainte. Les montagnes lointaines seraient parfaites pour construire une communauté d'un nouveau genre pour les humains-ailés. Cependant, comment y parvenir ? Seul, il n'y arrivera pas et encore faudra-t-il que les autres entendent raison.
La paix doit-être possible. Espérons juste que les potentiels alliés ne tarderont pas trop. Qui sait, peut-être veillent-ils déjà et vont bientôt intervenir ? Cela dit, ceci est une autre histoire, celle d'un aigle brillant au soleil. Lorsque Man Eagle surgira du profond de Weego, alors la foudre frappera plus de deux fois.



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MessageSujet: Re: Chroniques de héros - PA   Chroniques de héros - PA EmptyDim 20 Mai 2018 - 18:07

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blanc


Flame Thrower

Embrasement d'âme

« Tu ne sortiras jamais d'ici ! Cette cage sera la tienne ! Prends garde au passeur, il est peu cordial ! Ah-ah... »
Les paroles d’Hassan résonnaient encore dans ma tête. Je ne savais pas comment je m'étais retrouvé dans cet endroit quasi-obscur. Le seul rayon de lumière passait par un interstice dans la matière. Je distinguai à peine les parois de l'étrange pièce. Si je me fiais aux mots de mon soi-disant ami Hassan, j'étais dans une espèce de geôle. Elle était faite en métal et ne présentait aucun barreau.
Quelque chose grognait en ronflant dans un recoin. Il s’agissait probablement du fameux passeur. Je n'avais pas très envie de savoir quel genre de bête, était-ce. Des morceaux de pierres et de cadavres traînaient par terre. Je me saisis d’un grand os et l’attachai à ma taille grâce à ma ceinture. J’entrepris alors de tenter de gravir en silence la paroi abrupte.

L'ascension devenait ardue, je peinai à atteindre le trou. Je serrais les dents pour ne pas crier sous l'effort, mes mains saignaient contre le métal. Avec un peu de chance, je pourrais agrandir le passage avec mon ustensile. Cependant, un mouvement dans l'ombre me fit stopper net et perdre ma concentration. Je dégringolai alors de ma position. L'hôte bougeait, se levait et approchait. Je pouvais l'entendre respirer lourdement et renifler le lieu. Sans autre choix, j’avançai vers le rayon de lumière pour l'appréhender.
À la faible lueur du jour, je vis l’étrange créature. Elle était toute hérissée de poils gris sur une peau brunâtre. Un fin museau tendait dans ma direction et des griffes raclaient le sol. Je pensais avoir à faire à un énorme chien, mais ses grandes dents luisantes comme de l’ivoire le rendit plus chimérique. Ses yeux verts étincelants me voyaient à coup sûr et semblaient m'étudier en long et en large.

Un rictus me fit comprendre qu’il me voyait comme un intrus. Je posai l’os à terre et j'essayais de lui faire entendre raison avec le langage des signes d’ami des bêtes. « On peut s'entraider toi et moi. Tu as l'air costaud et grand. Alors tu m’aides à ouvrir l’accès qui est là-haut et on sort tous les deux. Tu saisis ce que je t’explique ? »
J’eus pour toute réponse un nouveau grognement avec une envie palpable de me mordre ou pire. Je connaissais bien les animaux et je savais reconnaître différents comportements, de la passivité à l'hostilité. Une seule chose à faire dans ce cas précis, reculer et m'écarter de tout objet sans faire de geste brusque.
Une voix résonna dans ma tête et m’encouragea à me mettre contre un des murs. « Recule Fred, viens vers moi. Et laisse-toi aller les yeux fermé à l’embrasement. » Sur l’effet de la surprise, la bête rentra sa tête dans ses larges épaules et chargea. Dans un rictus, je souris nerveusement face à l'adversité. Je fis malgré moi confiance à la curieuse voix et je fermai les yeux.
L'instant d'après tout n'était que flammes et cri. Du feu jaillissait de mes mains et la haine de l’animal laissait place à la frayeur. Sa langue claqua contre ses crocs d’ivoire. J'étais tenté de le cramer, mais je préférais faire fondre l'édifice pour nous libérer. Un échange de rictus entre nous et d’un commun accord nous traversons le métal brûlant et fragile.

J'ai bien cru que j’allais mourir aujourd’hui. Sans mon don, s’en était finis. Hassano, je n'aurais jamais dû me fier à lui. Pourquoi en voulait-il à ma vie ? Certes, j’avais découvert l’existence de son labo, mais je n’en avais pas jugé l’importance.
Pendant que je ruminai, mon compagnon à quatre pattes commençait à s’éloigner en direction de la forêt alentour. J’allais pour le rejoindre, quand il se volatilisa dans la végétation. « Croc d’Ivoire ne faisait pas parti de ce monde, il repartit dans le sien. Maintenant que tu es libre, que va tu faire avec ton pouvoir ? »
Encore cette voix, qui était-ce ? Ainsi, le chien était retourné chez lui. Dommage, j’aurai bien fait un bout de route avec lui. Avec ma nouvelle capacité, je pourrais peut-être faire payer avec Hassano. Seulement tout seul, je n’arriverai pas à grand-chose. À qui pourrais-je bien demander de l’aide ?
« Je me nomme Éternatus, c’est tout ce que tu dois savoir sur moi. Tu pouvais créer des flammes depuis ta naissance. Seulement, ton cadre ne t’en a pas permis l’accès. Et sans mon intervention, je ne pense pas que tu te serais contrôlé comme tu la fais. Ta décision est justifiée, tu mérites de te venger de cet Hassano. Peut-être devrais-tu demander de l’aide à tes semblables, les Firices. »
Je ne peux pas compter sur Crocs. Éternatus n’est pas visible, moi Fred, je suis donc seul près des restes fumants de la cage. Je pouvais faire du feu depuis le début, première nouvelle. Les Firices sont des individus prétendant utiliser la glace et le feu. Tout le monde pense à des racontars. Néanmoins, au vu de ce que j’ai vécu, je me demande s'il n’y a pas un fond de vérité là-dedans.
« La ville la plus proche est au nord si tu le souhaites. Je vais te laisser gérer ton affaire. Et puis un jour, je reviendrai vers toi pour une dette. À toi de voir si tu t’en acquitteras en héros ou non. Sûr ce, à la revoyure et bonne chance... » La voix s’estompe en un souffle de vent, je reste quelques secondes à réfléchir à la décision à prendre. Puis je me dirige dans la direction indiqué, bizarrement, je sais exactement où je dois aller et ce qu’il convient de faire.

Il faisait beau, le ciel était haut et calme. Sur ma stature peu musclée, mais solide, mes habits, un veston noir en cuir, un tee-shirt blanc uni et un pantalon sombre de survêtement étaient quelque peu déchirés. Le vent ébouriffait mes courts cheveux blonds. Machinalement, je les redressai en pétard et regardais ma peau blanche. Des légères marque de brûlure, mon propre feu pouvait être dangereux, même pour moi.
La ville apparaissait progressivement à l’horizon. Plus je m'approchais et plus j’avais de visibilité. Il y avait une route, divers bâtiments commerciaux et des pancartes. Une fois arrivé, j’entrepris de regarder le nom et la carte à côté. J’étais à Filightown, une petite bourgade à une dizaine de kilomètres de Détroit dans le Michigan. La ville m'était totalement étrangère, mais ce n’était pas grave. Je repérais une cabine téléphonique et m’y rendis. Maintenant, je savais où je me trouvais et quelle distance de ma ville de résidence. Il fallait juste que je passe des coups de fils avant de repartir en covoiturage ou taxi.
J’avais quelques pièces et j'appelai d’abord ma femme Aniès. je devais la rassurer et lui indiqué que j’allais passer voir mon frangin avant de rentrer. Aussi, je lui demandai de ne pas s’inquiéter pour moi et de couper les ponts avec Hassano. Avant que je stoppe la communication, Aniès me fit comprendre qu’elle me faisait confiance. Elle s’occuperait des gosses. Je devais juste lui promettre de revenir en un seul morceau et de tout lui raconter. Je terminais par un « Je t’aime ». Un petit « Je sait, fais quand même attention » fis écho et je souriais.

