Messages : 1109 Date d'inscription : 29/06/2016 Localisation : Dans la région de la cancoillotte Humeur : Miaou
Sujet: Livres ouverts Jeu 21 Mar 2024 - 21:19
Un atelier d'écriture : Une expo' (d'une artiste plasticienne (Pascale LHOMME-ROLOT)), des notes (phrases/mots/GN), s'en servir comme on le désire, la seule contrainte étant d'insérer (le titre de l'exposition) Est mon souffle dans notre texte.
Le temps ayant été (drastiquement) réduit (par rapport à d'autres ateliers), j'ai écrit une partie là-bas (jusqu'à "je les trouve merveilleux"), puis ai continué sur ma lancée chez moi
Bonne lecture
Il y a un mot que j’aime, Est mon souffle. Le vent s’extirpe de ma bouche papillon ; On donne, on reçoit des présents, Hantés par la peur parfois de les avoir oubliés chez soi. Soyeux sont nos mots combattants de vilains maux et de vives émotions.
Il y a d’autres mots qui me plaisent, Aisance à les dire, à les entendre, encore et encore, Ornant les phrases, étirées comme des serpentins. Pantins articulés par nos cordes vocales, Haletant, expirant, inspirant des mots à moitié mangés, Généreusement tartinés de douceur, de malice et d’humour, Mourant sans avoir pu être partagés, pour cette fois seulement.
Membranes, vaisseaux, tissus, muscles, et os : Hostilité portée disparu de tout mon être, Reculée, emprisonnée dans les tréfonds de ma boîte crânienne. Haine endormie, amour réveillé, éveillé, à plein régime, Immortel, se multipliant, se transmettant de branches en branches.
Nous sommes des arbres, Arbres à mots.
Mots doux. Doucement. Mensonges gelés. Laissant sentiments mentholés.
Mots d’air. Errant entre regards. Gardés délicieux.
Mots filants. Lancés. Sévissant. Sentinelles élégantes.
Mots timides. Idéalisés. Epars. Parchemins. Maintenus en suspend. Pendus à nos lèvres.
Mots d’eau. Horripilants. Languir. Guirlande. Deviner. Nervosité. Ténèbres redoutées.
Mots démoniaques. Aquilins. Insistants. Tentation. Ombrages. Rage gercée.
Mots complices. Se glissent. Se tissent. Se caressent. Se nourrissent. Se relisent. Isolés.
Des mots éphémères sont escarpés, Ne parvenant à laisser une trace, Sur cette Terre où leur parole est coupée, Alors qu'une légère brise déjà les efface.
Partout dans l'air, des colliers de perles argentées scintillent. Mon cerveau les crache, les éparpille. Des mots. En italique, en gras, à souligner en bleu : Qu’ils soient rares ou communs, je les trouve merveilleux.
Nous sommes aussi des toiles, Toiles à émotions.
Emotions destructrices. Semant le chaos et la désolation. On contemple les ravages. Agissant pour tout rafistoler.
Emotions pleines de tendresse. Espoir d’un monde survivant. Vents et marées dansant. Ensemble nous lutterons.
Emotions fracassantes. Cassantes. Anthologie d’une turbulence. Ancestrale.
Emotions refoulées. Lévitant. Evitant de rencontrer quelqu’un. Un jour exploseront.
Emotions sournoises. Oisillons au bec pointu. Tuméfiant les joues irritées. Tes ruissellements acides rongent ta peau.
Emotions discrètes. Etalonnant l’attention portée vers nous. N’oublions pas ceux ne sachant pas les décoder. Des énigmes pour certains cerveaux.
Enfin, nous sommes des livres, Vivants, Vibrant d’amour, Livrant nos mots.
Nous sommes des livres, Aux pages tachetées, Aux coins déchirés, Aux lettres effacées.
Nous sommes des livres, Ivres de vivre, Libre d’aimer, Heureux de livrer nos mots.
Nous sommes des livres, Avec nos histoires passées, Qui nous ont écornés, Avec moult larmes arrachées.
Nos mots, nos phrases, nos lignes : Des milliers de caractères, de signes, Composant des paragraphes et des pages, Qui détestent se retrouver en cage.
Ces signes et ces milliers de caractères, Ces lignes, ces phrases et ces mots, Scieront un à un les barreaux, Pour peupler l’air d’atomes de mystère.
ancienne version:
Nos étoiles
Nous sommes des arbres, Arbres à mots.
Mots doux. Doucement. Mensonges gelés. Laissant sentiments mentholés.
Mots d’air. Errant entre regards. Gardés délicieux.
