Je suis désolée ce texte comporte beaucoup de maladresses mais il me tient à coeur car il est dédié à une personne qui m'est très chère.
C’est l’histoire d’une fille qui croyait ne pas en avoir. Elle s’est trompée d’époque quand elle est née, elle s’est plantée dans l’heure, a accepté par erreur son invitation. C’est bien dommage parce qu’aujourd’hui elle en paye le prix. Un peu décalée, légèrement barrée, d’humeur joyeuse et joyeusement colorée, sa survie n’est qu’une blague un peu vague. Elle a décidé de prendre son existence comme elle était, que tout était second degré et c’était bien mieux comme cela. Elle ne voulait pas briser les codes, se donner la prestance d’une rebelle perdue dans un cliché hautement photographié.
Si seulement elle pouvait.
Et pourtant, pourtant elle a compris que quand on est un esprit aussi libre qu’elle, on ne pouvait pas se permettre de lâcher prise comme on lâche un oiseau, et que même si l’humain la tolère, tout est pour le loup, rien pour l’agneau. Elle n’était pas forcément libertine, tout juste intrépide, une pointe énervante et surtout dérangeante. Elle n’était pas parfaite, pas jolie non plus, même pas un tantinet refaite. Peut-être que si elle avait été une poupée lobotomisée comme l'est chaque petite fille de toutes les villes, tout irait mieux.
Souliers roses, jupe rose, gilet rose, serre-tête rose, ongles roses, pensées roses.
Démarche fluide et veloutée, sourire angélique et liquéfié, regard aimé d’écervelée.
Elle n’a pas acceptée d’être considérée comme une Barbie dans son carton plastifié, a voulu côtoyer le danger. Dès toute petite, sa décision fut prise « Je ne serai jamais un jouet enchaîné, papa, je ne veux pas vous ressembler ». Cruelle innocence d’un enfant sans patience. Vérité non homologuée.
Alors, elle décida que son engagement personnel serait un combat d’extérieur. Son apparence lui convenait et elle demanda délivrance à son esprit peu conventionnel. Dès lors, chaque centimètre carré de sa peau était une rébellion contre elle-même. Au lieu de s’habiller comme une princesse, comme toutes les petites filles, elle s’arma de sarouels contre les désirs pailletés des autres gamines, utilisa ses sourires face aux caprices de toutes les petites filles.
Défendre son âme contre le reste du monde, défendre ses larmes contre ces tristes petites têtes blondes.
Petites filles, petits automates endoctrinés.
Et c’est ainsi qu’elle traîna tant bien que mal sa vie de néo-hippie, un fardeau rempli de regrets.
Son coeur de bohème cadenassé cherche circassien à aimer.
Seulement la blague prend forme et son existence l’informe que les gens n’aiment pas les fausses Antigone. Et toi, avec tes traits modelés par un artiste qui visiblement aimait bien la Renaissance, tes cheveux colorés, tes utopies idéalisées, tu penses vraiment pouvoir rivaliser avec toutes ces catins mises à pied ?
Tu ne voulais pas briser les codes et pourtant tu l’as fait. Comment te dire sans te mentir que tu es mal tombée ?
Tu te fais insulter, différencier. Violence aujourd’hui banalisée.
Petit oiseau émancipé, quand déploieras-tu tes ailes d’albatros pour t’envoler ?
Tu attend indubitablement la venue de ton Prince Charmant à cheval sur son monocycle, un sarouel comme parachute, un collier à tes côtés et un amour abyssal pour t’acquitter de ce triste sort que tu t’es donné.
« Arrête de rêver bébé, j’suis pas là pour négocier, juste pour te baiser. »
Son bel amant ce taré de Prince Charmant ne l’a pas secourue à temps.
- Correction de Rimi:
| a acceptée => accepté
Elle a décidée => Elle a décidé
comme elle est => comme elle était
second degrés => second degré
tout est => tout était
c’est bien mieux => c'était bien mieux
comme le sont chaque petite fille => comme l'est chaque petite fille
Démarche fluide et velouté => Démarche fluide et veloûtée
sera => serait
Son apparence lui convenue => son apparence lui convenait
contre soi-même => contre elle-même
un fardeau remplis => un fardeau rempli
a aimé => à aimer
un amour abyssale => un amour abyssal
que tu t’es donnés => que tu t'es donné
petite oiseau => petit oiseau |
- Correction du Cerf divin
| Tu l'as fais : tu l'as fait
ne l'a pas secouru : ne l'a pas secourue
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