Ensuite, je contactai Niko, mon frère pour le prévenir que j’allais passer le voir à son garage et que s’il pouvait appeler les fameux Firices, je lui en serai reconnaissant. Je n’avais pas leur numéro, par contre, Niko récupérait par-ci, par-là tout type d’adresses et de contacts. Ça m’aurais étonné, que les Firices n’en fasse pas partis. Mon frangin était sur la défensive, puis il accepta. En attendant mon ton sérieux, il savait que l’heure n’était pas à la plaisanterie.

*

Ah, Détroit, ma ville, mon chez-moi. Je me rendis au garage “Gaz-Brothers” où travaillait Nicolas. Le retrouve en train de bricoler une de ses motos. Son marcel gris plein de sciure et cambouis rendait visibles ses larges bras. Tout le contraire de moi, à côté, je n’étais qu’un “gringalet”.
Salut frangin, alors toujours sur une de tes vieilles bécanes ? Plaisantais-je d’un ton familier.

Ah, le cadet de mes soucis. Ça fait plaisir de te voir. Répondit-il très concentré dans son travail.
J’ai fait ce que tu m’as dit, mais tu peux me dire dans quoi, tu nous entraînes ? Ah et ils t’attendent déjà dans la salle à côté. Ils ont fait vite et espèrent ne pas s’être déplacés pour rien.

Pour les explications, ça va venir. S’il te plaît, rends-toi plus présentable. Et tu dis qu’ils sont là, et bien, ils sont pressés de tout tirer au clair eux. Bon, je ne vais pas les faire attendre plus longtemps, rejoins-nous dès que tu peux.

Dans la pièce, je trouvais deux individus assis sur des chaises et un troisième par-terre près d’un mur en face. En entrant, il y a en tout six chaises à droite et à gauche. Assise sur la deuxième chaise du mur de droite, il y avait une jeune femme la vingtaine, blanche aux cheveux longs roux, plutôt fine et joli. Le dos au siège, elle fixait d’un air pensif son camarade au sol. En face l’autre personne assis était un homme plus âgé et mûr, à la peau mate, aux cheveux blancs très courts et à la barbe taillée à la Viking, costaud aux muscles bien dessinés. Il paraissait ailleurs et faisait tourner un casque de moto dans ses mains. Le troisième individu, un jeunot à peine plus vieux que la femme, il est blond avec une queue-de-cheval, quelques muscles et les mains parcourus de gelures. Il était attelé à sculpter sans outils, quelque chose dans de la “glace”. Les deux jeunes sont en survêtement blanc et noir. Dans le dos du “sculpteur”, est visible un flocon de neige dans une flamme. Le costaud avec son casque était en habit de motard noir avec sur les côtés, des bandes jaune et gris.
J’avais à peine eu le temps d'observer la scène que le colosse tout en gardant son casque en main, se lève et s'asseoir près du mur à la droite de la femme. Le jeune stop son art, regarde le résultat et s’assoie à gauche de sa collègue. Celle-ci me fait signe de bien vouloir me joindre à eux. J'hésitais, car je m’attardais surtout sur la sculpture. Étrangement, on dirait trait pour trait Croc d’Ivoire, je n’étais pas sûr de comprendre le prodige.

- Assis toi, je te prie. Prononça le motard d’une voix caverneuse avec autorité.
On n’est pas là pour rester planté à attendre que tu te décides. Tu nous as demandé, on là, maintenant explique nous clairement pourquoi tu nous as fait nous déplacer.

Je ne fais pas attendre plus longtemps. Je me pose contre un siège et regarde une dernière la statue.

- Elle est pas mal, hein. Dit joyeusement l’artiste.
Les Firices partagent un lien qui permet d'identifier les pouvoirs de l’autre et de savoir ce qu’il a vu dernièrement. Le bestiau doit être suffisamment ancré dans ta tête pour que la représentation soit aussi détaillée. Au fait, moi c’est Gladio, le gorille, c’est Boros et le joli brin de fille, c’est Freya. Attention pas touche.

- Humrf, Fred, on va aller droit au but, inutile de nous attarder si tu ne nous prend pas au sérieux. Déclare calmement la dénommée Freya.
Les Firices ont de vrais pouvoirs, ce n’est pas des rumeurs et tu es comme nous. Alors vas-y on t’écoute sang-mêlé.

J’étais un peu interloqué par ce qu’il se passait. Cependant, je pris sur moi et parlai de la tentative d’ Hassano pour me tuer, de la rencontre avec Croc, de la voix d’Éternatus et de la découverte de mes capacités.
Puis, Niko se ramène et me rejoint. Les trois étrangers étaient tendus et se doutaient que je voulais les embarquer dans un conflit. Les Firices partageaient tout un lien fort comme un contact. Ce lien était moins perceptible par les sang-mêlés. Je parlai alors de mon idée de vendetta. Cependant, je prévoyais d’aller voir Aniès pour la rassurer et vérifier quelque chose auprès des deux jumeaux. Selon Boros, Gladio et Freya, je disposais de moins d’une semaine pour agir avant que Hassano ne se rende compte de ma survie.
Il avait un labo dont le projet était secret. Il y travaillait souvent. Lui rendre une petite visite était mon idée. Je voulais faire une vengeance personnelle, mon frère proposa de préparer le “Singe”, un gros exosquelette et une moto “Panthera”. Malheureusement, les trois autres n’étaient pas très chaud et décidèrent de partir. Avant de quitter les lieux, ils me firent savoir qu’il n’était pas habituel chez les Firices d’aider un demi-possesseur de pouvoir. Aussi, si au moins un ou mes deux enfants était comme moi, je pouvais tenter de leur faire intégrer la communauté naissante des Firices.

*

Je ruminais toujours ma vendetta et croyez-moi que ça allait être le feu. Je pouvais compter sur mon demi-frère Niko, un excellent mécano. Je devais juste attendre qu’il finisse les préparatifs. Tout n’était qu’une affaire de deux jours, trois au plus.
J’étais donc comme convenu allé retrouvé ma petite famille. Aniès n’aimait pas mon idée, mais voyait bien que je ne saurais pas y renoncer. Quelque chose ou quelqu’un me disait de le faire. J’avais pensé à Éternatus, néanmoins, je n’avais pas la conscience tranquille.
Mes deux jumeaux, Isa et Olgan, c’était une autre affaire. Je ne leur avais pas dit ce que je projetais de faire. Cependant, je découvris qu’Isa pouvait générer de la glace et que mon fils, lui créait des flammes. Ils avaient déjà un bon potentiel, leur caché l’existence des Firice aurait été une idée stupide.
Ils n’avaient que dix ans et une chose notable : Isa avait fait un dessin d’après un rêve, ça ressemblait à Croc d’Ivoire. Quand à Olgan, il semblait avoir une légère influence sur la forme de la glace sans pouvoir la générer.