Mots filants. Lancés. Sévissant. Sentinelles élégantes.
Mots timides. Idéalisés. Eparses. Semés. Mérites tenaces.
Mots d’eau. Horripilants. Languir. Guirlande. Deviner. Nervosité. Ténèbres redoutées.
Mots démoniaques. Aquilins, insistants. Tentation. Ombrages. Rage gercée.
Mots complices. Se glissent. Se tissent. Se caressent. Se nourrissent. Se relisent. Isolés.
Il y a un mot que j’aime, Est mon souffle. Le vent s’extirpe de ma bouche papillon ; On donne, on reçoit des présents, Hantés par la peur parfois de les avoir oubliés chez soi, Soyeux sont nos mots combattants de vilains maux et de vives émotions.
Il y a d’autres mots qui me plaisent, Aisance à les dire, à les entendre, encore et encore, Ornant les phrases, étirées comme des serpentins. Pantins articulés par nos cordes vocales, Haletant, expirant, inspirant des mots à moitié mangés, Généreusement tartinés de douceur, de malice et d’humour, Mourant sans avoir pu être partagés, pour cette fois seulement. Membranes, vaisseaux, tissus, muscles, et os : Hostilité portée disparu de tout mon être, Reculée, emprisonnée dans les tréfonds de ma boîte crânienne. Haine endormie, amour réveillé, éveillé, à plein régime, Immortel, se multipliant, se transmettant.
Les mots éphémères sont dispersés, Jamais statiques, ni dans l’attente, Toujours à plusieurs, regroupés : Des colliers de perles argentées, scintillantes.
Dans plusieurs espaces, des banderoles brillent. Mon cerveau les crache, les éparpille. En italique, en gras, à souligner en bleu : Qu’ils soient rares ou communs, je les trouve merveilleux.
Nous sommes des toiles, Toiles à émotions.
Emotions destructrices. Semant le chaos et la désolation. On contemple les ravages. Agissant pour tout rafistoler.
Emotions pleines de tendresse. Espoir d’un monde survivant. Vents et marées dansant. Ensemble nous lutterons.
Emotions fracassantes. Cassantes. Anthologie d’une turbulence. Ancestrale.
Emotions refoulées. Lévitant. Evitant de rencontrer quelqu’un. Un jour exploseront.
Emotions sournoises. Oisillons au bec pointu. Tuméfiant les joues irritées. Tes larmes rongent ta peau.
Emotions discrètes. Etalonnant l’attention portée vers nous. N’oublions pas ceux ne sachant pas les décoder. Des énigmes pour certains cerveaux.
Nous sommes des livres, Vivants, Vibrant d’amour, Livrant nos mots.
Nous sommes des livres, Aux pages tachetées, Aux coins déchirés, Aux lettres effacées.
Mais nous sommes aussi des livres, Ivres de vivre, Libre d’aimer, Heureux de livrer nos mots.
Et nous sommes des livres, Avec nos histoires passées, Qui nous ont écornés, Avec moult larmes arrachées.
Nos mots, nos phrases, nos lignes : Des milliers de caractères, de signes, Composant des paragraphes et des pages, Qui détestent se retrouver en cage.
Ces signes et ces milliers de caractères, Ces lignes, ces phrases et ces mots, Scieront un à un les barreaux, Pour peupler l’air d’atomes de mystère.
Dernière édition par Titi le Mar 2 Avr 2024 - 22:50, édité 3 fois
Varazak
Messages : 367 Date d'inscription : 10/04/2013 Localisation : Dans ta cave. Humeur : Ambigüe...
Sujet: Re: Livres ouverts Lun 25 Mar 2024 - 16:20
Si je n'ai pas vraiment saisi le fond ni les images, j'aime beaucoup la forme, qui est très impressionnante avec le rappel de la dernière sonorité de chaque vers pour débuter le suivant. Parfois néanmoins quand cette structure se brise dans les strophes faites de vers plus petits, par exemple
ici:
Titi a écrit:
Nous sommes des livres, Vivants, Vibrant d’amour, Livrant nos mots.
Nous sommes des livres, Aux pages tachetées, Aux coins déchirés, Aux lettres effacées.
, je suis encore plus laissé dans mon incompréhension générale : est ce que cette "infraction" aux règles qui semblent avoir été établies (implicitement) au début du poème est motivée par des raisons de sens, des raisons esthétiques, les deux ou aucune ? Sur les plus grandes strophes ce n'est pas choquant en revanche car le rythme du poème change et se dynamise, modifiant donc le style de lecture et les (mes) attentes.