*

Trois jours après avoir décidé de me venger pour une tentative de meurtre sans raison apparente, me voici avec mon frère devant le labo où travaille Hassano. Je voulais certes faire une affaire personnelle, mais c’était plus fort que moi. Quand on met le feu aux poudres, il faut en subir les conséquences.
J’observais les environs pendant Niko sortait son matériel de son camion. J’étais venue en moto. La “Panthera” attendait là encore flamboyante. Une fois que le “Singe” serait sorti, je reprendrai mon véhicule et foncerai le tas toutes flammes dehors. Encore quelques instant et j’allais faire une entrée fracassante.
Puis un klaxon retentit et trois motos et leurs pilotes surgirent à toutes allures. Ils firent un freinage synchronisé et brutal.
Boros enleva son casque : « Il faut vraiment être aussi fou à lier que toi pour venir ! Tu pensais vraiment qu’on te laisserait seul avec Niko qui n’est même pas un Firice pour régler ton affaire ? » Il posa pied à terre et déballa de son bagage, un étrange marteau recouvert d’une flamme gelée.
Freya renchérit : « Au départ, on était pour vous laisser entre garçons, mais on sait dit qu’on pouvait aussi se ramener mon copain Gladio et moi. »
Le dernier ajouta : « À t’entendre, on croirait que je ne suis pas un gars. Allez, on attend qu’il gèle, ou on met feu à ce bâtiment ?! »

Une fois la machine de Niko sorti, je fis reculer tout le monde avant de faire fondre la grille en fer du portail. C’est alors trois motards, un golem ininflammable et un homme à marteau qui traversent les flammes incandescentes.
Cinq silhouettes avançaient dans la lumière. Le labo semblait désaffecté, il n'y avait pas un bruit à part le son de notre entrée. Gladio, Freya et moi posâmes pied à terre en s’assurant que les véhicules soient stables.
Puis tous les cinq nous avançons déterminés. Nos pas résonnaient, quand soudain une porte de garage s'ouvrit et des humanoïdes avancèrent. Ils étaient près d'une centaine, les yeux rouges, le teint pâle et une tenue grise aux reflets métalliques. Apparemment, l’accueil était dangereux.
Heureusement, on se doutait que la tâche n'allait pas être simple. Je savais donc que rien se passerait comme prévu. Aussi de mes mains commencèrent à jaillir des flammes. Mon frère dans son armure de fer se met prêt à charger. Les jeunes génèrent chacun une lame élémentaire. Quand à Boros, il brandissait son marteau dans un fracas de petites explosions successives. L'ambiance c'était très vite embrasée, c'était maintenant que tout se jouait. Cinq humains face à une horde étrange, ça allait être vraiment brûlant !

Le chaos était total, feu, glace et fer heurtaient la chaire des adversaires. Avec Gladio, je trace mon chemin pour aller jusqu’au centre du labo. Il fallait éviter qu’une autre vague se ramènent. On risquerait de ne pas tenir face à un trop gros nombre. Le trio restant pouvait résister quelques minutes sans nous. Nous fonçons au travers des ennemis en flambant et glaçant le plus possible.
Nous débouchons sur une rangée de plusieurs énormes cuves avec des inscriptions. Pas le temps de déchiffrer, il fallait arrêter le processus. Les contenants furent brisés et fendus un à un dans un bruit de verre. Les créatures n’avaient rien d’humains, on n’avaient aucun état d’âme à mettre fin à leurs tristes existences.

Quelques instants plus tard et nous marchions entre les cadavres pour chercher d’autres signes de vie. Les inscriptions révélèrent les mots : “FI expérimentaux”, “sang-mêlés FIE”, “FI mixtes”... Hassano avait apparemment découvert avant moi l’existence des Firices et voulait s'en servir pour de mystérieux desseins. Des clones dégénérés avaient été conçu, mais il n’était pas sûr qu’il n’y ait qu’un seul centre de fabrication. Quand à Hassano, son corps sans vie gisait dans une salle de commande. Il n’y avait aucun autre technicien ou chercheurs dans l’établissement. Quelqu’un était passé avant nous et j'ignorais s’il était de notre côté ou s’il agissait pour un compte différent.
Pendant que tout cramait, nous repartons chacun de notre côté. On se retrouverait probablement plus tard, une fois que tout serait calmé. Une voix différente d'Éternatus me résonnait dans la tête : « Je rassemble des héros pour une initiative de Sentinels, j’espère pouvoir vous compter parmi nous. » Encore du grabuge dans l’air, décidément, je pris ma moto et me dirigeai vers le lointain. Peu importe ce que j’allais devenir, tant que ma famille était en sécurité que je rendais service. « Like a ghost rider… Burning ! »



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MessageSujet: Re: Chroniques de héros - PA   Chroniques de héros - PA EmptyMar 22 Mai 2018 - 0:54

Coucou Lame

J'ai beaucoup hésité pour savoir commenter ton texte, il y a énormément de maladresse et donc je pense que tu gagnes à avoir un de mes anciens commentaire, c'est à dire avec du vert partout où je glose des soucis.
Je ne vais pas corriger les fautes d'orthographes, je suis assez mal placé pour le faire, mais il y en a des vraiment vilaines, tente de passer par word, sinon scribens ou bon patron, ça en éliminera certaines.
Avant que tu lise, je tiens à préciser un détail important, ce type de commentaire a un énorme défaut (outre le fait de me prendre un temps monstrueux), c'est qu'il fait ressortir essentiellement du négatif et donne donc l'impression que le retour est négatif, ce n'est pas le cas! Simplement, en pointant et en expliquant une partie des problèmes de style dans les annotation, puis globale en fin je laisse une appréciation générale pour t'aider à améliorer le texte, et comme je dit en amont, c'est un exercice qui mobilise vraiment énormément de temps et d'énergie, donc si ce n'était pas possible de rentabiliser cette investissement en misant sur le potentiel de l'auteur à s'amliorer et à optimiser son texte, je ne le ferais pas.

ceci étant dit, place à la douloureuse :

Lame37 a écrit:

Red aérien (1/3)

C'est toujours impressionnant quand on se découvre une nouvelle passion, un nouveau don, de nouvelles capacités. Certaines changent même à jamais le cours de votre vie. J'avouevire moi cette horreur de jeune sans vocabulaire, on avoue pas, on admet que quand ça m'est arrivé, ça m'a surpris et tout m'a paru plus facile. Ah, il est un peu loin le tout jeune Hugo /Pourquoi un slash ici, quel est le but de cette abberation syntaxique, un "dit" ou un "aka" auront le même effet avec une élégance beaucoup plus notoire. "Poils de carotte".
Depuis tout petit, j'aimais les histoires de héros, "de" tu peux pas te faire l'économie de l'article ici, c'est une question de rythme que je n'arrive pas à expliquer, désolé justiciers, notamment celles où il était question de capacités hors du commun. Par-dessus tout, j'adorais rêver que j'étais capable de prouesses semblables et ce "et" détruit ton rythme, je remplacerai par une virgule "en particulier" surtout de voler. Mais Pourquoi "mais"? ça n'a pas de sens grammaticale, c'est bien trop oral comme contruction, et la suite est assez maladroite "pourtant, j'avais l'imtime conviction que j'en étais capable depuis longtemps" ce pouvoir, c'était comme si je savais que j'en était étais capable depuis longtemps et que je le retenais au fond de moi. À l'époque je n'était étais qu'un humain ordinaire, il me manquait juste erg, ça détruit ton rythme et ta psychée. "juste" c'est pas élégant, ça manque de puissance et d'intelligence, je conseille de remplacer par "simplement" un peu d'adrénaline pour réveiller mon potentiel.

Et c'est un ainsi à Strasb il y a un problème dans ce début de phrase, ou alors je m'endors vraiment, mais je crois qu'il manque un mot, j'ai rien compris, alors que j'avais à peine quatorze ans, j'ai porté secours à une camarade de classe qui ne me laissait pas indifférent. Si ça avait été quelqu'un d'autre, j'y serais sûrement allé, mais le résultat n'aurait probablement pas été le même. Bon... je ne sais pas si c'est l'idée où l'expression, mais le rendu fait très beauf. c'est surtout la phrase de conclusion je suppose. "ça n'aurait pas été elle, j'aurais agis également, mais quelque part, les conséquences auraient été différente" c'est plus élégant, moins poussif
Est-ce que la chose chose c'est bof "potentiel"? qui sommeillait en moi se serait réveillée si les circonstances avaient été différentes ? Je l'ignore, mais je n'aurais pas laissé quelqu'un se faire maltraiter sous mes yeux. Et j'aurais fait quoi, si je n'avais été qu'un simple humain ? Haaaaa phrase du démon, Inverse les phrase je pense "parfois, je me demande avec une ertaine envie ce qu'il se serait passé si je n'avais été qu'un simple humain, dans la norme" Parfois, je me le demande et j'envie la normalité.

Cependant, éveiller ce pouvoir avait eu pas mal de répercussions maladroit, je pense qu'il faut remplacer le cependant par un "malheureusement" qui fait moins dissert. Certains de mes camarades me craignaient, d'autres étaient jaloux et, ou je vais finir par appeler à l'hérésie, c'est vraiment moche le "et, ou" un sinon ou un voire ont plus de piquant m’idolâtraient. Qui savait de quoi j’étais vraiment capable ? J'aurais aimé redevenir normal, mais c'était fini et puis qui dit nouvelle vie, nouvel avenir et il manque un bout à ta phrase le "qui dit" induit une chute que tu n'apporte pas sauf si tu as oublié le "dit" avec nouvel avenir. Mon futur au fil des années, ça a vire moi ce ", ça a" pour le remplacer par un "aura" bien plus élégant été de m'orienter vers le métier de pompier et surtout de passer du temps avec Sara. C'était la fille que j'avais sauvée le jour où j'avais découvert mes dons.
La vie réservait bien des surprises et avec le temps, on était devenus inséparables. Sara était ainsi passée en quelques années de camarade à bien plus. Quand à moi je m'étais rendu compte que je pouvais faire bien plus que simplement voler ou planer : je m'étais découvert d'autres capacités aériennes comme de la vitesse genre il peut voler vite? c'est pas clair, de la force et des réflexes accrus.

En plus de sept ans, c'est fou ce que l'on peut changer, gagner, mais aussi et malheureusement perdre ce truisme.... J'avais des pouvoirs, des amis, une petite copine et un objectif : sauver des vies. J'étais donc devenu petit à petit un héros en tant qu'aspirant pompier, mais aussi la nuit où je m'étais fait connaître sous le nom de « Red-Bird ». Je portais dans ces moments là, une tenue intégrale de couleur rouge à la fois souple et résistante et qui possédait des ailes représentées sur les épaules et dans le dos.
C'était Sara qui avait trouvé le surnom, car seuls les oiseaux pouvaient vraiment voler et aussi en référence à un héros que j'appréciais et qui portait un nom d'oiseau. Ce clin d’œil à mon justicier favori et à mes affinités avec le vent était l'un des plus beaux cadeaux qu'elle pouvait m'offrir. Seulement la vie n'était pas toujours juste et devait suivre son cours. Et donc un jour était survenu un drame. dit donc tu galope dans ta narration

C'était un soir de novembre, j'avais rendez-vous chez Sara, car son père voulait s'entretenir avec moi sur la tournure de ma relation avec sa fille unique. Sara était presque la seule à connaître mon autre identité.
Cependant, cet homme que je respectais, était connu dans le pays en tant que monsieur F. Starik, un chercheur spécialisé dans l'étude du paranormal et autres phénomènes bizarres et, ou mais tu persiste et signe vil cancrelat, je t'ai déjà dit que c'était non^^ inexplicables. Avec son équipe, ils étaient sur le point de prouver l'existence des mutants humains. Il ne savait peut-être pas que j'en faisais partie, mais d'après Sara, il avait des soupçons.

La maison familiale était d'allure modeste et trônait dans la rue Sorki avec quelques immeubles aux environs et d'autres bicoques je suis pas convaincu du "et" "au milieu" ce serait mieux non?. Arrivé pouah, c'est rude et aride comme reprise, "une fois" "à peine" introduit que diable., je sonnai et Sara venait vint, tu aimes pas les conjuguaisons toi^^ je te conseille de faire un tour sur le tuto de sil pour distinguer passé simple et imparfait m'ouvrir. On ne se cachait pas et cela faisait plus d'un an qu'on était officiellement ensemble. Sur un signe de tête, je la suivais dans l'entrée qui menait vers le salon.
Dans toute la maison, on sentait que monsieur Starik, veuf et virgule, "veuf" ici a la valeur grammaticale d'une incise, il doit donc être placer entre virgule, ce qui induit que c'est un apparté non nécessaire à la compréhension de la phrase mais aidant à la construction de l'histoire n'était pas riche, mais pas pauvre non plus mais non, c'est trop simple et franchement laid "sans être pauvre pour autant". Cependant, le mobilier ne m'intéressait guère. Une des fenêtres de la pièce n'avait pas les volets fermés et donnait vue sur la rue. Mr François Starik était dans un fauteuil et buvait un café. Lorsque je rentrai dans la pièce suivi timidement par Sara, le père posait posa sa tasse et se levait leva encore une fois passé simple, c'est une action spontané dans un récit au passé. pour venir me serrer la main.

Une discussion sans importance s'engagea. Le sujet passionnant était l’existence d'êtres uniques, mutants et comment devait réagir la population quand elle apprendrait la nouvelle comment la cocnversation peut être à la fois sans importante et aussi passionnante et crucial que ça oO. Heureusement pendant ce dialogue qui tournait en rond, Sara était présente et cela me rassurait.
On était tous les trois bien habillés, mais la soirée s'éternisait est ma joie de retrouver Sara se perdait peu à peu. À un moment, je m'éclipsai pour satisfaire une envie awi... je pensais pas un jour lire ça et quand je sortis, Sara m'invita à la suivre dans la cuisine.

– Mon père est un peu ennuyant ce soir, tu ne trouves pas ? Me disait-elle doucement.

– Sauf ton respect, « un peu » est faible. On dirait que son boulot passe avant le bonheur de sa fille. Lui fait-je poliment remarquer.

– C'est vrai, mais il lui arrive de s'intéresser un peu à moi. Tu comptes lui dire ? Demandait t-elle calmement.

– Il sait que notre relation risque de durer, mais le vrai sujet c'est « R-B ». Je crois que je ferais mieux de lui révéler. Continuer de lui mentir ne serait peut-être pas bon pour nous deux. Répondais-je en comprenant où elle voulait en venir.

– Je suis contente qu'on soit sur la même longueur d'onde. Allez viens. Tu as raison, il doit savoir. Disait-elle en se dirigeant vers le couloir.

Nous retournions vers le salon quand soudain une vitre se brisa et une tasse éclata au sol. J’eus à peine le temps de voir une balle traversant à une vitesse folle la fenêtre ça marche pas ici, "traversant la fenêtre à une vitesse..." sinon c'est une faute de français pour finir sa course dans la tempe droite de monsieur Starik j'aurais mis un "beau papa" ici pour accentuer le grotesque et les liens qui l'unissait au gaillard qui était accoudé à la lucarne.
Sara arrivait en sanglots pas même un cri, solide la gosse, la sidération c'est pour les faible, le choc aussi, on passe directement à la tristesse près du corps demeurant sans réponse je comprends pas cette précision, des réponses à quoi? .... et gisant au sol. Elle criait, pleurait et m'en aurait sûrement voulu euh, pourquoi? de n'avoir pu intervenir et empêcher l'inéluctable. Et surtout, j'aurais aimé l'aider à surmonter la dure épreuve qu'elle vivait alors.
Mais son père avait déjà quitté ce monde et moi, je me retrouvais dehors pour attraper le coupable. En moi, quelque chose réclamait vengeance et justice. Je ne pouvais rester, même si elle m'appelait « Hugo ?! » deuxième itération du prénom, je l'avais déjà oublié, met le plus.... Mon cœur était déchiré et je savais que plus rien ne serait comme avant.
Une fois à l'extérieur, je n'eus aucun mal à discerner grâce à la lumière des lampadaires, un fuyard s'échappant d'un immeuble en face de la maison.