Au niveau du sens, comme je l'ai déjà noté, j'ai du mal à le saisir ou à identifier un thème bien clair. Certaines images et certains vers sont vraiment chouettes, par exemple :
Titi a écrit:
Nous sommes des arbres, Arbres à mots.
qui est une image intrigante, ou
Titi a écrit:
Il y a un mot que j’aime, ... Il y a d’autres mots qui me plaisent,
qui donnent l'impression d'être mi dans la confidence, et engage le lecteur à poursuivre sa lecture ; je crois néanmoins que le premier de ces deux vers m'aurait mieux porté si il avait été employé dès le début pour ouvrir le poème. Dans l'ensemble, j'ai l'impression que le poème a pour sujet la diversité de ce que la langue peu transmettre, le lien entre les mots et les émotions, qui culmine avec l'idée que nous sommes [aussi] des livres, un rappel (volontaire ?) à l'esthétique du poème par son sens puisque la comparaison mots => émotions, nous => livres (avec l'implicite émotions => nous, qui est pas si implicite que ça à la lecture de la strophe débutant par Il y a d’autres mots qui me plaisent, et son évocation de la corporalité) suggère la boucle livres => mots: nos émotions sont faites de mots et nos mots sont faits d'émotions. Les vers
Titi a écrit:
Toujours* à plusieurs, regroupés : Des colliers de perles argentées, scintillantes. (*Les mots)
semblent aussi suggérer cette idée d'enchainement et d'un poème dont il faut joindre la fin au début - comme un collier.
Je n'attends pas d'un poème d'être évident dans ses intentions, mais je pense avoir eu du mal à le lire (et à l'apprécier) car il me semble que le poème a, lui-même, du mal à identifier les idées à transmettre.
Petite note importante* : Je dois reconnaitre en définitive ne pas avoir grandement apprécié le poème, pour autant ce n'est pas un jugement sur une qualité absolue et plusieurs qualités s'en dégagent. A mes yeux, il mériterai à être retravaillé, mais c'est un avis purement personnel qui ne dépend que de mes propres standards et sensibilitées. Par ailleurs, si je n'en avais rien tiré, je ne l'aurai pas commenté Merci d'avoir partagé ce poème, j'espère pouvoir bientôt en lire un autre de ta part *Parce que je sais qu'il n'est jamais agréable d'avoir un retour négatif ou en demi-teinte.
Par ailleurs, ici ne serait-ce pas épars que tu souhaitais écrire (au masculin pluriel)?
Titi a écrit:
Mots timides. Idéalisés. Eparses. Semés. Mérites tenaces.
Titi
Messages : 1109 Date d'inscription : 29/06/2016 Localisation : Dans la région de la cancoillotte Humeur : Miaou
Sujet: Re: Livres ouverts Mar 26 Mar 2024 - 15:01
je vais essayer de structurer un minimum ma réponse
1. Cette "infraction" n'en est pas une : comme souvent mes vers sont libres par rapport à d'habitude j'ai voulu jouer davantage sur la sonorité que sur le sens (tout en cherchant à garder cependant un sens) il y a aussi que pendant l'exposition je n'avais fait que la partie "nous sommes des arbres" jusqu'à "je les trouve merveilleux" *, en rentrant chez moi j'ai eu de l'inspiration pour commencer avec les toiles, puis les livres, je n'avais pas envie de reprendre comme mots (donc pas de faire des livres *adjectif* et reprendre le système de "guirlande" (je ne sais pas quel est le mot exact s'il en existe un, mais ce principe de reprendre la dernière syllabe d'un mot) sur un mot mais sur des vers car ça m'inspirait davantage, d'ailleurs ce principe "guirlande" je l'ai vu dans l'exposition
Spoiler:
"grimpant - paon ; nuit bleutée - thé ; direction - scions du bois"
et c'était là tout le coeur/le point de départ de mon texte (on prenait des notes dans l'expo, il y avait plein de mots partout, certains sur des banderoles, d'autres accrochés par une ficelle, à des branches d'une structure rappelant un arbre (d'où l'arbre à mots), je n'ai pas tout noté (soit directement les mots écrits, soit ce que je voyais) et pendant qu'on se rendait à notre salle d'écriture j'avais commencé à taper sur mon tel le début du poème ; un (long) extrait de tous les mots en vracs
Spoiler:
comme on nous parle souffle est mon souffle cases vagues banderole serpentins prison aqueuse fabulatoire faconde fagotin faille faisselle hirondelle de rive gobe-mouche à collier mots dispersés collages arbre à mots éphémère beauté des yeux maternité insolite vive la vie livres j'aime faire des collections de tombres et lire des livres colliers en italique pailles perles argentées reflétant la lumière papillon poésie lierre grimant paon nuit bleutée thé direction scions du bois ventilateur ventile ile flottante flippante floutante souffrante
et pour Nous sommes des livres, j'avais envie de complètement changer, revenir à une forme plus "classique" bon sans respecter la métrique, ni les alternances rimes fem/masc)
on va dire qu'en somme, je n'ai pas cherché à appliquer une règle du début à la fin, mais que je suis resté très (trop ?) libre
2. la thème (hormis l'exposition) c'était autour des mots, et j'ai lentement dérivé sur un rapprochement entre tout ce qui touche aux mots (livres, caractères, signes, paragraphes, livres etc) et les gens/personnes (vie, sentiments, adjectifs donnés aux mots qui peuvent aussi correspondre à des humains) // tu as retranscrit ça un peu plus loin dans ton commentaire/retour ^^
3. "qui donnent l'impression d'être mi dans la confidence, et engage le lecteur à poursuivre sa lecture ; je crois néanmoins que le premier de ces deux vers m'aurait mieux porté si il avait été employé dès le début pour ouvrir le poème." >>>> tu as cité 4 vers et je n'ai pas saisi desquels tu parlais
4. je n'ai pas cherché à ce que le poème puisse se rattaché de la fin au début, mais c'est une lecture possible
5. pas de souci, merci d'avoir pris le temps
6. oups, j'étais persuadé qu'éparse se disait de la même manière au masculin, je pense légèrement modifier :
Mots timides. Idéalisés. Epars. Parsemés. j'hésite à mettre parchemin et à changer mais je manque de temps aujourd'hui, je verrai plus tard Mérites tenaces.
* j'ai changé, je suis passé de
Spoiler:
Les mots éphémères sont dispersés, Jamais statiques, ni dans l’attente, Toujours à plusieurs, regroupés : Des colliers de perles argentées, scintillantes.
Dans plusieurs espaces, des banderoles brillent. Mon cerveau les crache, les éparpille. En italique, en gras, à souligner en bleu : Qu’ils soient rares ou communs, je les trouve merveilleux.
à
Spoiler:
Les mots éphémères sont dispersés, Jamais statiques, ni dans l’attente, Toujours à plusieurs, regroupés : Des filandreuses banderoles brillantes.
Partout dans l'air, des colliers de perles argentées scintillent. Mon cerveau les crache, les éparpille. Des mots. En italique, en gras, à souligner en bleu : Qu’ils soient rares ou communs, je les trouve merveilleux.
Je pensais proposer ce texte au recueil de l'atelier d'écriture (1 par personne) Par contre, le titre est provisoire Je ne serais pas contre des suggestions car je ne trouve rien qui ne me plaise : Livres ouverts Commes des livres Scions/sillons des mots Emotions Au cœur des lettres Des mots pour se livrer ...
Varazak
Messages : 367 Date d'inscription : 10/04/2013 Localisation : Dans ta cave. Humeur : Ambigüe...
Sujet: Re: Livres ouverts Mar 26 Mar 2024 - 21:51
Merci pour tes explications
Par rapports à ton point "3", je parle spécifiquement des vers
Titi a écrit:
Il y a un mot que j’aime,
et
Titi a écrit:
Il y a d’autres mots qui me plaisent,
, pas ceux qui viennent entre, désolé pour le manque de clarté.
Pour ce qui est du titre, je suis d'accord avec toi; j'aime bien Commes des livres et Des mots pour se livrer qui évoquent plus le thème suggéré (je trouve).
Titi
Messages : 1109 Date d'inscription : 29/06/2016 Localisation : Dans la région de la cancoillotte Humeur : Miaou
Sujet: Re: Livres ouverts Mer 27 Mar 2024 - 13:58
En suivant ta suggestion (et en effectuant quelques petites modifications), voici la nouvelle version :
Il y a un mot que j’aime, Est mon souffle. Le vent s’extirpe de ma bouche papillon ; On donne, on reçoit des présents, Hantés par la peur parfois de les avoir oubliés chez soi. Soyeux sont nos mots combattants de vilains maux et de vives émotions.
Il y a d’autres mots qui me plaisent, Aisance à les dire, à les entendre, encore et encore, Ornant les phrases, étirées comme des serpentins. Pantins articulés par nos cordes vocales, Haletant, expirant, inspirant des mots à moitié mangés, Généreusement tartinés de douceur, de malice et d’humour, Mourant sans avoir pu être partagés, pour cette fois seulement.