La course-poursuite dans la nuit venteuse était fut, passé simple de courte durée et le prétendu criminel tu peux pas te faire l'économie de l'auxilière ici, en tout cas, pas dans la construction actuelle de ta phrase.intercepté et empoigné assez vite. J'avais eu le temps de mettre mon capuchon de justicier, j’étais donc anonyme. L'arrêté erk c'est moche "le suspect" se débattait, clamait son innocence ; prétendait avoir été envoyé surveiller l'endroit et avoir été dupé. Alors pourquoi fuyait-il sinon ? Personne d'autre n'était sorti ; si ce n'était pas lui le responsable, alors qui ?
Au loin, les sirènes retentissaient, il se calmait un peu et sous une lumière vacillante, je voyais enfin son visage et je le reconnaissais. George, un vieux camarade qui jusque-là était bien sous tout rapport. Mais les apparences étaient parfois trompeuses. En silence, je le menais vers les voitures de police qui venaient d'arriver.

Déjà, une ambulance c'est les ambulances qui s'occupes des maccabés maintenant? c'est une vrai question emportait monsieur Starik et je laissai George aux policiers, point je chercherais des réponses plus tard. Avant de revoir Sara, j’avais pris un court instant pour revêtir ma tenue nocturne et ainsi réapparaître face à une compagne désemparée. Le soutien d'un héros ou d'un petit copain ne remplacerait jamais la perte d'un père. Je lui promettais que justice serait faite et que jamais plus elle n'aurait à pleurer de disparition soudaine.
Dans la foulée des jours suivants, les premières enquêtes indiquaient que le tir venait du dixième étage. Les empreintes de George sur le lieu et l'arme retrouvée à cet étage l'accusaient. Pour la police, George était donc le seul suspect et coupable. Cependant, pour chez moi le doute subsistai, car il s'agissait d'un vieil ami qui prétendait avoir été manipulé. punaise "je suis innocent" hm... le bougre dit être innocent, et j'aime bien son sourire... libérez le!

Pour luipour lui ou pour moi? si c'est pour lui, dans ce cas c'est "selon lui" sinon c'est pas français, il n'avait pas tiré et le coup de feu, tu peux pas te faire l'économie de la précision ici venait de deux étages au-dessus. Alors, si il n'y était peut-être pour rien c'est poussif comme construction, il demeurait en quelque sorte complice. J'aurai le fin mot de cette affaire, j'en faisais le serment. J'aurai la vérité, quoi qu'il m'en coûte, il en allait de mon honneur de protecteur.

Bon. J'ai pas tout relevé, alors faisons un bilan.
Tu as des problèmes de conjugaison, ton imparfait et ton passé simple sont aléatoire et ça nuit à l'histoire. C'est le plus gros problème du texte et c'est dommage que ce soit un problème mécanique.

Il y a beaucoup de maladresse d'écriture, tu as un style oral qui ne s'assume pas, ce qui crée une chimère qui tente parfois un parlé urbain pour se rappatrier ensuite sur une narration classique avant de retourner à l'oralité... tu peux pas avoir le cul entre deux chaises comme ça, en tant que lecteur, on sais plus sur quel pied danser et on ne comprend pas ce que tu induis. Parce que suivant la cohérence de ton style, certaines maladresse seront légitime dans un cas ou dans l'autre et c'est là le problème. Comment tu veux écrire?

C'est une question que je réitère, comment tu veux écrire? J'ai trouvé la narration rapide, trop rapide, par exemple, il sauve Sara au début... ok, de quoi? On ne sait pas. Comment. on ne sais pas. Je le dit souvent, mais en littérature, c'est comme au cinéma, tu ne doit pas dire "j'ai sauvé machin" tu dois le montrer. Là, on est dans une narration interne un peu hybride, on sait pas trop comment se positionner, qu'est-ce quon lit? Des mémoires d'un super héros? Un récit d'aventure? Une origin story d'un truc testostéronné? On est juste dans les pensées du mec qui parle de pourquoi il se fait chier dans un rendez vous avec son beau papa alors qu'il n'a semble-t-il pas de raison de se faire chier (au passage, y'a un certain machisme dans ta narration parce que la fille n'a vraiment que le rôle de potiche^^) et donc quand beau papa crève, ben on s'en fout. D'une parce que sa fin est expédié entre la poire et le fromage et ensuite parce qu'on a aucune attache. on ne sais pas vraiment à quoi l ressemble et la seule chose qu'on retient de lui c'est qu'il était chiant... à la limite on se fout presque de la gueule de Sara qui est touché.

Du coup, qu'en retenir? Ta narration ne s'intéresse pas aux point impportant, ils sont évoquer plus que narrer, ils sont relaté dans l'esprit du gaillard et tu raconte une génèse de super héros sans t'attarder sur l'action, et l'idée est couillu, là il y a du potentiel. Et c'est là la grande question de ton but. ce que je vois c'est que tu prend ici à contre pied les code du genre. Le mec à des pouvoir on sait pas comment ça se fait, ni comment il se sont révélé, on sait à peine pourquoi, on ignore ce qu'il ressent, et ce que les autres pensent réellement de tout ça. Je veux dire avoir un mec en collant qui défonce les criminel et qui en plus peux tailler des pipes à des airbus, c'est original. surtout si le gars avait 14 ans au départ, il devait nécéssairement être con et faire des conneries avec ces pouvoirs.

Donc ce que je lis comme potentiel c'est le récit de super héros d'un point de vue naif. Et ça c'est brillant, parce que c'est un imaginaire qui plait aux gosses et le réduire à cette dimension très naïve artistiquement, c'est assez inédit et ça peut rendre bien si tu soigne plus ton récit. Que tu prends le temps de vraiment poser tout, pour rendre les scénes d'actions encore plus surréels et les réactions encore plus manichéenne.

la question donc qui peut faire mal c'est : est-ce que c'est volontaire. Est-ce que ton but c'est d'approcher de cette manière le genre? Si oui, travaille ton personnage, travaille ta narration, tu tiens le bon bout, avec plus d'entrainement, ça donnera un truc bien, il faut juste réfléchir à la vision qu'on a selon ce prisme des super héros.
Si non... bah je ne sais pas quoi penser du texte.

Voilà, c'est un long pavé qui m'a pris un moment à écrire. En l'état, le texte n'est pas bon honnêtement, c'est une phrase dure, mais elle est parfois nécessaire à entendre.
Mais, tu as de quoi t'améliorer, clairement, je ne vais pas te lire pour l'histoire, pas plus que pour ton style, cependant, si tu soigne ta narration, tu arrivera à un équilibre très particulier où le style est fade, ou l'histoire est cliché, mais où l'approche est si audacieuse qu'elle dévore les défauts pour fasciner dans sa conception.

bref, c'était un long message qui potentiellement peut tant te booster que te détruire. J'ai beaucoup réfléchi sur comment arrondir les angles et j'ai essayé d'exprimer ma pensée le plus clairement possible. Maintenant il faut te rappeler un truc : je suis un anonyme sur le net qui a une certaine vision de la littérature, elle n'est pas universelle ni légitime, ce n'est que mon avis, il n'engage que moi, il ne remet ni en cause ton travail ou ton talent il dit "en l'état, avec mon rapport au genre, je pense ça" ni plus ni moins.

J'espère que ce temps te sera utile

Avec toute mon considération

Ragne

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MessageSujet: Re: Chroniques de héros - PA   Chroniques de héros - PA EmptyMar 27 Juil 2021 - 16:36

Merci de me suivre et merci pour les conseils, dès que je peux, je m'attèle aux corrections. Les textes déjà revus sont disponibles sur Google Drive.

Chronique 7 - New Anubis

Transformé en chien

Je me nommais Lucas et il y a peu, j’étais encore humain. Je crie, je hurle, je déchire mes vêtements. Mon apparence changea : Ainsi, mon nez, ma bouche et ma tête s'allongent. Des poils noirs poussent et recouvrent ma peau blanche. Je gagne en muscle et en taille. Avant cette transformation progressive, j'étais plutôt mince et pas très grand. Mes poings se rétractent, des doigts fusionnent, je n'en ai plus que quatre à chaque main. Mes membres s'étendent et une queue touffue sort de mon pantalon marron. Mon tee-shirt blanc tombe en lambeaux. Les lumières de ma chambre vacillent, personne n'est là pour m'aider.
Je tente d'utiliser mon portable, mais les touches du clavier sont toutes écrasées à la fois. Ma voix change, on dirait un mixe entre un humain et un animal. À quoi donc est-ce que je ressemble ? Quand est-ce que ça fini ? Mes poils sont devenus un véritable pelage, mes sens s’aiguisent et tout devient moins clair. Je ne vois plus pareil, je ne distingue plus l'humain que je fus.
Tout ce que j'ai accompli s'effondre et part en poussière. Je ne suis plus rien qu'une bête sauvage. J'accède péniblement à ma salle de bain, c'est à peine si je me reconnais dans la glace. Mes yeux bleus sont devenus jaunes, j'ai des pattes à la place des bras et jambes. Un museau un peu triangulaire, une grande gueule et des oreilles pointues complètent mon nouveau visage. Je ne rêve pas, j'essaie de comprendre comment c'est arrivé et ce qu'il se passe.

Les souvenirs me reviennent vite avant de s'estomper. Cela s'appelle le passé et ce n'est pas pour rien. Je me revois aller dans la cave pour aller chercher une bouteille de vin. Pour quelle occasion était-ce ? J'allume la pièce, de la poussière sur les étagères et un vieux dessin pend au bout entre deux colonnes de vieilles canettes. J'ai tout négligé ici, je n'aime vraiment pas le ménage. Soudain, alors que je me tourne vers les rangées de bouteilles plaquées contre le mur de gauche, le dessin m'attire à nouveau le regard. Il représente une espèce d'homme à tête de canidé à la peau très noire et au corps se rapprochant en fait plus du loup qu'autre chose.
Je deviens fou, cette représentation malhabile du dieu égyptien Anubis semble prendre vie. Il sort de la feuille, je recule et prends peur. Il veut s'approcher et je m'enfuis en courant. Je me prends les pieds dans un rideau qui traîne et sert accessoirement de porte à la cave. Je tombe, je sens le “chien” qui passe sur moi comme une ombre, je crie. Je me retrouve dans ma chambre et tout recommence, je crie à nouveau, je hurle, mes vêtements deviennent des haillons et ma transformation se poursuit par le changement de ma silhouette.

Je comprends maintenant, je suis devenu un autre individu. Je me nomme normalement Lucas, mais ce prénom se perd dans les poils. Il est remplacé par un autre : "Nanubis". Ce nom résonne dans ma tête. C'est ma nouvelle identité, je ne suis pas le dieu lui-même, cependant, je ressemble plus à un adepte avec des attributs plus lupins. Je suis nue comme un ver, mais déjà des bandes de tissus me recouvrent. Est-ce moi qui les fait apparaître ? Quelles sont mes nouvelles capacités ?
D'où venait ce satané croquis. Mon père l'avait ramené d'une fouille. Je le sais désormais, il ne faut pas troubler le repos d'un prêtre de l'entité à tête de chien-loup, Anubis.
Mon prénom était Lucas, j'étais un être humain. Désormais, je suis un hybride aux pouvoirs mystérieux. Mon père est mort il y a peu de curieuse manière. Il m'apparaît évident qu'il ne devait pas être assez fort pour devenir comme moi. C'est donc du haut de mes vingt-trois ans et des poussières que j'hérite de ce rôle. Maintenant, que vais-je faire de tout cela ? Je ne peux plus vivre comme avant et je ne risque pas de devenir archéologue moi aussi.
J'en ai assez vu, que vais-je faire de ma nouvelle vie ? En prendre ou en sauver et serais-je assez fort pour le décider ? Je l'ignore tout cela est un secret égyptien bien gardé. Le passé ne me rattrapera pas de sitôt, il est loin et il faut penser à l'avenir. Une ampoule éclate et c'est le noir complet. Quel futur est-ce que je mérite ? Nanubis est né et a un but qui demeure encore mystérieux. Je ne regrette rien, je me fonds dans l'obscurité et je disparais telle une ombre dans la nuit.

Traque d’éternité

“Tout commence dans la souffrance et se termine souvent de même. L'apaisement véritable n'est que trop rare. Les apparences sont trompeuses et seul le temps peut nous dire si nous faisons les bons choix. Cela dit, tout est une question de point de vue. Une bonne chose pour un individu est forcément mauvaise pour un autre. Le tout est de savoir où l'on se situe dans l'histoire.”

La nuit brillait, tout n'était que silence. Un humain d'apparence canine jetait un regard vers la lune haute. Elle était si belle et sa lumière si claire. Il était torse-nu avec un bas en bandes blanches. Des arbres autour de lui, sa lance dorée heurtait le bois. Un moulinet, il exécutait un saut et abattait son arme. Il répétait ce mouvement, faisait des roulades et frappait dans le vide. Son corps noir de lupin légèrement musclé apparaissait par moments dans la lueur lunaire.
Il soufflait et courait un peu, montait dans un arbre pour retomber et se rétablir au sol. Il ne tenait pas en place, préférant affronter les ombres que dormir. Être nyctalope avait bien des avantages. Il n'y avait presque pas âme qui vive. Il continuait à se battre contre l'air et fendait l'espace. Des copeaux de bois jonchaient la terre. Sa lance étincelait à chaque coup, il s'essoufflait, mais il tenait bon. La fatigue ne le touchait guère. Pourquoi s'évertuer ainsi ? Il l'ignorait, néanmoins, il devait se tenir prêt.

L'astre l'attirait et il résistait à l'envi d'hurler. Il n'y avait aucun bruit à part son souffle, le vent léger et les va-et-vient de sa lame sur l'environnement. Encore un coup, il risquait d'abattre un arbre à force. Les poils de son torse-nu frissonnaient et il ne s'arrêta que pour reprendre sa respiration. Il continuait son manège d'entraînement encore une minute ou deux.
Il devait être minuit passé lorsque il s'interrompit enfin. Il planta la lame dans la terre et joignit les deux mains en signe de prière. Il leva les yeux vers la Lune, puis jeta un dernier coup d'œil aux arbres et au bois éparpillés. Un grand craquement se fit entendre, un des ancêtres feuilleux venait de céder. Lucas reprit son arme, s'engouffra dans les ombres et les ténèbres pour prendre un peu de repos.
Arrivé à sa grotte, une louve blanche et anthropomorphe l'attendait les bras croisés. Elle était plutôt mince et élancée, sa tenue légère et semblable à celle de son compagnon. Les animaux comme eux ne craignent guère le froid et la pudeur.

- Lucas, tu rentres de plus en plus tard, tu le sais. Le maître nous envoie un message et tu ferais bien de tenir compte en tant que Nanubis. Tu es là pour servir le Daéssien Anoub. Il t'a fait un don, il peut te le reprendre. Dit-elle calmement en accueillant le guerrier.

- Taikara, où va-t-on si on ne peut plus s'entraîner sans se faire réprimander ? La convocation concerne les Titans et Édernan, j'imagine. Je n'ai pas de piste où le chercher. Son crime est impardonnable, mais il demeure introuvable. Répondit brutalement le nommé Lucas en franchissant le pas de l'antre.