Membranes, vaisseaux, tissus, muscles, et os : Hostilité portée disparu de tout mon être, Reculée, emprisonnée dans les tréfonds de ma boîte crânienne. Haine endormie, amour réveillé, éveillé, à plein régime, Immortel, se multipliant, se transmettant de branches en branches.
Nous sommes des arbres, Arbres à mots.
Mots doux. Doucement. Mensonges gelés. Laissant sentiments mentholés.
Mots d’air. Errant entre regards. Gardés délicieux.
Mots filants. Lancés. Sévissant. Sentinelles élégantes.
Mots timides. Idéalisés. Epars. Parchemins. Maintenus en suspend. Pendus à nos lèvres.
Mots d’eau. Horripilants. Languir. Guirlande. Deviner. Nervosité. Ténèbres redoutées.
Mots démoniaques. Aquilins. Insistants. Tentation. Ombrages. Rage gercée.
Mots complices. Se glissent. Se tissent. Se caressent. Se nourrissent. Se relisent. Isolés.
Des mots éphémères sont escarpés, Ne parvenant à laisser une trace, Sur cette Terre où leur parole est coupée, Alors qu'une légère brise déjà les efface.
Partout dans l'air, des colliers de perles argentées scintillent. Mon cerveau les crache, les éparpille. Des mots. En italique, en gras, à souligner en bleu : Qu’ils soient rares ou communs, je les trouve merveilleux.
Nous sommes aussi des toiles, Toiles à émotions.
Emotions destructrices. Semant le chaos et la désolation. On contemple les ravages. Agissant pour tout rafistoler.
Emotions pleines de tendresse. Espoir d’un monde survivant. Vents et marées dansant. Ensemble nous lutterons.
Emotions fracassantes. Cassantes. Anthologie d’une turbulence. Ancestrale.
Emotions refoulées. Lévitant. Evitant de rencontrer quelqu’un. Un jour exploseront.
Emotions sournoises. Oisillons au bec pointu. Tuméfiant les joues irritées. Tes ruissellements acides rongent ta peau.
Emotions discrètes. Etalonnant l’attention portée vers nous. N’oublions pas ceux ne sachant pas les décoder. Des énigmes pour certains cerveaux.
Enfin, nous sommes des livres, Vivants, Vibrant d’amour, Livrant nos mots.
Nous sommes des livres, Aux pages tachetées, Aux coins déchirés, Aux lettres effacées.
Mais nous sommes aussi des livres, Ivres de vivre, Libre d’aimer, Heureux de livrer nos mots.
Et nous sommes des livres, Avec nos histoires passées, Qui nous ont écornés, Avec moult larmes arrachées.
Nos mots, nos phrases, nos lignes : Des milliers de caractères, de signes, Composant des paragraphes et des pages, Qui détestent se retrouver en cage.
Ces signes et ces milliers de caractères, Ces lignes, ces phrases et ces mots, Scieront un à un les barreaux, Pour peupler l’air d’atomes de mystère.
Varazak
Messages : 367 Date d'inscription : 10/04/2013 Localisation : Dans ta cave. Humeur : Ambigüe...
Sujet: Re: Livres ouverts Jeu 28 Mar 2024 - 13:47
Eh bien je l'apprécie beaucoup ! Les premières strophes lancent dans la lecture comme si on nous mettait dans la confidence, puis le rythme et le dynamisme s’installe peu à peu. J'ai l'impression que la structure permet de mieux convoyer le message également - ou en tout cas l'évoque plus facilement.
Si je peux me permettre une dernière petite remarque, on a 4 strophes qui commencent de manière très similaires :
Titi a écrit:
Enfin, nous sommes des livres, [...]
Nous sommes des livres, [...]
Mais nous sommes aussi des livres, [...]
Et nous sommes des livres, [...]
Si l'objectif était d'insister sur "nous sommes des livres", une énumération plus classique
Titi a écrit:
Enfin, nous sommes des livres, [...]
Nous sommes des livres, [...]
Nous sommes des livres, [...]
Nous sommes des livres, [...]
donnerait, je crois, mieux. Ici, les mots additionnels ("Mais nous sommes aussi...", "Et nous sommes ...") semblent diluer la force de la répétition.
Titi
Messages : 1109 Date d'inscription : 29/06/2016 Localisation : Dans la région de la cancoillotte Humeur : Miaou
Sujet: Re: Livres ouverts Sam 30 Mar 2024 - 18:17
Merci beaucoup pour tes retours pertinants.
J'ai mis la version (en théorie) définitive dans le premier message, et ai changé le titre.