Il avança et un “Hum” le rappela en arrière. Il se retourna et regarda Taikara qui le fixait en silence. Il posa sa lance contre la paroi et revint pour enlacer la louve. Elle lui rendit son étreinte et continua à le juger de ses yeux oranges plongés dans les jaunes de son proche.

- Pardonne-moi, mais je ne suis pas d'humeur à recevoir des ordres. Lui murmura-t-il à l’oreille.
Où qu'il soit, il est libre comme l'air et ce ne sont pas les supérieurs qui pourront l'empêcher de vivre comme il le décide. Tout cela, n'a rien avoir avec toi. Je suis fatigué de disparaître en vain.

- Je te comprends, cependant ton devoir est de faire ce que l'on te dit. On a tous un rôle à jouer et quelqu'un d'autre est sur les traces du hors-la-loi. Anoub craint que tu ne désobéisse à ton accord et que tu laisses passer ta chance de faire honneur à ton rang. Trouver l'autre personne sera peut-être bénéfique. Prononça-t-elle en cessant son regard inquisiteur, elle rompus le contact et reprit son propos sous l'air approbateur du loup-humain.
C'est rare que l'on soit un instant à nous, mais là, le plus important selon les Titans est d'arrêter Édernan où qu'il soit et s'il le faut le tuer. Ce qu'il a commis envers la Déesse, Méluna est extrêmement grave. Un congénère du coupable se rend sur la planète Aranya et semble chercher des réponses.

- Aranya, tu dis ? C'est le dernier endroit où je serais allé enquêter sur un demi-Daran comme lui. Tous ses semblables ont quitté ce monde en ruine. Il ne doit rester que des vestiges d'une civilisation ancienne. Si Anoub pense qu'il y a là-bas une meilleure piste qu'ailleurs, alors il ne faut pas hésiter. Taikara, on partira demain dès que possible, j'aurais sûrement besoin de ton savoir en langues perdues. Mais ce soir, profitons d'un des rares moments que la vie nous offre. Déclama le Nanubis en allant s'allonger sur une sobre pelisse.

- T'accompagner sera pour moi un grand plaisir et encore plus si je me rends utile. Contente que tu sois toi-même, Lucas. Tu a raison, vivons notre temps. L'autre Daran, car c'en est un, n'est pas encore sur les lieux et être libre n'est pas accordé à tout le monde. Enchérit-elle en ranimant le feu de l'âtre avant de rejoindre son partenaire de destin.

*

Les restes du monde Aranya ne sont plus qu’un désert avec quelques ruines et du sable à perte de vue. Lucas était vêtu comme la veille avec sa lance dorée à la main et Taikara avec une tenue un plus étoffée et des bracelets en or. Ils avisent une lumière violette d’où émane une étrange énergie.

- Le portail est activé, il ne devrait plus tarder. Mais qu'est-ce que tu as ? Prononça la louve tandis que son compagnon se mit à renifler dans tous les sens.

- Je ressens à nouveau l’odeur d’Édernan, il est passé par ici, j'en suis sûr. La piste mène vers cet amas de pierres à l’ouest. Indiqua Lucas Nanubis en se dirigeant vers l’endroit et en tournant le dos au portail désigné par son amie.

- Très bien, je vais accueillir le nouveau venu. Passe une bandelette et ainsi, tu auras la discussion en même temps que tu recherches les vestiges du passage du temps.

Lucas s’exécuta, arracha une bande pour la donner et regarda un instant sa compagne glisser le long d’une dune comme si elle surfait sur de l’eau. Un individu sortit de l’émanation, la peau rousse et le corps mince. Il heurta le sable de plein fouet. Il se leva, son allure de chat anthropomorphe ne sembla pas étonner Taikara. Tandis que plus haut, le Nanubis inspectait les restes de ce qui devait autrefois être un grand temple. Le félin au poil court est vêtus de noir avec la tête, les mains, le bas des jambes et sa queue touffue à l’air libre. Sa tenue est une combinaison avec une ceinture dorée dont s’échappe quelques étincelles. Il regarda autour de lui, un lieu lui semblant à la fois familier et inconnu.

- Je me nomme Taikara et mon compagnon là-haut, c’est Lucas le Nanubis actuel. Vous devez être Boukciran, on a été prévenu de votre venue. Bienvenue sur Aranya, la terre de vos ancêtres, cher Traveller, Daran du Bouclier. Dit-elle en accueillant l’étranger d’un geste de main amicale.

- Enchanté, vous êtes assez informé, on dirait. Aranya, voilà pourquoi je me sentais si proche de cet endroit, le lieu des miens. Comme beaucoup depuis longtemps, je suis originaire du monde Katoum. Si votre camarade est un Nanubis, je suppose que vous devez être sa gardienne des esprits attitrée. J’espère pouvoir vous être d’une bonne aide, car si le portail m’a envoyé ici et non après ma cible, c’est qu’il y a une raison. Mon chemin n’a pas pu se détourner aussi facilement. Répondit l’interrogé d’un ton plus rassuré et soucieux des usages de respect en vigueur.

- En effet, nous avons quelques informations sur vous. Lucas est bien plus que le Nanubis à qui je suis lié, alors ne le froissez pas plus qu’il ne l’est déjà. J’ignore qui vous poursuivez, mais c’est l’affaire Édernan qui nous accapare. Peut-être avez-vous entendu parler du “vol de Dieux par Éternatus”, l’un des votre ?

De son côté, Lucas Nanubis faisait de grands gestes avec son arme et psalmodiait des paroles incompréhensibles. Quelque chose émanait de ses mains vers les débris et ceux-ci vibraient au contact de la curieuse magie à l'œuvre.

- J’en ai vaguement eu écho, mais j'ignorais qu’il s’agissait d’un des miens. Le problème est donc plus grave que je ne le pensais. Édernan, ce nom ne me dit rien. Il a dû faire quelque chose de vraiment reprochable pour qu’on envoie sur ses traces un guerrier comme le Nanubis. Pour ma part, je recherche un serpentoïde du nom de Wogdoman. Il ne doit pas vous être inconnu puisqu’il était intendant du groupe Travelers pour le compte du Tribunal. Il a volé un artefact placé sous notre protection. Le Nanubis pourrait sûrement faire remonter le sujet vers les Titans, tribuns pour éviter une autre incartade. Déclama Boukciran, le Traveller maintenant pleinement en confiance.

- Quel genre d’artefact ? Prononça d’un coup Lucas qui venait d'apparaître sans se faire remarquer. Taikara ne sembla guère étonné de le voir surgir de nulle part.
Si Wogdoman a en effet commis une faute grave à l’encontre de son statut, il devra rendre des comptes.

- Une sphère de chaos. Dis Boukciran en baissant la tête.

La stature du Nanubis était noble et impressionnante. Le chat n’osait croiser son regard de loup. Ce dernier battait le sol de sa lance dorée. La femelle ne souligna pas le propos, mais son silence laissa penser que le globe évoqué était bien ce qu’il semblait être : une chose qui ne devrait pas exister.

- Il a commis l’irréparable, ce genre d’objet ne doit pas être entre n'importe quelles mains. Les Titans du Tribunal veulent depuis des siècles anéantir toute trace de ces sphères qu'elles soient chaotiques ou cosmiques. Venez, ne traînons pas, inspections le temple pour tirer au clair la venue d’Édernan / Éternatus en ces lieux anciens. Ce serpent d'intendant devra répondre de ses actes, cela dit, je ne pourrais m’en occuper sans l’aval de mon supérieur, le Dieu Anoub.

Le Nanubis indiqua une structure en mouvement en haut de la dune et se mit en marche d’un pas décidé. Taikara lui emboîta le pas en faisant signe au Traveller de les suivre. L'ascension s’avéra moins dure qu’il ne l'aurait pensé. Le serviteur du dieu Anoub ouvrait la voie et devant eux se dressait un temple à nouveau reconstitué et surgissant du passé. Ils arrivèrent devant une grande porte parsemée de symboles. Les murs beiges et craquelés portaient aussi d’autres marques.

- Édernan est passé par ici, je sens sa piste comme avant que je le perde. J’ignore ce qu’il voulait, mais l’accès reste clos. Taikara, ta compréhension des anciennes langues devrait s’avérer utiles pour trouver le mécanisme...

Pendant qu’il parlait, Boukciran se laissa envahir par une pulsion liée à ses origines de chat Daran qui semblait l'appeler et le pousser vers la porte close. Il posa une paume, son énergie s’activa sans prévenir et la structure s'ouvrit alors. Il eut à peine le temps de s’extasier que Lucas Nanubis mit une main sur son épaule en reconnaissance et entra le premier, succédé par sa compagne. Le félin les suivit, tandis que le guerrier frappa deux fois le sol avec sa lance pour inonder la pièce de lumière. Il y avait des inscriptions murales, une grande étendue de sable par-terre et divers objets et artefacts brillants dispersés dans une grande et immense salle baignée par une lueur irréelle. Taikara s’empressa de déchiffrer des symboles sur les murs.

“Dites-moi, Lucas. Pourquoi es-ce vous le Nanubis actuel ? C’est pourtant votre père qui a profané la tombe.” Chuchota une voix étrange qui soufflait comme le vent.

- Tu as entendu ça, Taikara ? On aurait dit comme un souffle.

- Il y a un esprit qui veille sur ces lieux, laisse le parler et répond lui sans détour. Mieux vaut ne pas le contrarier. Répondit simplement la louve.

Boukciran ne prêta guère attention à leur dialogue s’était mis à gratter le sol, découvrant ainsi des cercles d’inscriptions cachés sous le sable et un bien curieux pectoral composé de fragments de cristaux blancs.

“On me nomme le Daran Originel, esprit gardien de ce temple. Tous les trois, vous avez pénétré ici sans être invité, je tiens donc à savoir qui vous êtes avant d’agir en conséquence. Ne vous inquiétez pas, juste trois questions et si les réponses me conviennent alors je vous laisserai tranquille. Pourquoi avez-vous pris la place de votre père comme Nanubis ? Quelle est votre relation avec vos compagnons ? Qu’est-ce qui vous amène à suivre la piste d’Éternatus ?”

- À chaque génération, un Nanubis est choisi. Il sert le dieu Anoub, membre du Tribunal des Titans. Le jour de mes vingt-trois ans, ce fut à mon tour en tant que fils de l’explorateur ayant trouvé la tombe d'un ancien Nanubis. Mon père devait devenir le nouvel hôte, mais il avait une santé fragile, il ne revint pas de sa découverte. Sous la forme d'un dessin, le daéssien s’est manifesté et fit de moi un loup anthropomorphe et un veilleur. J’ai renié mon ancienne identité, il ne me restait que mon prénom et la raison de mon existence. J’ai saisi la possibilité de devenir meilleur, un guerrier au service de la justice.
Je ne connais le Daran Boukciran que depuis récemment. Néanmoins, je sais qu’il fut un Traveler et qu’il était entré en contact avec une sphère du Chaos. J’ai le pouvoir des noms et je sais quand on ment. Pour Taikara, elle est plus qu’une simple gardienne des esprits. Tout Nanubis est affilié à un gardien spirituel et une vie de couple chez eux est chose rare. Elle était la fille de celle qui aurait dû être la gardienne liée à mon père. Vivre et apprendre ensemble, nous a rapprochés et le dieu Anoub a autorisé notre union.
Nous cherchons la trace d’un dénommé Édernan. C’était un mi-Daran, mi-humain connu aussi sous le surnom Éternatus. La rumeur du “Vol des dieux” dont il est accusé doit avoir courue jusqu’ici. Il a dérobé l’enfant à naître de la déesse Méluna du Tribunal. J’ai perdu le criminel jusqu’à retrouver des indices en ces lieux. Aranya, la terre des anciens Darans est le dernier monde où j’aurai cherché. Je me demande encore comment il a pu m’échapper après plusieurs années de traque intensive.

“Les secrets sont connus de toute personne de confiance et vos camarades en sauront autant que vous. Anoub désigne à l’avance, le veilleur Nanubis, ses successeurs et les gardiens spirituels assignés. Il envisage plusieurs possibilités et agit en fonction. Il vous a désigné en connaissance de cause. Vous êtes tout deux d'excellents éléments et vos prédécesseurs peuvent être fiers. Boukciran n’est pas venue sur Aranya par hasard. Édernan l'avait voulu, il a transgressé les lois qui ne concernaient que le monde des morts. Il a dérobé le fœtus dans le but d’en faire son réceptacle. Il encourt donc la peine ultime pour un tel acte.
Il est connu sous bien des noms, il lui suffit d’en utiliser un moins évident comme nouvelle identité et il échappe ainsi à tout le monde. Vous avez certes le pouvoir des noms, cependant uniquement sur ceux que l’on prononce. Ainsi, vous connaissez Éternatus dit le Voleur des dieux, mais pas Tig-eil dit le Doyen tigré.”

- Un membre du conseil des Travelers et criminel de divinicide, j'ignorais que le doyen à tête de tigre cachait un si lourd secret ! S’exclama Boukciran en entendant la révélation et en lâchant sa trouvaille.

Un trait doré et étincelant fila et emporta le collier cristallin. Taikara glissa sur le sable pour récupérer la lance de Lucas se ficha alors dans un mur, évitant ainsi une possible catastrophe.
“Voilà un artefact trop précieux pour être perdu. Je comprends votre étonnement, mais désormais que vous connaissez la vérité, il vous faut partir. Édernan cherchait à réveiller les Entités de Groupe, il a déjà convenu au prix en énergie vitale, votre route se sépare donc. Le criminel a implicitement poussé la formation des Sentries of Space qui ont défait le démon Comaroc. Sur-ce, merci pour votre venue et au revoir. Que se dissipe le temple et que son secret retourne au sable !”

Dans la précipitation, Boukciran se baissa pour décrocher une dalle gravée et Lucas Nanubis utilisa son pouvoir de téléportation pour l'extirper avant qu’une tempête de sable ne les emporte. Dehors et hors de danger la louve observait déjà le bijou. La lance dorée du Nanubis était plantée dans le sol qui était redevenu un amas de ruines et de pierres fracassées.
Le guerrier prit la pierre des mains du félin et rejoignit sa compagne. Tandis que l’ancien Traveler reprenait doucement ses esprits ; Lucas récupéra son arme. Avec Taikara, il étudie les deux trouvailles : un collier en cristal vivant rappelant le Korac et des inscriptions incomplètes concernant les fameuses entités.
Par la suite, le groupe se sépare en deux. Boukciran se rendrait sur Katoum pour chercher des informations complémentaires auprès des autres membres de son espèce : les Darans et surtout des anciens maîtres du savoir. De leurs côtés, Taikara et Lucas iraient à la recherche des fameux Sentries, dernières personnes à avoir vu Édernan, le demi-Daran. Celui-ci demeurait désormais hors d’atteinte, car il n’est probablement plus de cet univers.
La traque était terminée, cependant une nouvelle quête les appelaient et ne pas y répondre pourrait s’avérer dangereux. Surtout lorsque l’on sait qu’une sphère de chaos était mise en lumière dans l’équation.

“Personne n’est maître de son destin, car il n’y en a tout simplement pas. Il y a juste une multitude d’opportunités qui s’entrecroisent avec les décisions de chacun. Le tout étant de savoir si on a choisi le bon chemin, car tout n’est que contradictions, enjeux et visions.”
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